Pain - You Only Live Twice

Peter n'a plus rien à prouver. Qu'on lui fasse confiance en tant que producteur (le dernier Septic Flesh, au milieu de dizaines d'autres, c'est lui), que musicien ou surtout compositeur, le bonhomme a plus que jamais prouvé son talent. Ok je suis une groupie mais quand même. Et pourtant, "Cynic Paradise", l'avant dernier Pain, était franchement pourri. Et pourtant je suis une groupie.

J'ai le plaisir de vous annoncer que le nouveau Pain est lui...moins pourri. Limite bien. Presque…. bien. A vrai dire, c'est en fait un album très correct. Voilà c'est dit. Tout comme ma précédente chronique concernant Amorphis (tiens, eux aussi chez NB...il y a une clause de non évolution dans leurs contrats artistiques?), Pain est franchement dans le syndrome bien connu du CTRL C / CTRL V. N'empêche que ce coup ci, les doigts de Peter n'ont pas dérapé du clavier, et du coup "You Only Live Twice" a du répondant, lui au moins.

On va faire simple et efficace, parce que cet album, de même que Pain dans son ensemble, n'est pas le genre sur lequel on épilogue des heures et des heures. Rythmiques marteau-pilon, riffs cadencés, sons électroniques et refrains entraînants et léchés sont le pain quotidien de l'auditeur d'un album de Pain. La tournure émotionnelle prise par "Nothing Remains the Same", mise un peu de coté au profit de l'accroche avec "Dancing with The Dead" (deux excellents albums), et définitivement oubliée sur "Cynic Paradise" est ici aussi aux abonnés absents. "You Only Live Twice" est un simple recueil de 9 titres efficaces comme tout, qui mérite davantage d'éloges que son triste grand frère, car il arrive à aligner 9 compos cohérentes et dignes d'intérêt ce coup ci. Pour autant, sans aller jusqu'à dire que l'album est bâclé, je trouve que peu de titres sont marquants, malgré la concision et la durée très acceptable de l'album (40mn montre en main). A peine peut-on se souvenir après écoute du délire vocal à la AC/DC de Peter sur « Dirty Woman », du dansant « The Great Pretender » (qui sonne quand même « déjà vu » si on connaît un peu Pain) ou de la basse vrombissante de « We Want More »… Même le titre de conclusion, comme d'habitude avec Pain un titre plus posé et tristounet que le reste (comme quoi vraiment, il se répète un peu le Peter….), « Seasons of the Reaper », n'est pas vraiment mémorable… Un titre sort réellement du lot, et je remercie la greluche de Nightwish de m'avoir aidé à mettre le doigt dessus (dans un moment de faiblesse j'ai acheté et lu un Hard Rock Magazine avec une interview d'elle dedans…désolé) : le titre « Monster » est un réel intrus dans la tracklist, car comme le dit si bien mlle Greluche, ce titre aurait très bien pu figurer chez « l'autre groupe de Peter », à savoir Hypocrisy. Attention, le titre ne fait pas non plus dans le death métal, je ne l'aurai pas vu dans la tracklist de « A Taste of Extreme Divinity », mais peut être sur « Catch 22 » par contre. Enfin, c'est plus une curiosité qu'autre chose.

On s'est compris cher lecteur : je ne suis pas déçu, parce que je n'attend pas grand-chose de Pain en règle générale, guettant plutôt avec grande impatience ce qu'Hypocrisy donne comme nouvelles. A la limite, je suis rassuré de voir que Pain est capable de relever la barre après un « Cynic Paradise » bien décevant, mais « You Only Live Twice » n'est pas pour autant à se rouler par terre. Tout juste correct, mais bien en deçà des énormes « Dancing with the Dead », « Nothing Remains the Same » et « Psalms of Extinction ». Mais comme je le disais en préambule, Peter s'en fout de mon avis, car il n'a plus rien à prouver. Et toc.

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