The Cleansing - Feeding The Inevitable
Chronique
The Cleansing Feeding The Inevitable
Avec Deepsend Records, difficile de se tromper en général. Le label américain a sorti au fil des années pas mal de petites tueries telles que l'EP de Cinerary Rituals Of Desecration, la compilation Indulgence In Masochism de Scattered Remnants ou plus récemment les albums d'Embryonic Devourment, Expulsion, Lecherous Nocturne, Fleshrot ou encore Spectral Mortuary. Et même du français avec Diluvian et Offending, pas nos combos nationaux les plus mauvais. Au printemps dernier, la maison de disques du Massachusetts s'est attaquée au deuxième full-length de The Cleansing, Feeding The Inevitable, elle qui était déjà responsable du premier effort Poisoned Legacy deux ans plus tôt. Mais si ce petit nouveau reste un album de death metal convenable, on n'a connu plus marquant.
Les Danois n'avaient pas retenu mon attention sur leur premier essai et ce n'est donc pas avec celui-ci que je vais faire d'eux mes favoris. Pourtant, les Scandinaves partaient bien avec "The Promethean Promise", titre d'ouverture très sympathique qui blaste et qui graisse comme tout bon album de death metal. Un death metal à la fois typiquement danois dans sa lourdeur brutale mais aussi très influencé par la scène américaine, en particulier Suffocation nouvelle période pour le côté adipeux ("The Promethean Promise", "Your Flesh, Your Curse" à 0'19, l'intro de "Law Of Reciprocity", etc.), accompagné d'un peu de Morbid Angel période Gateways To Annihilation pour les riffs mid-tempo/rapides sombres non dénués de groove sur un tapis de double ("Third Eye Starring" au début, "Your Flesh, Your Curse" à 3'14, "Two Days" à 0'27...). Une musique du coup plutôt orientée old-school qui aurait dû me plaire. Et effectivement The Cleansing propose pas mal de bonnes choses. Outre ces influences prestigieuses, on a le droit à un côté grassouillet confortable, de bonnes parties de blast-beats, des riffs dans l'ensemble plutôt agréables, des growls probants combinés à de bons shrieks et même une ambiance assez sombre puisque le combo de Copenhague nous offre quelques périodes d'accalmies où l'atmosphère a son importance (le break de "Third Eye Starring" à 1'47, "Your Flesh, Your Curse" à 2'05, la tranquille "Processed For Contamination"). Sans oublier une bonne production chargée en lipides avec une batterie au son relativement naturel, un plus toujours appréciable. Le quintette fait même du très bon boulot sur les solos, bien construits et mélodiques avec un vrai feeling ("Third Eye Starring", "Hour Of Decadence", "Law Of Reciprocity", "Two Days"). Clairement le point fort de la formation et ce que j'ai préféré sur Feeding The Inevitable. Mais, oui il y a un mais (il y en a toujours!), qu'est-ce que c'est mou! Même quand ça blaste, on a l'impression que les Danois jouent au ralenti, à part peut-être sur la piste finale "Crossroads" un peu plus énervée que les autres malgré ses accents trop saccadés. On est ainsi bien loin de l'intensité d'un Panzerchrist ou d'un Exmortem. C'est vrai que ce dernier avait terminé sa carrière sur un Funeral Phantoms plus mid-tempo et ambiancé mais c'était tout de même autre chose! Le groupe évolue certes sur de bonnes bases mais rien de plus normal après tout puisque la plupart des membres ne sont pas nés de la dernière pluie. The Cleansing s'est ainsi formé sur les cendres d'Usipian et possède dans ses rangs le guitariste Andreas Lynge de Corpus Mortale (plus ou moins le prolongement de Iniquity) et deux ex-Koldborn, une pépite trop méconnue de la scène danoise (aura-t-on d'ailleurs un jour une suite à l'excellent The Uncanny Valley?). Malgré cela, The Cleansing a encore beaucoup de travail avant d'arriver au niveau de ses compatriotes les plus réputés. Si vous voulez mâchez danois cette année, le nouveau Spectral Mortuary me semble un choix plus consistant. Feeding The Inevitable reste toutefois un album acceptable qui trouvera surtout son public chez les amateurs de death ou brutal death à l'ancienne. Juste qu'il n'a rien de transcendant et qu'il se fait bien trop mollasson. Bref, pas vraiment indispensable!
| Keyser 2 Décembre 2011 - 1602 lectures |
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