All Pigs Must Die - God Is War
Chronique
All Pigs Must Die God Is War
Après les allusions évidentes au Christianisme et à l'Islam que l'on pouvait retrouver sur le premier EP d'All Pigs Must Die, le groupe de Boston continue aujourd'hui sur sa lancée avec un premier album intitulé God Is War. Un titre sans équivoque renforcé par une pochette toujours signée Florian Bretmer et qui met en avant un Christ décapité et empalé sur une croix renversée. L'ambiance est donc toujours à la fête et APMD n'a pas changé son fusil d'épaule en proposant une critique acerbe des absurdités que peuvent engendrer certaines croyances. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c'est tout naturellement que l'on retrouve les mêmes briscards qu'auparavant appuyés une fois encore à la production par un certain Kurt Ballou mais cette fois-ci pour le compte de Southern Lord.
Pour ceux d'entre vous qui ont loupé le premier épisode, APMD est un groupe originaire de Boston formé autour de Ben Koller (Converge), Kevin Baker (The Hope Cons.), Adam Wentworth et Matt Woods (Bloodhorse) et qui pratique un mélange plutôt à la mode ces dernières années empruntant autant au punk qu'au crust ou qu'au hardcore. Un style démocratisé par des groupes comme Cursed ou Trap Them et depuis largement repris ici et là.
Si le groupe m'avait bien surpris à la sortie de son premier EP, je dois avouer que le soufflet est légèrement retombé depuis. Non pas que cet album soit mauvais, bien au contraire, mais j'y vois finalement un peu trop de similitudes avec un groupe comme Converge. Forcément il y a déjà le jeu tentaculaire de Ben Koller. Le bougre est diablement efficace mais le style pratiqué étant tellement proche entre ces deux groupes qu'il est assez difficile de distinguer une quelconque différence. Ensuite, le jeu de guitare épileptique se rapproche lui aussi beaucoup de ce que propose la bande de Jacob Bannon. Seules différences entre ces deux groupes, un chant moins à l'arraché et un côté peut-être plus lourd et plus cradingue.
Ceci étant dit, n'allez pas croire que je n'apprécie pas ce court album (huit titres seulement). N'étant pas du genre à cracher sur les groupes qui sacrifient l'originalité sur l'autel de l'efficacité, je dois reconnaitre que la musique d'APMD fonctionne toujours très bien avec moi. Ce mélange bâtard de punk, de crust, de metal et de hardcore est foutrement efficace et quoi qu'on en dise suffisamment court pour ne pas finir par lasser. Pas de surprise, le groupe reprend exactement là où il s'était arrêté, offrant ainsi des titres particulièrement véloces à l'image du tryptique "Death Dealer", "Pulverization" et "Sacrosanct" mais aussi d'autres plus lourds comme "God Is War" ou "Sadisctic Vindicator" qui viennent ainsi étoffer le propos du groupe. Ainsi God Is War n'est pas qu'un enchaînement de titres violents et directs et gagne de fait en intensité et en relief.
La puissance et le dynamisme qui se dégage de God Is War sont certainement les points forts de cet album et plus généralement de la musique d'APMD. Les riffs sont toujours efficaces, autant du point de vue mélodique (la noirceur du riff principal de "Extinction Is Ours") que rythmique (le très Convergien "Pulverization"). La batterie est quasi intouchable. Elle insuffle un sentiment d'urgence à l'ensemble des compositions que ce soit sur les passages rapides ("Death Dealer", "Sacrosanct", "Thirld World Genocide") ou les nombreux breaks qui ponctuent cet album. La basse est bien présente avec un son chaud et gras ("Sacrosanct") pas désagréable et puis il y a la voix de Kevin Baker toujours aussi coriace et puissante. On pourra effectivement reprocher au groupe son affiliation trop directe avec Converge mais à l’écoute de God Is War on note quand même une approche sensiblement différente. Le son gras des guitares renvoient forcément à l’école death metal suédoise alors que ce n’est pas le cas pour Converge et enfin APMD déroule des sonorités et un feeling plus rock’n’roll (le solo sur "Sacrosanct" ou sur la fin de "The Blessed Void") qui donnent parfois (je dis bien parfois) un imperceptible sentiment de "légèreté".
Voilà, inutile de vous en dire davantage. Je ne ferais que broder autour de tout ce que j'ai déjà pu dire ici ou sur la chronique de leur précédent EP. Sachez juste qu'il existe plusieurs versions de l'album disponibles. J'ai pour ma part fait l'acquisition de la version limitée comprenant la réédition de leur premier EP au format CD. Un petit plus qui pourrait intéresser ceux qui ont loupé le coche ou qui préfèrent tout simplement l'aspect plus pratique du CD.
| AxGxB 29 Septembre 2011 - 4613 lectures |
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