Après un EP particulièrement prometteur, Congress signe un retour en grande pompe avec la sortie en 1995 de son tout premier album intitulé
Blackened Persistance. Ce disque voit le jour sur un tout jeune label du nom de Good Life Recordings. Si par la suite, les deux deviendront de véritables institutions, à ce stade leurs renommées restent à faire. Mais contre toute attente, les choses iront incroyablement vite. En effet, alors que le Hardcore devient de plus en plus populaire à mesure qu'il s'accoquine avec le metal, Congress s'engouffre dans la voie d'un genre en devenir: le Metal Hardcore Straight Edge qui prendra plus tard le nom de Edge Metal. Le succès sera rapidement au rendez-vous, suscitant d'ailleurs pas mal de vocations à travers toute l'Europe (H-8000 crew, Vort'n'Vis, l'explosion des scènes Metal Hardcore etc...). Mais au-delà du caractère historique et affectif qui me lie à ce
Blackened Persistance, qu'en reste t’il aujourd'hui?
En fait, tout comme lors de la chronique d'
Euridium, cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas écouté cet album. Un album que j'ai pourtant usé jusqu'à la corde et pour lequel je me souviens même avoir revendu quelques "perles" de ma jeune collection d'adolescent. Évidemment, que ce soit les compositions et surtout la production, on sent quelque peu le poids des années, davantage même que sur
Euridium. Pour autant,
Blackened Persistance n'en est pas moins plaisant à écouter pour quiconque possède des affinités avec la scène Hardcore et se souvient de ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Pour ceux d'entre vous qui ont lu la chronique d'
Euridium, vous constaterez rapidement que les évolutions sont plutôt minces en comparaison.
L'album démarre au son d'une intro guerrière qui n'est autre qu'une relecture de l'un des thèmes ("In The Castle") de Castlevania IV. Les toms roulent et résonnent, les guitares se font menaçantes et s'accompagnent d'une sorte de flute jouée par un synthétiseur alors qu'un lead épique finit de lier l'ensemble. Derrière ce petit côté désuet (la flute synthétique, la grosse réverb' sur la batterie), l'ambiance est tout de même bien palpable, nous préparant ainsi à en découdre durant une bonne grosse demi-heure. Passé cette introduction, pas de surprise. Congress nous ressert ce Hardcore Metal qui lui est propre: un mélange "old school to new school" servit avec une bonne grosse dose de Thrash/Metal et la voix criarde de Pierre. On retrouve donc la même recette déjà utilisée sur
Euridium, à savoir des rythmiques souvent simples et efficaces empruntées au Hardcore Old School qui lorgnent parfois vers le Thrash lorsqu'elles se font plus soutenues et/ou plus agressives. Là dessus viennent se greffer des guitares incisives et tranchantes dont les riffs sont dans l'ensemble plutôt bien inspirés comme sur "Lifting The Ban", "Sinking In Sin", "Stompbox" ou encore "Slaves Of Decay" (on note d’ailleurs l’arrivée d’un second guitariste en la personne de Michael qu’on retrouvera aussi plus tard dans Deformity) mais dont certains semblent aujourd'hui un peu patauds et dépassés (notamment quelques breaks mélodiques souvent posés comme un cheveu sur la soupe et sans grande qualité). Rien de rédhibitoire mais alors que certains disques passent l'épreuve du temps sans prendre une ride, d'autres comme ce
Blackened Persistance accusent tout de même un peu le poids des années. C'est d'ailleurs encore plus vrai lorsque l'on s'attarde sur la production de cet album. Le plus gros point faible est ici le manque de puissance général. Les compositions auraient certainement mérités une production plus gratifiante. Et si les guitares sont encore aujourd'hui d'actualité malgré un manque évident de mordant, le son de la batterie et de la basse sont quant à eux un peu à la ramasse. La batterie est trop sèche, trop claquante et manque clairement de puissance alors que la basse n'est pas assez propre ou trop maladroite, au choix.
Au-delà de ce dernier aspect qui vient un peu gâcher le tableau, il faut reconnaitre à
Blackened Persistance une sacrée ambiance qui a su électriser le public Hardcore lors de sa sortie. Le mélange entre Hardcore et Metal fonctionne vraiment bien même si la recette restait à ce stade encore à peaufiner. Surtout, les ambiances noires et maléfiques donnent un certain cachet à la musique de Congress qui encore aujourd'hui n'a pas à rougir de quoi que ce soit et qui surtout demeurent aussi intenses malgré les années. Que ce soit les riffs ou les leads, impossible de ne pas ressentir cet aspect froid et malsain qui habite le bien nommé
Blackened Persistance.
Alors effectivement, ce premier album de Congress a aujourd'hui un peu vieillit. N'empêche que ce disque à marqué son temps et la scène à laquelle il est affilié en proposant quelque chose de nouveau, et cela au grand dam des puristes qui ont mal vécu l'arrivée du Metal dans la scène Hardcore. Peu importe, on ne peut pas plaire à tout le monde. Toujours est-il que Congress est devenu grâce à
Blackened Persistance le chef de file du Metal / Hardcore Européen avant d'abdiquer quelques années plus tard face à un manque d'intérêt grandissant de la part du public, une scène sur le point de péricliter et des albums peut-être moins inspirés surtout face à une concurrence devenue impitoyable. Quoi qu’il en soit, ce disque demeure un classique du genre. Une pierre angulaire que les amateurs de Hardcore / Metal se doivent impérativement de connaître.
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