Pain - Nothing Remains The Same
Chronique
Pain Nothing Remains The Same
"Nothing Remains the Same" est mon premier contact avec Pain, et tient à ce titre une place toute particulière dans mon coeur. Je l'ai découvert lors d'un séjour en Allemagne, un pays beaucoup plus porté sur les musiques métalliques que la France, comme vous le savez ; au travers d'un clip, diffusé à une heure de grande écoute sur une chaine nationale: "Just Hate Me". Etant déjà un fan absolu de tout ce qui sort de l'esprit de l'hyper dynamique Tagtgren, et ayant un peu fait le tour d'Hypocrisy à l'époque, l'achat de cet album devint une évidence qui s'imposa à moi lorsque l'occasion se présenta.
3 albums de Pain étant déjà chroniqués dans nos colonnes, je ne vous ferais pas l'affront de me répéter une énième fois, sur les tenants et aboutissants du style privilégié ici. Sachez simplement qu'une ouverture d'esprit minimale est indispensable pour apprécier à sa juste valeur ce mélange singulier d'électro et de métal; et que les fans de technicité maladive sont invités à aller voir ailleurs, ici l'on ne joue que quelques accords par chanson, et surtout l'on joue décomplexé du string: c'est catchy et mainstream, so fuckin' what?
Mainstream ne signifie pas pour autant facile ou pauvre en musicalité, comme nous le prouve d'emblée le trio de titres ouvrant l'album. Des énergiques "It's Only Them" (qui rhabille Rammstein pour l'hiver en 5 minutes à peine) et "Close My Eyes" au tubesque "Shut Your Mouth" (l'incontournable de Pain s'il ne devait rester qu'un seul titre; et un clip absolument fendard), c'est l'artillerie lourde que déploie d'emblée Pain pour convaincre son auditeur de rester attentif. Quand au référentiel "Just Hate Me", excepté des paroles un brin cynique pour un titre aussi largement diffusé, aucun étonnement à son écoute, ce titre avait le pedigree nécessaire pour être massivement diffusé hors des médias traditionnels du métal.
Il est de coutume de relacher un peu la pression créative passé les 4 premiers titres, histoire d'en garder sous le coude pour de futurs albums. Il n'en est pourtant rien ici, Pain assurant jusqu'à la dernière minute son contrat d'excellence. Le métal indus de Pain fait donc une nouvelle fois mouche avec "Save Me", "Pull Me Under" ou "The Game" (aux guitares incisives qui rappellent une nouvelle fois les teutons masturbateurs); mais la richesse mélodique de Pain s'exprime pleinement sur l'autre facette de cet album, qui est elle beaucoup plus sombre et à l'opposé de tout volonté de diffusion radiophonique: "Injected Paradise" (qui tout comme "Pull Me Under" traite de façon très directe de l'addiction de Peter aux drogues, un sujet sensible qu'il est rare de voir exprimé de façon aussi directe), "Expelled" et l'éthérée "Fade Away" forment ainsi l'opposé du trio énergique en tête d'album, qui étaient bercés par une énergie et une insousciance qui est absente ici. Plus matures, plus tragiques aussi, ces titres rappellent que c'est Peter Tagtgren aux commandes, et qu'à l'instar d'un "Deathrow (No Regrets)" sur "Into The Abyss" (Hypocrisy), l'alliance de titres mélancoliques à des éruptions de brutalité peut aussi faire bon ménage.
Il n'en faut pas plus pour couronner "Nothing Remains the Same" de succès, relevant en bonus le défi de relooker à mi-chemin le mythique "Eleanor Rigby" des Beatles version électro métal, avec une certaine réussite qui plus est. Situé au milieu de ses petits frères, "Nothing Remains The Same" est certainement le plus sombre des albums de Pain, le plus froid également; plus adulte et un peu moins facile que ce qui suivra, il constitue le parfait trait d'union entre le métal indus sans compromission des débuts de Pain et l'usine à tubes à venir.
| Chri$ 19 Août 2010 - 2406 lectures |
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