« Bonjour, cher-euh lecteurs ***tsschhhhhhhhhh***. Thrashuaïa est aujourd'hui ***tsschhhhhhhhhh*** en direc-teuh de la jun-gle micronésienne pour ***tsschhhhhhhhhh*** vous faire dé-couvrir l'un de ces trop rares ***tsschhhhhhhhhh*** group-euh de metal mélangeant délica-tesses exotiques et ***tsschhhhhhhhhh*** musiqu-euh velue des ca-vernes. »
OK, c'est vrai: j'en fais un peu des caisses là. Mais c'est qu'à la découverte de l'« Intro » qui ouvre « Part I » – 1er album de Human Fate au titre aussi simple qu'approprié –, on se retrouve comme projeté en terres lointaines, au beau milieu d'une cérémonie rituelle tribale, entre les ânonnements incantatoires quasi black metal de grands sorciers en transe, et les choeurs de vierges nubiles à la peau d'ébène et aux seins lourds. Alors forcément on a vite tendance à sortir la boussole, le carnet de notes et le décapsuleur de survie et à se prendre pour le Nicolas Hulot de la chronique metal.
Retour en occident, bureau des informations biographiques: Human Fate est un « groupe » français fraîchement créé (
2007), groupe entre guillemets car seuls 2 musiciens constituent aujourd'hui le gros des effectifs de la formation, l'objectif avoué étant de monter dès que possible un line-up digne de ce nom. La démarche de Human Fate s'inscrit sans ambiguïté possible dans le métissage Metal / World Music, « sur le thème général de la destinée humaine » pour citer texto le groupe (
Qui sommes nous, où allons nous, dans quelle étagère … Merde ça marche pas à la 1ere personne du pluriel!). Pour situer rapidement – et donc grossièrement – le groupe, on pourrait dire que Human Fate marie à 50/50 un metal typé Modern Death, essentiellement rythmique et lourd, à des sonorités tantôt tribales, tantôt orientales, évoquant ainsi parfois
Djabah/
Soulfly, parfois
Orphaned Land.
OK, on a fait le tour de la fiche technique: maintenant tu en penses quoi de « Part 1 »? En clair: je suis fan du concept et de la démarche, mais je reste un peu sur ma faim en ce qui concerne l'aspect purement metal de la chose. Autant les arrangements, ambiances et pistes typés « Guide du Routard New Age » sont vraiment léchés aux petits oignons, autant par contraste les plans metal semblent assez lourdauds et naïfs. Pour être un peu brutal – mais pas non plus gratuitement méchant, je vous rappelle quand même que j'apprécie l'album –, les saccades rythmiques modern death sont assez binaires et mollassonnes, le chant est monocorde et peu puissant, et le contraste entre les deux univers musicaux pêche parfois un peu trop brutalement en défaveur des gros décibels. En fait tant de finesse et de couleurs chamarrées font cruellement ressortir les aspérités et pesanteurs des passages saturés. Et pour en finir avec les « moins », je dirai que la proportion passages violents / plages calmes pourra laisser une impression de trop peu aux auditeurs les plus bourrins, public qui recevra par ailleurs certaines des paroles de l'album (
« L'amour sera ma fleur de lys ») avec un sourire en coin …
Néanmoins, après cet accès de cassage de sucre dorsal, je voudrais néanmoins insister sur les superbes ambiances et les trouvailles vraiment intéressantes qu'offre cet album. En effet le groupe pose avec un talent certain des ambiances fleurant bon la clairière verdoyante où se désaltèrent ensemble tapir et chasseur à sarbacane, les mystérieux relents musqués émanant d'alcôves des Mille et une Nuits comme l'ivresse de nuits passées à même la dune sous le pale halo d'une pleine lune d'ivoire. De plus Nico et Leo ne s'entêtent pas systématiquement dans la voie accidentée d'un death tribal approximatif, mais au contraire, n'hésitent pas à donner également dans le World Metal mélodique façon
Orphaned Land unplugged (
cf. le très calme et serein « White Pollen »). Ils savent par ailleurs donner dans un modern melodeath exotique qui fait mouche (
sur « Seed of Creation ») et délivrer de libératrices attaques de guitares incisivement thrash (
à 5:45 sur « Pariah », comme à 2:03 sur « Death, Soul, Society »).
En bref, Human Fate est un groupe dans lequel je place de vrais espoirs, la maîtrise du mélange metal / musique du monde étant indéniable, tout comme l'est leur capacité à écrire de belles mélodies accrocheuses (
citons par exemple la belle tangente prise par les grattes à 1:37 sur « In Fate We Trust »). On ne peut maintenant que souhaiter au groupe de trouver le bon line up, et de travailler la composante la plus brutale de sa musique – il serait dommage d'abandonner cet aspect, mais il faudrait le mettre à niveau, afin d'obtenir, par exemple, ce feeling puissamment tribal qu'un
Gojira sait évoquer sans artifice sur « The Link ». En imaginant qu'en plus le groupe arrive à pondre 1 tube ou 2, Human Fate pourrait alors prétendre fédérer les fans de
Gojira,
Soulfly et
Orphaned Land et aborder l'avenir avec sérénité. En attendant, allez donc vous faire votre propre opinion en allant écouter l'album disponible en intégralité sur le
myspace du groupe.
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