Glorior Belli - The Great Southern Darkness
Chronique
Glorior Belli The Great Southern Darkness
Cela fait précisément dix ans que Glorior Belli nous offre gracieusement (et tout les deux ans depuis 2005) sa musique. J. -anciennement Infestvvs- est dorénavant le seul leader du projet et le seul rescapé du line-up d’origine. L’entité est connue pour avoir sorti deux premiers opus parmi lesquels un monstre (« Ô lavdate dominvs ») et un album de très bon niveau (« Manifesting the raging beast ») dans un black à la limite du « trve » et de l’orthodoxe furieusement possédé. Quand soudain le groupe s’aventure sur une plate-bande peu commune en incluant dans son Black Metal des riffs de Stoner rock/metal. « Meet us at the southern sign » aura été le nom de code de ce disque proposant un revirement très couillu.
Pas besoin de vous faire un dessin, Glorior Belli rempile l’année dernière en nous offrant –via le puissant label Metal Blade- un nouvel opus encore plus axé Black/Stoner. « The great southern darkness » reprend les codes du rock/metal sudiste avec en premier lieu ce clin d’œil au « Great southern trendkill » de Pantera. Mais le groupe de la capitale n’oublie pas non plus ses racines Black Metal en nous offrant comme à la vieille habitude du premier disque les caractères « u » subtilement transformés en « v ».
Le principal atout de « Meet us at the southern sign » était son originalité surprenante qui découlait naturellement de cet accent du sud prononcé. Mais deux ans après Glorior Belli est-il capable sur ce dernier disque de contourner la lassitude et le manque de nouveauté ? Glorior Belli peut-il pousser encore plus loin la symbiose entre les fjords glacés de Norvège et les pneus d’une Cadillac qui crissent sur le sol brûlant des étendues américaines ?
Soyons définitivement clairs et directs : Non. Cet album s’oriente dans une direction américaine et nous sommes ici plus proches de la chaleur et des chapeaux que la brume fraîche et forestière. Les riffs blues contribuent énormément à cet angle de vue puisque que certains titres (cf : « Dark Gnosis », « Horns in my pathway » ou le titre éponyme) donnent grandement envie de décapsuler la Corona et de démarrer le 4x4 GMC. La production (faite par le leader du groupe et finalisée par un mastering made-in-Metal-Blade) donne également le ton via des guitares au grain chaud et une basse qui ronronne aussi délicatement que le moteur d’une grosse cylindrée. De même si le blues est présent de temps en temps, on notera forcément une belle quantité de riffs vraiment dignes d’un bon groupe de Stoner.
Bien sûr Glorior Belli nous sert quand même un petit condensé de Black Metal grâce à une voix typique du style (sauf sur les titres plus posés cités auparavant où on note un chant clair pendant les couplets), une batterie qui offre son lot de blasts et une petite proportion de riffs immatriculés à la préfecture du Black Metal. Les gars de ce groupe savent jouer et ça s’entend car finalement le tout fusionne plutôt bien.
Mais malgré ce mélange audacieux et bien ficelé (« They Call Me Black Devil », « Negative Incarnate », « The Fool hardy Ventvrer » en guise d’exemples), deux défauts majeurs apparaissent trop vite. Le premier réside dans la construction des titres. En effet ces derniers sont trop prévisibles et on anticipe avec facilité le départ avec le riff stoner, le refrain mélodique/mémorisable et un riff Black qui va surplomber le titre vers la fin. Les schémas sont rébarbatifs et ils se conjuguent avec le deuxième défaut de ce disque : la longueur. Une longueur qui nous poussera irrémédiablement vers la télécommande pour zapper les titres pénibles et déjà-vus de la fin du disque.
Parlons quand même un peu de l’artwork qui est pour ma part le moins réussi de toute leur carrière. La méduse revisitée de cet opus n’inspire pas grand chose à mes yeux et l’identité visuelle du groupe perd le côté mystique des précédents travaux. Le livret se contente d’afficher les paroles qui sont dévouées à Satan (ce qui est encore un reste de « l’ancien » Glorior Belli). Ces dernières se lisent mais sont bien loin de l’exceptionnel et un travail plus fourni/inspiré n’aurait pas été un luxe sur ce point précis.
Ne nous mentons pas, « The great southern darkness » est l’album le moins réussi du groupe. Il lui manque la dévotion du premier opus, l’efficacité du deuxième et l’innovation du troisième. On ne va pas blâmer le groupe qui se veut original et qui sait envoyer de bons passages mais Il faut bien reconnaître que sur ce disque Glorior Belli descend d’un cran. La faute à la lassitude sans aucun doute.
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