Sans flagornerie, je mets à mon crédit d’avoir découvert les Canadiens de
VHS en 2015 dès leur première démo «
Hi-Fi Horror (Uncut Edition) », mon article d’alors se terminant par « [nom de la démo] est peut-être le truc le plus cool que vous pourriez passer dans vos soirées ». Et pour cause, le trio proposait alors un
death metal complètement régressif, réduit à sa plus simple expression et évoquant
MACABRE par bien des aspects. Depuis, la formation a sorti sept LP plus une floppée de singles, de splits, d’EP, je m’attendais donc évidemment à ce que la musique ait évolué entre mes premiers émois et ce bien nommé «
Quest for the Mighty Riff ».
Déjà, en parcourant les sorties précédentes, j’ai pu remarquer que quasiment chaque disque a une thématique d’artwork différente, une typographie spécifique pour le logo, comme si les musiciens exploraient systématiquement de nouveaux domaines et étaient en constante réinvention d’eux-mêmes. A ce titre, la pochette du petit dernier en date est particulièrement horrible, même les pires ringards du
heavy y auraient réfléchi à deux fois avant d’oser ce vieux mage aux doigts crochus, la boule de cristal, les personnages miteux de jeux de rôles qui sont dedans, les éclairs, le violet… Tout y est. A la limite, j’aurais rajouté un rat sur l’épaule ou je ne sais quel familier, histoire de parachever le scandale visuel. Mais comme je connais l’attrait des lurons pour les vieux films et le kitch, ceci n’est pas une faute de goût mais bien une affirmation identitaire par conséquent, si l’on n’aime pas, j’imagine qu’on peut aller se faire cuire le cul et merci bien. Sans compter que même si les esthètes que nous sommes aiment à se repaître de belles illustrations, la musique reste fort heureusement l’élément central de notre bruyante passion (je ne parle pas d’une compétition de pets après l’ingurgitation de flageolets). Aussi étais-je impatient de découvrir ce que
VHS était devenu, indépendamment du fait que le sujet de cette année semble être l’heroic fantasy là où je préfère en général les monstres dégoulinants ou autres zombies suintants.
Déjà, je suis rassuré dans mes goûts et ma capacité à distinguer une palombe d’un vulgaire pigeon. La musique de ces mecs est toujours aussi joviale, même pour du
death metal. Ils apprécient les morceaux courts (quatorze pour trente-six minutes), les interludes cinématographiques et les riffs simples, pratiquent l’auto-dérision avec en plus un effort significatif réalisé sur la production afin de décupler la puissance de frappe. Je retrouve donc ce
death épais qui me fait un peu penser à du
DEBAUCHERY dégraissé de ces tics
rock’n roll, toujours à
MACABRE du fait de furtives incursions sur le terrain du
grind rigolo, ou tout simplement à trois adultes fans de séries Z qui ont suffisamment de talents pour détourner les poncifs et écrire des compositions où les mélodies les plus
heavy metal (« Illias and His Magic Bow ») se font péter la rondelle à coups de growls.
Bien entendu, pour apprécier «
Quest for the Mighty Riff », il s’agira d’avoir des prédispositions pour le second degré, le
metal traditionnel, les tempos moyens et, surtout, de n’être pas persuadé que le seul
death qui vaille est le brutal technique. Si vous cochez ces critères, il y a alors de fortes chances que vous passiez un chic moment sans avoir le sentiment de vous retrouver dans une convention de geeks un peu stupides. En effet, les compositions sont assez malignes (« Are You Afraid of Dragons? ») et les musiciens assez sérieux pour faire de cette sortie un grand moment de
death metal avec une approche foncièrement originale, légèrement rétro dans l’esprit et les solos tout en étant actuelle dans son exécution. Oui, ces mecs sont définitivement trop cools.
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