Après leur excellent album
"Resurrection", nos deux suédois de Godgory, Matte et Erik Andersson ont opté pour une autre direction musicale. Fini le concept morceau planant/morceau violent du précédent album : le groupe s'est recentré sur une seule ligne directrice, à mi-chemin entre les deux styles qui cohabitaient auparavant, ce qui nous donne une musique entre le death et l'atmosphérique, très proche du doom et qui en a surtout l'ambiance.
Et si Matte éructe toujours aussi bien dans son micro, son frangin Erik a laissé ses fûts pour se consacrer au clavier, qui a pris désormais une place de premier choix dans la musique du groupe. La batterie s'est d'ailleurs bien enrichie (c'était un des défauts de
"Resurrection"), bien qu'elle ne soit pas d'une complexité hors-norme. Cependant, elle ajoute un peu plus de relief aux compositions qu'auparavant. A la gratte, on retrouve toujours Mikael Dahlqvist, égal à lui même, c'est-à-dire irréprochable dans son jeu et notamment ses solos (sur quasiment toutes les compositions), qui signe encore une fois la plupart des compositions.
Cependant, bien que le groupe se soit recentré sur une musique plus compacte, l'album n'en est pas pour autant homogène, au contraire : les morceaux sont assez différents les uns des autres et c'est pourquoi, je vais m'adonner, une fois n'est pas coutume, à une chronique titre par titre :
1. Final Journey : le morceau qui ouvre cet album est sans conteste, le meilleur que vous pourrez y trouver. C'est du grand Godgory : lourd, puissant, touchant... Sa durée est également exceptionnelle (8'38"), ce qui en fait un vrai petit bijou. Le texte parle d'un homme qui va mourir et le morceau résume son passage d'un monde à l'autre. La musique suffit pour comprendre ce qu'il se passe, mais je vous laisse la surprise ;)
2. Payback : avec ce deuxième morceau, on change tout de suite d'ambiance. Plus direct, plus rapide, mais toujours très mélodique, il nous montre un autre visage de leur musique, avec surtout une bonne dose de sons synthétiques auxquels le groupe ne nous avait pas habitué. L'auditeur adepte des premières heures du combo pourrait être déstabilisé, d'autant plus que ce morceau est loin d'être le seul en son genre.
3. Another Day : retour au calme avec ce troisième morceau plus lent, où le groupe confirme sa direction plus électronique avec une intro qui met tout de suite les choses au point. Godgory en profite pour nous montrer qu'il n'a pas délaissé la guitare acoustique et qu'il sait toujours aussi bien la composer.
4. Tear It Down : ce morceau est sûrement le plus lourd de l'album, avec sa rythmique écrasante et son clavier omniprésent. Ce n'est pas le meilleur de l'album entre autre à cause de sa grande répétitivité (il dure quand même 6'22"), mais dépassée la quatrième minute, Mikael éclaire le ciel sombre qui règne sur cette composition pour nous délivrer le plus magistral solo de cet album. Et rien que pour ça, ça vaut le détour.
5. Caressed By Flames : ce morceau sent le In Flames (période "Whoracle") à plein nez, avec son refrain que l'on pourrait sans problème comparer à du death mélodique. Les claviers se font un peu oublier, pour laisser place à la guitare acoustique. Malgré sa simplicité, ce morceau n'en est pas moins bon et se laisse très bien écouter.
6. Farewell : encore un morceau assez death mélodique, un peu plus rapide que le précédent, mais toujours aussi mélodique et puissant. Pas d'acoustique ici, ni de clavier, ce morceau est réservé à la guitare électrique. Il possède également un solo de très bonne facture qui ne laissera pas de marbre le petit guitariste qui sommeille en chacun de nous ;)
7. Sea Of Dreams : l'unique instrumentale de l'album. Très douce et planante, où la guitare acoustique reprend ses lettres de noblesse et ouvre le dialogue avec le piano, avant de céder sa place (pour conclure) à la guitare électrique, dans un solo très crâneur, digne des ballades les plus cultes du hard rock des années 80 (comme j'ai l'habitude de le dire, Scorpion rules !!!). C'est sûrement le morceau le plus proche des ambiances que l'on pouvait trouver sur
"Resurrection", bien qu'il sonne un peu moins triste.
8. Holy War : et "Way Beyond" se conclut sur un morceau bourrin, toujours mid-tempo et lourd, pas franchement révolutionnaire, mais sympathique.
J'ai été un peu déçu par cet album car il n'atteint pas la profondeur émotionnelle de son grand frère, malgré un réel effort du groupe pour nous proposer quelque chose de nouveau. Godgory conserve toujours ce statut de bon groupe injustement laissé dans l'underground malgré sa signature chez Nuclear Blast. "Way Beyond" est tout de même un bon album, s'orientant vers une direction plus électronique qui ne plaira pas forcément à tous (moi inclus), mais qui mérite votre attention.
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