Colossus Of Destiny - Eden
Chronique
Colossus Of Destiny Eden (EP)
Que cet EP m’ait été vendu par son promoteur comme s’inscrivant dans la lignée des premiers Kylesa et Baroness relève certainement du coup de pub déloyal (auquel s’ajoute une pochette dont les thèmes féminin et lunaire
ne peuvent que me plaire – déloyal, qu’on vous dit !) mais, à sa décharge, comment dépeindre
Eden différemment qu’un énième membre de la myriade de Black Tusk et compagnie sans tomber dans le hors-sujet ? En effet, point de mélodies salies ou charcutage à l’outil rouillé par ici puisqu’on n’y chante plutôt la savonnette marque Mastodon que les premières fois de Savannah !
Il ne faudra pas compter sur les vingt-deux minutes constituant
Eden pour se remémorer l’époque où les affiliations de cette mouvance au sludge étaient encore pertinentes donc, ni escompter autre chose qu’un (assez bon) élève, Colossus Of Destiny semblant jouer les cover band jusqu’à son nom tiré d’un album des Melvins. Pourtant, malgré des riffs ne sonnant pas de première fraîcheur (je n’ai pas déjà entendu « Uncover The Cosmic Clue » quelque part ?), l’ensemble arrive à transmettre un sentiment de nouveauté grâce à une exécution un chouïa plus virulente que de coutume. Si ces quatre morceaux jouent du côté sablonné et ensoleillé de la mare, ils en oublient les progressions et transitions barbantes pour enchainer des parties dont le groove mélodique rappelle les moments les plus percutants de Taint et Capricorns, voire s’approche du tempo enflammé d’un Hail!Hornet (le titre-éponyme).
Blood Mountain version hardcore ? Tout juste, les hurlements râpeux et désespérés, les instruments bataillant à se faire remarquer (à l’image de la basse de « Whirlwind Of Life » ou la batterie de « As The Universe Runs Black ») ainsi qu’une production oubliant les fioritures donnent davantage de brut à des compositions flirtant avec le déodorant (« As The Universe Runs Black » encore, et son break arpégé dispensable) grâce à une suante assiduité à les interpréter par pur plaisir de la frappe.
Simplement, et sans épilogue supplémentaire sur ce qui tient des classiques bons et mauvais aspects des jeunes formations (influences contre spontanéité ; rage contre scolarité…), c’est ce contraste qui permet à ce second EP d’émerger temporairement de la masse sans avoir à argumenter sur la présence dans le line-up de Guillaume Taliercio, récemment embauché par Eibon en tant que guitariste (oups, c’est dit). Cependant, il va falloir que les Français acquièrent une identité plus marquée à l’avenir sous peine de ne pas sortir des discussions autrement qu’en anecdote entre nerds des créateurs de
Stoner Witch et
Remission.
| lkea 19 Février 2012 - 1600 lectures |
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