Avec Abraxas, c'est vite fait bien fait. Le groupe se forme en 2009, sort un premier promo 4-titres autoproduit en juillet dernier, signe dans la foulée chez Relapse Records qui réédite officiellement sous forme d'EP la démo rebaptisée
Wretched Existence le 15 décembre. Emballé, c'est pesé! Il faut dire que le line-up du groupe est alléchant. A la composition, la guitare et la basse, rien de moins que Makoto Mizoguchi (Internal Suffering, Pyrexia...). Au chant, on retrouve Mike Hrubovcak (Monstrosity, Vile, Divine Rapture, Hate Eternal), l'artiste derrière Visual Darkness. Il n'y a guère que le batteur Lance Wright de peu connu, et encore puisqu'il joue quand même en live pour Vile. Pas étonnant du coup que le trio se soit vite fait draguer par un label.
Evidemment un beau line-up ne suffit pas à convaincre. Mais avec une telle équipe, difficile quand même de pondre une bouse. Et ce
Wretched Existence à la pochette terrible n'en a pas l'odeur. Ca sent même très très bon. Un peu déçu au départ de m'apercevoir qu'Abraxas pratique une musique moins intense que les formations dans lesquelles a évolué le japonais fou (il a également tenu la basse live chez Hate Eternal), je n'ai toutefois pas mis longtemps à être convaincu par les New-Yorkais. Bénéficiant d'une excellente production très bien équilibrée, Abraxas pratique en fait un brutal death à l'ancienne qui résulte en quatre titres plutôt courts composés de peu de riffs par morceau mais toujours top qualité, souvent rapides, sombres, inspirés, parfois avec même une louche de groove, un peu à la manière d'un Mass Infection. On retrouve trois rythmiques principales, à savoir du mid-tempo catchy, du thrashy et bien sûr des accélérations blastées du feu de Satan. C'est d'ailleurs sur ces passages qu'Abraxas montre son meilleur visage, la combo blast-beats dévastateurs plus riffs véloces faisant beaucoup de ravage (miam ce "A Species Untrue"!) tandis que les séquences plus tempérées restent bonnes mais plus banales. Le groupe agrémente deux de ses morceaux ("Folding For Our Demise" et "Agony Absolution") de soli rapides et mélodiques qui démontrent un certain talent pour la chose et je n'aurais pas été contre une dose supplémentaire. Autre petit plus qui fait la différence, la basse. Placée avantageusement dans le mix, elle reste toujours audible et se permet même quelques élans aventureux, notamment sur "Eternally Erased" à 2'05 qui s'apparente presque à un solo! Concernant la voix, c'est plus classique: une grosse voix growlée typique qui se transforme de temps en temps en chant plus criard faisant honneur aux monstres infernaux de la pochette.
Quatre morceaux pour un quart d'heure, c'est court, frustrant même, mais ça suffit pour déceler chez les Américains un gros potentiel. Raaah ces séquences blastées par-dessus lesquelles des riffs jouissifs viennent se greffer, j'en ai encore la trique! Tout n'est pas aussi jubilatoire et puis il n'y a rien de bien nouveau mais ce
Wretched Existence vaut largement le détour. Du coup, j'attends de pied ferme le premier full-length intitulé
Damnation qui devrait débarquer en fin d'année et dont l'enregistrement est en cours.
3 COMMENTAIRE(S)
20/06/2017 08:56
02/03/2010 12:35
01/03/2010 14:56
Classique mais ca me semble plus efficace qu'un paquet d'autres groupes du genre.