Deiquisitor - Downfall Of The Apostates
Chronique
Deiquisitor Downfall Of The Apostates
AxGxB vous a déjà fait l'éloge de la nouvelle scène death metal danoise. Taphos, Phrenelith, Hyperdontia, Undergang... Le royaume connait en effet une certaine effervescence depuis quelques années. Cela dit, même si le Danemark a toujours été le parent pauvre du metal extrême scandinave à côté de ses voisins Suède, Norvège et Finlande, le death metal n'a pas attendu la vague revival pour s'y établir. Exmortem, Panzerchrist, Illdisposed, Iniquity... Il y avait quand même du beau monde dès les années 1990. Sans parler du heavy metal avec les légendaires Mercyful Fate/King Diamond. On va donc plutôt dire que le Danemark connaît un regain de forme intéressant rayon metal de la mort. Nouvel exemple aujourd'hui avec Deiquisitor et son deuxième album Downfall Of The Apostates sorti en avril dernier chez Dark Descent Records.
J'étais jusque-là passé complètement à côté du trio qui a pourtant déjà une discographie conséquente pour une formation remontant à 2013. Mais forcément, en signant sur le label américain phare du death metal underground, l'exposition s'avère tout autre. Même si tout ne me plaît pas chez DDR, force est de constater que Matt Calvert a un don pour dénicher des groupes intéressants. Ça plus un patronyme qui pète et une belle pochette intrigante, il fallait que j'écoute ce truc. Bien m'en a pris car ce fut une excellente surprise. Alors oui, il s'agit encore d'un groupe de death metal sombre et old-school à la Immolation/Incantation comme il en pousse cinquante par jour depuis un moment. Mais Deiquisitor a vraiment quelque chose en plus que la plupart. J'oserais même parler de personnalité! Pas facile dans ce genre saturé où tout ou presque a déjà été dit, pourtant les Danois possèdent leur propre patte. Si les vocaux gutturaux restent assez classiques tout en faisant le job, il en est autrement du riffing. Les riffs, très obscurs et opaques, ne sont pas de ceux que l'on retient dès la première écoute (bon, ce n'est pas non plus Portal!) mais ils ont quelque chose d'hypnotique, un peu à la manière d'un Bölzer, qui donnent envie d'y revenir, au-delà d'un groove sous-jacent qui peut, lui, rappeler Morbid Angel par moment. Ils vous plaquent contre le mur et on se retrouve vite happé par l'atmosphère prenante qui se dégage de ce Downfall Of The Apostates. Menaçant, implacable, imposant sont les premiers adjectifs qui me viennent à l'esprit. On imagine bien une race extraterrestre belliqueuse à moitié robot venue asservir l'humanité puis anéantir toute vie sur Terre avant de repartir purger une autre planète. Cet album, c'est un peu l' Étoile de la Mort mise en musique. Le titre des morceaux "Planetary Devastation" et "Metatron" sont ainsi tout à fait à propos, tout comme le sample spatial final de "War On The Gods", titre de clôture aussi jouissif que terrifiant. Une ambiance froide et brutale provoquée également par le jeu massif et radical du batteur. Pas mal de blast-beats standards bien sûr mais aussi beaucoup de hammer blasts lourds et oppressants que l'on retrouve d'habitude plutôt dans le brutal death US. Vous savez, ces fameux "semi-blasts" comme j'aime les appeler et dont je m'offusque à chaque fois? Eh bien là ils passent très bien car ils dégagent quelque chose et servent le propos en rendant l'œuvre encore plus méchante et dangereuse! Les quelques rythmiques thrashies sont aussi les bienvenues. Le batteur s'essaye en plus à quelques patterns plus originaux, plus fouillés, apportant groove et cachet à un album décidément fort bien branlé.
Cela n'évitera toutefois pas une certaine monotonie. Downfall Of The Apostates n'est en effet pas un album très varié. Il s'agit plutôt d'un bon gros pavé, mais c'est l'effet recherché. L'opus n'échappe pas non plus à quelques séquences plus anecdotiques comme sur la fin de "The Order Of Pegasus Light" et on oubliera vite les deux-trois solos sans intérêt. Des petits défauts qui montrent que Deiquisitor a de la marge pour faire encore mieux. Les Scandinaves font en tout cas déjà très bien les choses. Malgré l'aspect monolithique, il n'y a aucune raison de s'ennuyer sur les trente-six minutes de cet inquiétant Downfall Of The Apostates tant l'ambiance de domination et d'annihilation imminente nous immerge avec délectation. Riffs malveillants, brutalité autoritaire, efficacité dictatoriale, maîtrise impérieuse, groove machiavélique, ambiance de danger de mort permanent, ce deuxième full-length de Deiquisitor a tout ce qu'il faut pour conforter ceux préférant le death metal qui fait croiser les bras en bombant le torse avec une tête de méchant.
| Keyser 1 Février 2020 - 665 lectures |
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