Intestinal - The Rottening
Chronique
Intestinal The Rottening
Contrairement à ce que pourrait faire croire la pochette, Intestinal n'est pas un énième groupe de brutal death US mais un énième groupe de old-school Swedish death metal. Auparavant signé sur le label polonais Psycho Records pour son premier album Human Harvest en 2010, les Suédois déménagent mais restent en Pologne chez Hellthrasher Productions pour la sortie fin mars de leur nouveau full-length The Rottening.
Intestinal fait donc du death metal scandinave à l'ancienne comme à peu près 80% de la nouvelle scène. Ça devient rengaine? Un peu oui, surtout que The Rottening, malgré des qualités évidentes, ne propose rien de bien folichon. On notera toutefois quelques petites différences avec les clones d'Entombed, Dismember et compagnie. La musique d'Intestinal se fait ainsi plus sombre et evil que d'habitude, lui donnant quelques airs américains. D'autant que l'une des composantes principales du DM à la Suédoise, les leads mélodiques, reste ici discrète. Il y en a et les riffs comportent toujours une forme de mélodie, mais là aussi le quintette reste dans l'obscurité. Du vieux death stockholmois en plus dark et gore? Ça paraît cool, hein? Les guitares "buzzent" comme il faut en plus et la batterie sonne naturelle. Mais dans les faits, c'est beaucoup moins bien que ça en a l'air. Car malgré quelques bons riffs en tremolo, Intestinal insiste davantage sur la rythmique, nous faisant découvrir ses influences crust/hardcore qu'on retrouve aussi sur quelques intonations vocales de mauvais goût heureusement aussi brèves que rares ("Sensation Of Death" à 2'49, "Reborn In Gore" à 1'04 et "Undead Unleashed" avant la première minute). Il s'agit pourtant de Claes Holmberg, guitariste des excellents Tormented et producteur de l'album, en guest, aidé du batteur de session Jonas Liimatainen qui s'occupe des backing vocals.
Le groupe dégage ainsi beaucoup de groove sur des mid-tempos catchy ou du d-beat entraînant. Et ça marche sur quelques titres. Mais au bout d'un moment, c'est l'ennui qui s'invite. J'aurais ainsi préféré des rythmiques thrashies sur les passages plus rapides. Ou encore mieux: des blasts! Intestinal en jouent quelques-un ("Flesh For Living", "Slaughter", "Eating Your Inner Organs") mais devrait augmenter la dose tant le résultat fait mal! Au lieu de cela, les Scandinaves se limitent à groover et à se graisser les mains sur des rythmiques certes efficaces mais très vite répétitives. Si encore le combo variait souvent le tempo comme sur "Slaughter" qui enchaîne blast-beats et d-beats mais non, la linéarité prime, condamnant l'album à une durée de vie éphémère. Du coup, on se retrouve avec un album correct, parfois même très sympathique (les morceaux "Flesh For Living", "Slaughter" et "Torture" en particulier) mais limité, qui ne dépasse pas le cap de quelques écoutes. Du death aussi porté sur la rythmique, moi ça me saoule vite et c'est plutôt en live qu'on prendra du plaisir. Et vu la prédominance du OSSDM ces dernières années, inutile de dire qu'on ne retiendra pas Intestinal et son The Rottening lors des sélections obligatoires afin éviter l'indigestion.
| Keyser 6 Avril 2012 - 1357 lectures |
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