Ayant chroniqué un de leur précédents albums, je ne pouvais pas dire que je ne connaissais pas Autumn. D'après ma chronique de
"My New Time", il semblerait même que le combo hollandais se débrouillait pas trop mal. Impossible néanmoins de vous sortir ne serait-ce qu'un semblant de mélodie. Alors comme un véritable chroniqueur consciencieux, je suis allé fouiller dans mes archives pour me rafraichir la mémoire, histoire de ne pas dire trop de conneries au sujet de ce cinquième album. Je ne garantis pas le sans faute pour autant.
Première nouvelle : en découvrant "Cold Comfort", j'ai appris que leur précédente production "Altitude" sorti il y a 2 ans, était complètement passé à côté de ma veille musicale. Vous imaginez bien l'état de malaise qui me ronge depuis deux semaines. Deuxième nouvelle : "Altitude" a marqué l'arrivée d'une nouvelle chanteuse. Marjan Welman intervient donc en remplacement de Nienke de Jong, forcée de quitter le groupe pour des raisons de santé. Moins brune, moins fétichiste, la petite nouvelle possède avant tout une voix plus douce et plus sensuelle, tout en restant dans la catégorie des EVPL (Empruntes Vocales à Personnalité Limitée) qui compte décidément pas mal de monde. Troisième nouvelle : Autumn a décidé de faire un pas en avant dans l'évolution de sa musique, abandonnant le metal gothique classique pour un style un peu plus recherché. Et ça pour le coup, c'est plutôt une bonne nouvelle.
Enfin je vous dis ça... Ne vous attendez pas non plus à une révolution totale. Autumn reste un groupe de metal gothique et "Cold Comfort" porte en lui tous les gimmicks du genre. Les compositions s'écoutent très facilement et vont droit au but avec des structures, des mélodies et des refrains aussi simples qu'efficaces, orchestrés par le doux chant Marjan. Evoluant désormais dans un registre entre metal et rock, le groupe semble s'assagir avec les années, misant moins sur les murs de guitares que sur la diversification de l'instrumentation et des arrangements. Et pour le coup, ce cinquième album a nécessité beaucoup de travail, cela ne fait aucun doute lorsque l'on prend le temps d'ouvrir ses oreilles à sa richesse. Comme le laissait présager le titre de l'album et son immonde artwork, l'atmosphère se veut froide et aseptisée, renforcée par une utilisation prononcée et très subtile de l'électronique. Là encore, ça change de ce que l'on a l'habitude d'entendre, même si le groupe a tendance à souvent revenir à des intonations plus mielleuses. Dommage.
Sous ses vrais faux airs de metal gothique à chanteuse, leur style se révèle bien plus complexe et intéressant qu'il n'y paraît. Surprenante, la musique des Hollandais l'est à bien des égards, notamment dans ses inspirations progressives. Autumn parvient à intégrer des passages irrésistiblement déconstruits, des sonorités délicieusement désuètes et quelques excellentes lignes de basse témoignant d'un talent de composition remarquable, en totale incohérence d'ailleurs avec toutes les banalités que leur musique propose la moitié du temps. Le morceau le plus représentatif de ce déséquilibre est sans conteste "Retrospect", ou comment la grâce et le superficiel peuvent cohabiter... Heureusement, les fautes de goûts sont rares et l'album nous propose dans l'ensemble, de solides compositions à l'image de l'ouverture "The Scarecrow" et son riff entêtant, du TheGatheringien "Alloy" ou du très progressif "Naeon".
Malheureusement, "Cold Comfort" souffre de quelques défauts dont le principal selon moi concerne la production. Le son y est ici mortellement plat, absolument sans relief. La saturation n'a aucune puissance, le chant est totalement noyé dans la masse et le reste forme un gloubiboulga qui aurait mérité un tout autre traitement. Etrange pour une formation de cette envergure évoluant sur un label aussi prestigieux que Metal Blade. Il n'y a finalement que dans les moments calmes que l'on parvient à bien distinguer tous les instruments, choses d'autant plus regrettable que ce ne sont pas forcément les meilleurs. Et pour le reste des doléances, je dirais simplement que malgré tous ses efforts pour s'extraire de la masse, Autumn n'a pas encore eu le courage de se lâcher pleinement, nous servant trop de gothiqueries de base pour passer à un autre niveau. Mais le potentiel y est c'est certain, j'en veux pour preuve les nombreux traits de génie qui parsèment ces 49 minutes. Alors qui sait, le chef-d'oeuvre sera peut-être pour 2013.
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