Souvenez-vous, il y a un peu plus d'un an je vous parlais du premier album des suédois de
Vankmat Kanvmat Vanmakt, intitulé
Vredaskapa Morkesager Vradeskopa Makersogar Vredskapta Mörkersagor. Il n'était pas bien difficile de qualifier le black metal des jeunots de juvénile, tant les compositions étaient naïves et les textes affligeants. Avec leurs accoutrements ridicules et leurs cheveux courts surplombant un maquillage digne des meilleurs sujets « jeune et sataniste, plus qu'une passion, une risée » de M6, on peut pas dire que Vanmakt avait grand chose pour lui. Et bien un an et demi après leur premier album, on ne peut pas dire que ça ait beaucoup changé.
Non, je suis médisant, en fait il y a bien deux choses qui ont changé : ces quelques mois ont permis aux membres de se laisser pousser les cheveux pour ne plus ressembler à des
petits cons à des ados fans de Marylin Manson. Leurs prochains clips seront peut être moins risibles à l'avenir. L'autre évolution s'est faite du côté du line-up : leur batteur précédent a du passer sur le billard pour une obscure raison, c'est donc un dénommé Liedheim qui en tant que musicien de session s'est chargé de
programmer la boîte à rythme marteler les fûts. Et comme si la ressemblance avec Dark Funeral n'était déjà pas assez marquée sur
Vredskapta Mörkersagor, Vanmakt a décidé d'emboîter le pas de leurs compatriotes en intitulant leur nouvel opus
Ad Grossum Reginum Ad Luciferi Regnum. Musicalement, Vanmakt n'est pas très éloigné de
Atterant Totus Sanctus...
Attera Totus Sanctus : ça blaste sans quasi-discontinuer, ça va vite, c'est creux, c'est répétitif, et ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
Par où commencer ? Le côté très naïf des compositions a un peu disparu, bien que les gars de Vanmakt continuent de penser que répéter la structure intro/couplet/refrain ad vitam eternam sans changer les riffs et en gardant toujours la même tonalité doit être la clé du succès. Je le concède, cet album s'écoute tout seul, sans jamais être vraiment mauvais, malgré quelques passages bien niais (le chant féminin en ouverture, les chœurs et la voix trafiquée sur « Endless Myth ») ou le morceau éponyme et son break saccadé carrément moisi. Difficile d'être extrêmement sévère avec un groupe qui se contente de plagier Dark Funeral en tous points, bien que les dernières offrandes des vétérans suédois soient plutôt soporifiques. À noter un joli repompage d'un riff d'Immortal sur « Brethren of Lucifer », dommage que les suédois soient moins doués pour
les grimaces, faire des morceaux qui tiennent la route sur trois quarts d'heure. Heureusement, « The Ascension » où le groupe n'en fait pas trop et où les chants féminins sont assez intelligemment mais aussi un peu trop utilisés relève un peu le niveau.
Mais au delà des compositions
à chier pas terribles, il y a une chose qui me gonfle profondément sur cet album, un artifice de production que l'on appelle « quantisation » (avec un z pour la version anglaise). Pour les
couillons prépubères néophytes, la quantisation est le phénomène par lequel, grâce un séquenceur numérique type Pro Tools ou Cubase, on replace un signal (en l'occurrence une frappe du batteur) à la place où il aurait dû se trouver sur la piste selon le rythme suivi. Concrètement, ça permet de retoucher les erreurs automatiquement (puis manuellement si nécessaire) sans avoir à réenregistrer toute la piste, mais c'est aussi le genre d'artifice qui pourrait faire passer Lars Ulrich pour un vrai batteur si il est utilisé à outrance. Ici, notre sympathique marteleur de session est retouché comme
un enfant de cœur qui revient à la messe je ne l'avais jamais entendu auparavant. D'habitude, les artifices employés par les batteurs ne me gênent pas, et j'irais même jusqu'à dire que ça n'entache en rien la qualité d'un album, car c'est en concert que le prix se payera. Mais là, la retouche au micro poil de cul près passe vraiment mal : non seulement on a l'impression d'entendre quelque chose d'encore moins humain qu'une boîte à rythme, mais en plus la vitesse atteinte est suspecte... Même un Dragu ou un Frost sous stéroïdes qui auraient mangé une horloge atomique ne pourraient faire de descentes de toms pareilles, exactement placées au centième de seconde près. C'est la première fois que je râle contre l'utilisation de logiciels dans la création d'une œuvre, car c'est la première fois que j'entends un batteur recalé au point d'avoir l'impression d'entendre une boîte à rythme.
Ce ne sera donc pas non plus pour cette fois que je me montrerai clément avec Vanmakt, car s 'il y a malgré tout une nette amélioration au niveau des compositions,
Ad Luciferi Regnum ressemble encore plus que
Vredskapta Mörkersagor à du nouveau
et donc mauvais Dark Funeral, à savoir un savant mélange de blasts, trémolos et monotonie. Mais là où l'album aurait pu s'en tirer sans trop de casse avec une note décente
ce qui équivaudrait à un 7 chez Keyser grâce à une production pas mal foutue, un chant toujours convaincant et des compositions moyennes, une batterie retouchée à outrance vient ruiner l'effort et rendre le tout totalement artificiel. Difficile d'apprécier un musicien qui sonne encore plus faux qu'une boîte à rythme programmée, surtout quand le niveau dont il relève semble inaccessible au commun des mortels dont nous faisons
presque tous partie. C'est vrai quoi, comme si moi je pouvais corriger mes fautes sans qu'on s'en aperçoive.
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