Voilà un groupe que je considérais au début comme un des grands espoirs de la scène death metal australienne. Mais Ignivomous m'avait quelque peu déçu sur son premier full-length
Death Transmutation. Trop bas du front, trop répétitif, pas assez mémorable, j'avais dû revoir mes objectifs sur le groupe à la baisse. Malgré tout, l'album restait un bon concentré de death metal sombre et vindicatif. À la différence de ce très moyen
Contragenesis qui me fait dire qu'Ignivomous n'est finalement pas pour moi.
Car ce nouveau disque du combo de Melbourne, sorti au printemps dernier sur Nuclear War Now! Productions, ne montre aucune amélioration. Pire, il exacerbe les défauts de
Death Transmutation. À tel point qu'au début je ne voyais que ça et ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cet album très difficile d'accès. Ça va mieux depuis mais je reste sur mon avis négatif.
Alors, qu'est-ce qui cloche? Pareil que sur
Death Transmutation dont
Contragenesis est la suite encore plus radicale. Ignivomous, c'est en fait Incantation et Immolation passés à la moulinette extrême australe. Soit du death metal d'obédience old-school mais très brutal (blasts à tout va), chaotique (on pense aux groupes à la Impetuous Ritual/Portal) et sans concession (très peu de variation). Une description qui aurait pu donner lieu à un putain de bon album. Mais non. Je n'arrive toujours pas à me faire au jeu du batteur Chris Volcano, surtout sur les parties rapides avec des pseudo-blasts bestiaux et primitifs qui font mal aux oreilles et lassent très vite (écoutez le Gorephilia pour de vrais bons gros blast-beats des familles). Qui plus est, on a la désagréable impression d'entendre toujours le même riff sur ces séquences blastées, et pas le plus intéressant. C'est brouillon, répétitif et sans la moindre accroche et ce malgré l'arrivé d'un deuxième guitariste en la personne de Matthew Johnson. Sachant que les morceaux font en moyenne 6 minutes et que l'album en dure près de 50, on a vite fait de décrocher. Une des raisons aussi pour laquelle je préférais la démo
Path Of Attrition et l'EP
Eroded Void Of Salvation dont le format court sied davantage à Ignivomous. Du coup et après le riffing intelligent des compatriotes d'Infinitum chroniqués juste avant, ça a vraiment du mal à retenir mon attention. Comme je le dis souvent, ça ne sert à rien de bourrer pour bourrer. Le metal, même extrême, reste une question de riffs.
Ignivomous n'a donc pas corrigé ce que je considère comme ses gros défauts, qui seront pour d'autres les principales qualités de la formation. Une opinion que je partage aussi sur certains points, d'où la note pas trop mauvaise au final. Le death metal d'Ignivomous manque d'un vrai travail sur les ambiances comme j'aime malgré quelques brèves leads mais dégage vraiment quelque chose. Un sentiment de domination, de tolérance zéro et d'annihilation totale assez jouissif en adéquation avec le nom du groupe ("qui vomit du feu" en gros) et cette belle pochette explicite, qu'on retrouve d'habitude plus dans le black et le war metal ou chez un groupe comme Angelcorpse. Pas étonnant dès lors que le désormais quatuor soit signé chez Nuclear War Now.
Autres bons points, les quelques ralentissements que s'autorisent les Australiens et qui aèrent au moins un minimum des morceaux éreintants. Comme sur
Death Transmutation, ce sont ces moments où le groupe alourdit l'atmosphère que je préfère. Ignivomous a d'ailleurs réédité le long morceau doomy en fin d'album avec "The Final Cadence To Bloodshed" qui, s'il n'atteint pas la pesanteur jubilatoire de "Alchemy Of Suffering", reste un des highlights de
Contragenesis (je mettrais aussi "Seventh Seal Gnosis" et "A Rotting Faith Condemned" dans les morceaux sympathiques). L'ambiance pesante et suffocante de l'intro "Damnatio Memoriae" vaut le détour également. On notera par ailleurs un effort de mélodie sur "Seventh Seal Gnosis" qui même très bref fait plaisir, le bon ralentissement accompagné d'une lead à 3'20 sur "Contragenesis" et enfin un vrai solo qui sert à quelque chose sur "A Rotting Faith Condemned" (3'18) contrairement aux autres qui feraient presque passer ceux de Slayer pour des chefs-d'œuvre de musicalité. Enfin, rien à redire sur le chant growlé de Jael Edwards qui renforce la puissance et le caractère sans pitié des Australiens.
Voilà les rares choses auxquelles on peut se raccrocher sur ce
Contragenesis sinon imperméable et désespérément monolithique. Malgré le côté sombre et chaotique et l'envie de génocide que nous procure un Ignivomous de plus en plus intransigeant, sa musique ennuie vite. La faute à l'absence de vrais riffs marquants et de variété de jeu, ainsi qu'à des parties rapides largement majoritaires qui se ressemblent tous. Si encore Chris Volcano blastait correctement, mais non! Ignivomous a fait le choix de bourrer sans grand discernement et c'est bien dommage car quand il diversifie le propos, on sent que le groupe pourrait jouer une musique bien plus intéressante. Tant pis!
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