Les italiens c'est un peu comme les verrues : c'est petit, poilu, disgracieux, et ça revient toujours quand on s'y attend le moins. Tenebrae In Perpetum par exemple, est revenu discrètement d'un silence de presque trois ans en signant chez Debemur Morti, rappelant du même coup à notre bon souvenir que la scène black metal italienne n'est pas composée que de Spite Extreme Wing et Handful Of Hate, mais aussi de seconds couteaux sympathiques qui n'ont pas grand chose de neuf à proposer.
Pour bien situer le contexte il convient d'emblée de préciser que Tenebrae In Perpetuum c'est une musique en forme de cliché qui, bien que ce ne soit pas forcément un mal pour du black metal, a tout de même le gros défaut de ressembler de près ou de loin à tout ce qui a été fait depuis 15 ans en matière de black metal « classique ». Et par classique j'entends ni trop rapide, ni trop lent, ni trop torturé, ni trop littéraire, bref un black metal commun, pas nécessairement ennuyeux mais rarement enthousiasmant, car toujours trop linéaire.
Le constat peut paraître désavantageux mais les italiens parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu sur le plan de l'ambiance, et c'est peut être ce qui importe le plus en matière de black metal – à l'exception bien sûr du brutal black. En effet, grâce à une production étouffée, très naturelle et pourtant bien saturée, ainsi qu'un jeu laissant la part belle aux arpèges et coups de cymbales, une ambiance tamisée, feutrée et assez chaude se développe aisément. Couplée aux très bons vocaux de Atratus, y compris quand ils se changent en chœurs, elle suffit à rendre l'écoute de ce
L'Eterno Maligno Silenzio intéressante, à défaut d'être toujours agréable.
On se laisse prendre le temps d'un « Percepire La Luce Attraverso Il Sepolcro » qui coule tout seul, de l'agréable refrain de « L'Eterno Maligno Silenzio », ou par les accents très thrash de « Dissoluzione In Preghiera ». Sans être particulièrement savoureux, le début de l'album a le mérite de couler tout seul, et pris individuellement, tous les titres de
L'Eterno Maligno Silenzio tiennent la route.
Malheureusement l'effet de lassitude est très rapide, et dès la fin de « Incubo Rosso Cupo », totalement insipide, on se prend à piquer du nez. Pareillement, « Il Morto Cthulhu Aspetta Sognando » est très vite chiant, et si le reste de l'album demeure anecdotique, son final, « Oltre I Confini Umani » est un véritable calvaire de lenteur et de poussivité.
L'Eterno Maligno Silenzio n'est pas un mauvais album en soi, mais c'est également loin d'être un bon album. On s'ennuie plus en écoutant ses riffs archi-communs qu'on se laisse prendre par son ambiance certes présente mais pas franchement remarquable. Impossible de s'enthousiasmer devant des titres linéaires, des mélodies peu mémorables et un manque désespérant de variation dans la composition. Voilà le genre d'album que l'on écoute et que l'on ressort 4 à 5 ans plus tard quand on a oublié à quoi il ressemble. C'est sévère, mais c'est le prix à payer quand on fait un black metal qui n'est ni particulièrement épique, ni mélodique, ni rapide, mais juste horriblement commun. Pour les curieux, l'album est en
écoute intégrale via l'e-card de Debemur Morti, et pour les collectionneurs, le packaging semble être très beau. Enfin un point qui démarque
L'Eterno Maligno Silenzio de la masse.
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