Congress - Euridium
Chronique
Congress Euridium (EP)
Le Hardcore en Europe a véritablement émergé au milieu des années 90. Si la France a été relativement active à son niveau, c'est pourtant un plus petit pays qui a réussi à attirer à l'époque toute l'attention de la scène mondiale. La Belgique a en effet été le berceau du Hardcore européen grâce à une scène dynamique et particulièrement active. Une scène réunie principalement sous la bannière d'un seul crew, celle du fameux H-8000, partageant ainsi des idéaux forts basés essentiellement sur une hygiène de vie saine à travers le mouvement Straight-Edge. Le H-8000 crew avait ses groupes, ses labels, son public et a imposé un style unique en amenant une bonne grosse dose de Metal dans une scène Hardcore initialement dérivée du punk. Si aujourd'hui on parle volontiers de Edge Metal, à l'époque on parlait encore de Hardcore (n'en déplaise aux puristes).
Parmi ces groupes, Congress a été l'un des premiers à émerger. Formé en 1993, le jeune combo Belge sortait rapidement sa première démo. 150 exemplaires ont été produits puis écoulées lors des concerts du groupe. Dès lors la machine est en marche et quelques mois plus tard Congress enchaîne avec un premier 7" intitulé Euridium sorti sur un jeune label Belge du nom de Warehouse (Nations On Fire, Blindsight, Shortsight) et sur lequel un nouveau chanteur fait son apparition. Je n'ai pour ma part jamais mis la main sur ce vinyle et donc le EP chroniqué ici n'est autre que la réédition parue en 1997 sur Good Life Recordings.
Sorti quatre ans après le 7", cette version CD n'apporte clairement rien de neuf si ce n'est la possibilité pour beaucoup de mettre enfin la main sur ces titres alors introuvables. Et oui! Car rappelez-vous qu'en 1997, Internet n'était pas encore dans les foyers Français et que le seul moyen d'écouter de la musique d'un groupe était encore de posséder leurs disques. Une toute autre époque.
L'envie de rendre hommage à ce disque m'est venue comme une envie de pisser et finalement cette chronique a été aussi pour moi l'occasion de me replonger dans mes premiers amours d'adolescent. Pour tout vous dire, cela faisait une éternité que je n'avais pas écouté ce EP et finalement je suis étonnamment surpris qu'il ait si peu vieilli face à d'autres disques du H-8000 qui eux ont davantage souffert de l'épreuve du temps (je pense à l'album Human Spots Of Rust de Sektor par exemple réécouté avec un peu de difficultés récemment). Au contraire Euridium continue encore de me donner des claques aujourd'hui, et ça d'entrée de jeu avec l'excellent "R.I. / I Lead Astray". Il faut dire que ce riff Metal saccadé porté par cette batterie hyper groovy donne tout de suite envie d'aller claquer du moulinet dans le pit. Passé ces deux minutes d'intro, Congress passe à la vitesse supérieur avec un morceau assez rapide, dans un esprit moins Metal et finalement plus proche du Punk/Hardcore qu'il n'y paraît. Seul le refrain plus lourd sur lequel on retrouve des chœurs discrets trahit finalement les influences Metal de Congress. Il y a aussi cette dernière partie du morceau un peu désuète aujourd'hui avec ce chant Hardcore parlé/hurlé que je trouve peut-être un peu moins réussi. Du reste, ce titre est déjà assez représentatif du style très personnel de Congress puisque finalement les trois autres morceaux suivent quasiment à la lettre le même schéma. Ça commence d'abord comme ça avec une intro résolument Metal et un groove incroyable. Que ce soit "Conspiracy Of Silence", "Acoustic Life" ou le redoutable "Black Demon", tous commencent par un riff imparable, un riff hyper groovy et malsain parfait pour exciter les foules. Ensuite Congress accélère la cadence sur un rythme souvent plus rapide et plutôt basique sur lequel Pierre vient poser sa voix. Un chant crié bien à lui qui colle bien au personnage plutôt petit mais qui ne manque pourtant pas de coffre ni de présence. Puis vient forcément le moment du break bien lourd et ravageur à l'image de celui de "Conspiracy Of Silence" à 2:51, d'"Acoustic Life" à 3:31 ou de "Black Demon" à 2:20 avec en plus son petit solo sournois. Bref, une trame classique appliquée à chaque morceau pour une efficacité encore au rendez-vous 14 ans plus tard.
C'est donc plutôt surpris que je redécouvre ce disque. Si j'en avais de bons souvenirs je ne me souvenais pas qu'il était aussi efficace dans son genre. Le riffing est vraiment excellent avec à chaque fois des idées plutôt simples mais qui touchent toujours dans le mille. La production est bien évidemment signée par Tony Midas, responsable de l'essentiel des sorties Hardcore de l'époque. Le producteur attitré des productions Good Life Recordings, Genet et Sober Mind pendant un petit paquet d'années. Seul reproche peut-être, le son de basse un peu particulier malgré tout. Pour le reste Euridium me ramène à une tripoté de souvenirs et rien que pour ça, je n'aurais pas pu mal le noter.
| AxGxB 20 Novembre 2011 - 2259 lectures |
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