Stillborn - Los Asesinos Del Sur
Chronique
Stillborn Los Asesinos Del Sur
Malgré une tradition de titres d'albums en espagnol, c'est bien en Pologne que Stillborn est né. Et pas de la dernière pluie puisque la formation du groupe remonte déjà à 1997. Mais comme la plupart de ses compatriotes, le combo a toujours vécu, malgré des sorties de qualité, dans l'ombre des gros calibres Behemoth & Cie, pourtant pas forcément les meilleurs représentants. Pas grave, Stillborn remet ça en cette rentrée 2011 avec un quatrième album, Los Asesinos Del Sur, chez Ataman Productions avec distribution mondiale par Pagan Records. Et malgré une pochette des plus hideuses, ce nouveau bras d'honneur au Christianisme est une petite bombe. De quoi, espérons-le, faire exploser la côte de popularité de Stillborn.
N'allez toutefois pas y chercher du neuf, les Slaves n'essayant jamais de sortir des frontières d'un style qu'ils maîtrisent à merveille. Personnellement, ça me va très bien! Et les adeptes de douceurs polonaises devraient apprécier aussi. Stillborn livre en effet sur ce Los Asesinos Del Sur un death metal virulent de grande qualité et typique de son pays, teinté de black metal et à l'efficacité dévastatrice. Ce, grâce à des morceaux courts tournant autour de 2-4 minutes et qui ne tergiversent pas (excepté un title-track plus varié que les autres et qui culmine à 6), ainsi qu'à une production exemplaire, agressive et naturelle. Le groupe met dans le mille pour le son de batterie avec une caisse claire sèche qui claque bien, un vrai régal sur les blast-beats. Des blasts? Vous pensez bien qu'en bon combo polonais amateur de finesse, Stillborn en a mis un paquet sur son nouvel opus. Surtout avec un batteur de la trempe d'August, machine à blaster de Deception et ex-Preludium. Le quintette attend juste une minute le temps de l'excellente intro menaçante "Overture .966" en forme de sommation avant d'ouvrir le feu dès les premières secondes de l'énorme "Hymn Of Destruction" qui nous explosent à la gueule comme on aime. Jouissif!
Évidemment, on connait déjà la tactique mais ça n'empêche pas d'apprécier ce règlement de compte en règle. L'arme la plus destructrice? La combinaison de blasts et de putain de bons riffs en tremolo bien sombres et evil. Une brutalité jubilatoire mais plus intelligente qu'elle n'y paraît puisqu'elle s'accompagne, davantage qu'auparavant d'ailleurs, de schémas mélodiques mémorisables, que ce soit dans les riffs eux-mêmes ou par le biais de leads bien senties ("Hymn Of Destruction" à 0'58, "Antonym" à 2'09) et même de quelques solos tantôt chaotiques ("Blood And Dust") tantôt plus construits ("Los Asesinos Del Sur"). À cela, Stillborn a ajouté une plus grande diversité rythmique, notamment certains passages plus lents parfois dissonants ("Son Of The Holy Motherfucker", "Los Asesinos Del Sur", "Whore Of The Whores", "Stillborn II (Singularities Of The Ordinary Vulgar Boor)") ou des mid-tempos efficaces ("Antonym" à 1'49, "Whore Of The Whores", etc.), ainsi qu'une dose plus importante de groove qui reste tout de même toujours dark et véloce (un "Son Of The Holy Motherfucker" qui rappelle un peu Ebola et donnerait presque envie de danser, "Stillborn II (Singularities Of The Ordinary Vulgar Boor)" à 2'12...). Rien de novateur donc mais le résultat parle de lui-même. Une chose démarque néanmoins le groupe, même si ça reste léger: le chant. On se retrouve à nouveau avec un double chant éructé par le bassiste et le guitariste mais le duo évite de trop tomber dans le stéréotype growl/shriek. Il y a de cela bien sûr avec du guttural et du plus écorché mais le groupe offre davantage de variété, certaines intonations comme au début de "Son Of The Holy Motherfucker" se faisant moins classique, tout en restant gras et belliqueux. Un vrai plus au crédit de Stillborn.
Inutile de sur-analyser la bête, Los Asesinos Del Sur démonte, point barre! Ce nouveau Stillborn se pose non seulement comme un passage obligatoire pour tous les fans de death polonais mais aussi comme un des albums de DM les plus marquants de la rentrée. Sans révolutionner quoique ce soit mais en se montrant un peu moins unidimensionnel que d'habitude, Stillborn sort là son opus le plus abouti. Corrosif, teigneux, sombre, méchant, le groupe n'oublie pas pour autant la mélodie et le groove comme tout bon album de death metal. Bref, il y a tout ce qu'il faut là où il faut. Une énième preuve de la supériorité de la scène polonaise!
| Keyser 25 Septembre 2011 - 1671 lectures |
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