Envoûté par les chaudes mélodies méditerranéennes d'Ettore Rigotti et nostalgique de l'époque pré-
Figure Number Five du bien aimé Björn Strid (la déception Soilwork actuelle), c'est avec un plaisir certain que le retour des maîtres du death mélodique italien, à savoir Disarmonia Mundi. Surtout lorsque le groupe en question ne donne presque aucun signe de vie pendant trois ans si ce n'est sur son forum. Il faudra attendre la réédition (chronique à venir) de leur premier opus progressif
Nebularium agrémenté d'un EP
The Restless Memoirs (chutes de studio) en juin dernier pour entendre reparler de nos latins. Compilation marquant le nouveau label de Disarmonia Mundi, le récent et modeste Coroner Records. La fine équipe reste la même pour ce quatrième album
The Isolation Game. Ettore le pilier « homme orchestre » au chant clair, guitare, basse, batterie, clavier et à la production (rien que ça !), Claudio pour les hurlements ainsi que pour les paroles et enfin la star « Speed » Strid pour le chant en tout genre (clair, hurlé et guttural).
Disarmonia Mundi ne remerciera jamais assez Björn Strid. La présence du Suédois depuis 2004 aura permis de faire un tremplin énorme à la musique des Italiens, le talent musical d'Ettore suivant. Depuis leur troisième opus
Mind Tricks, Björn se mit moins en avant, laissant plus de place au chant d'Ettore et Claudio. Pour
The Isolation Game Speed n'est plus un membre permanent et n'apparaît ici qu'en tant que « guest vocals ». Le grand gaillard au timbre aisément reconnaissable (notamment dans les modulations gutturales) « n'appuyant » que sur certains morceaux les hurlements puissants de Claudio (le tube « Stepchild Of Laceration » par exemple). Concernant le chant clair d'Ettore, le bonhomme lancera quelques envolées bluffantes (larguant même celles de Björn) et cela sans tomber dans le mielleux facile (« Building An Empire Of Dust » ou le titre final). Encore une fois les trois chants (sans compter Antony Hämäläinen de Nightrage qui fera une apparition) associés ou alternés donneront une énergie incommensurable à la musique de Disarmonia Mundi. Le son relativement puissant (sans Studio Fredman cette fois) du nouveau studio Ettore étant un soutien non négligeable.
« Energie » c'est bien le mot qui colle à la peau de Disarmonia Mundi. Ettore proposera un retour de la pêche de
Fragments Of D-Generation couplée aux forts accents mélodiques de
Mind Tricks. Même si on reste dans la mouvance « death mélodique next gen » (Soilwork, Scar Symmetry, Marionette, Raunchy…), Disarmonia Mundi ne tombe jamais dans la soupe FM et ira gommer les quelques aspects assez faciles de son aîné par un travail de composition larguant ses camarades de jeu. Les arrangements vocaux, au niveau des riffs ou des nappes de clavier surchargeront chaque titre à la mélodie ou refrain attaquant directement vos esgourdes (l'enchaînement « Stepchild Of Laceration » / titre éponyme en tête). On notera d'ailleurs la présence d'un autre Nightrage, le jeune « guitar-hero » d'Olof Mörck, offrant son doigté prodige sur quelques titres (ah ce « Losing Ground » !).Taillé pour vous coller à la tête dès la première écoute,
The Isolation Game n'échappera pas à l'inévitable essoufflement. Malgré quelques titres à placer parmi les plus « rentre dedans » de la bande (« Digging The Grave Of Silence »), la fin d'album commencera à pencher. Les interludes acoustiques n'apportant rien à la chose.
Mixture entre l'impact d'un
Fragments Of D-Generation et les subtilités d'un
Mind Tricks, Disarmonia Mundi nous sort une nouvelle fois un death mélodique rafraîchissant des plus efficaces. Evidemment aucune prise de risque des Italiens mais le boulot de composition démontre qu'Ettore ne se fiche pas de l'auditeur. Accrocheur et bien ficelé, c'est bien tout ce qu'on demande à Disarmonia Mundi. Nul doute qu'une telle recette sur le prochain opus fonctionnera encore !
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