Ignivomous - Death Transmutation
Chronique
Ignivomous Death Transmutation
Voilà un album que j'attendais depuis un moment. Car parmi la pléthore de nouveaux groupes s'adonnant au vrai death metal, Ignivomous me donnait l'impression de faire partie des meilleurs. J'ai malheureusement dû faire l'impasse sur les deux sorties des Australiens l'année dernière (l'EP Eroded Void Of Salvation et le split avec les excellents Tzun Tzu) vu qu'elles n'étaient disponibles qu'en vinyle. Mais Nuclear War Now! a eu la bonne idée de sortir début août le 1er full-length du combo de Melbourne en CD (pas le livret au format mini-LP chiant à ranger toutefois). J'allais enfin pouvoir vérifier si Ignivomous était si bon que ça et pouvait concurrencer les maîtres Dead Congregation.
Alors oui Ignivomous est bon, parfois même excellent, mais Death Transmutation m'a malgré tout un peu déçu. Le problème majeur? La batterie sur les parties rapides. Les blasts de Chris Broadway n'en sont en fait pas vraiment et ressemblent plus à ce qu'on peut trouver en Amérique du Sud ou dans la scène war metal. Ca cogne, c'est rapide, l'effet mitraillette est là mais ça ne détonne pas comme des vrais blast-beats. Je n'aime pas ce genre de blasts et à mon grand regret, la grande majorité de ce Death Transmutation s'avère rapide. C'est donc bien brutal dans l'ensemble mais ça tape dans le vide, surtout que les riffs véloces, malgré un côté sombre évident, sont un peu brouillons et ne font pas oublier cette batterie limitée. Pour faire bref, Ignivomous sacrifie trop souvent l'ambiance sur l'autel de la brutalité. Le manque de variété dans les riffs et les rythmiques rendent du coup l'album un peu trop lassant.
Voilà le principal défaut de ce disque. Les parties rapides sont mal gérées. Si l'on met de côté ce couac (difficile pour moi mais beaucoup de fans vont adorer), et en passant rapidement sur les quelques soli torturés inutiles, Death Transmutation est un putain de bon album de death metal. On n'aurait pu rêver production plus adaptée au style, les vocaux profonds et intelligibles apportent énormément de puissance et de poids et quand Ignivomous ralentit la cadence, sa musique prend tout son sens. Car c'est sur les parties lentes et lourdes qu'Ignivomous excelle vraiment. A ce titre, le final "Alchemy Of Suffering", avec sa petite lead aérienne et son down-tempo ultra gras, est une pure merveille, d'une lourdeur et d'une noirceur abyssales. Là il y a de l'ambiance mes amis! Je regrette amèrement qu'il n'y ait pas plus de séquences de la sorte ("Beckoned To A Global Tomb" est pas mal non plus dans le genre à partir de 4'15, tout comme "Hedonistic Pain Ritual" vers 1'45 ou "The World Upon Nihil" à 1'12)...
Les passages doomy et dark ne sont cela dit pas la seule chose d'intéressant sur cet album. Si j'ai critiqué les riffs les plus rapides, on retrouve toutefois tout un tas de bons riffs death metal avec en ligne de mire "Death Transmutation" et son accroche légèrement mélodique jouissive. Encore une fois je n'aurais pas été contre davantage de tels motifs mais Death Transmutation regorge assez de bons riffs pour les élever au-dessus de la masse. C'est suffisant pour un premier full-length, surtout que les sept compositions s'avèrent longues (près de 6 minutes en moyenne) et travaillées. Ah et puis ce logo franchement, un des meilleurs de ces dernières années!
Ce n'est pas passé loin mais Ignivomous a encore du travail à faire pour la récompense suprême. L'ambiance est là (parfois), la brutalité aussi (trop souvent) mais il manque ce petit quelque chose qui fait la différence et qui n'apparaît ici qu'en de trop rares occasions. Jouez avec de vrais blast-beats, diversifiez vos riffs, ralentissez plus souvent le tempo pour mettre l'accent sur l'ambiance sombre et oppressante, affinez les riffs en proposant peut-être plus de ces leads dark qui subliment de nombreux album de DM et vous entrerez sans problème dans la cour des grands. Rien que l'utilisation de purs blast-beats devraient faire l'affaire car le potentiel de ces Australiens reste énorme. En attendant, et malgré ses défauts, je recommande quand même chaudement ce Death Transmutation, rien que pour le monumental "Alchemy Of Suffering".
| Keyser 27 Octobre 2009 - 4415 lectures |
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