Glorior Belli est un groupe qui a fait son petit bout de chemin dans le Black Metal Français. Gagnant constamment en popularité surtout grâce à l'apport Stoner-Metal initié sur « Meet Vs At The Southern Sign » et perfectionné sur le dernier opus du groupe
« The Great Southern Darkness ». Depuis lors, Glorior Belli se trace une route personnelle et couronnée de succès, comme en témoigne les nombreux live du groupe ou encore le deal contracté avec Century Media.
Bref, tout va bien pour J. et sa bande de Blackeux en caravane.
Néanmoins si beaucoup préfèrent se rappeler de cette époque moderne et novatrice, il est bon de ne pas oublier les deux premiers opus du combo, notamment le premier « Ô Laudate Dominvs » qui nous intéresse aujourd'hui. On peut déjà l'annoncer fièrement sans ménager plus longuement le suspense : ce premier disque des Français est un carton plein. Une véritable boucherie d'une demi-heure qui pourtant peut se vanter d'infliger une correction à beaucoup de groupes de Black Metal.
C'est bien simple, on ne voit pas quoi reprocher à « O Laudate Dominvs »... Une production à mi-chemin entre puissance et opacité, une voix diablement possédée, une aura incontestable et une maîtrise de l'art noir déjà impressionnante quand on sait qu'il s'agit d'un premier album. Si on peut parfois reprocher à la jeunesse sa fougue ou son manque de réflexion et de recul musical, ces défauts sont ici transformés par Glorior Belli en qualités remarquables. La fougue permet l'impulsion et l'intensité nécessaire au Black Metal et le manque d'expérience permet à la formation de balancer la sauce sans se poser de questions...
La justesse du propos d'un « In paradisum », titre instrumental impressionnant de précision dans la saisie des émotions ou le côté irrésistiblement accrocheur du titre éponyme font de « Ô laudate dominvs » un album calibré pour n'offrir que le meilleur. La très courte durée du disque permet d'ailleurs de faire l'impasse sur les passages parfois en dessous qui sont monnaie courante sur les disques de Black Metal. Ici, tout est concentré et calculé pour que l'auditeur soit immergé du début à la fin de l’œuvre, sans autre temps morts que ceux voulus par la structure créée.
De plus on notera un concept plutôt fouillé et un artwork réussi qui ne feront qu'amplifier une atmosphère occulte, magique, émouvante et dévouée déjà très réussie.
Pas besoin d'en rajouter plus qu'il ne faut, les engagements d'un groupe de Black Metal sont ici tenus. Violence, vélocité, production variant entre clarté presque aérienne des mélodies et lourdeur opaque des rythmes, tout ici suinte la sincérité et la maîtrise totale de l'art noir. Glorior Belli signe avec « Ô laudate dominvs » un album parfaitement exécuté. On pourrait même ajouter qu'il faudra que J. se lève de bonne heure s'il veut un jour retrouver le niveau présent sur le monolithe qu'il a lui-même façonné...
Sans en faire des kilos, en tout simplicité la première production des Parisiens se paye de luxe de mettre une raclée à la majorité des disques du genre... Et si on ne devait lui donner qu'un défaut ce serait celui de dépasser tout juste la demi-heure car même si le disque évite ainsi les pièges des disques trop longs, il paraît évident que plus la qualité est au rendez-vous, plus l'auditeur en redemande...
« Ô Laudate Dominvs » est un must-have du Black Français. Un disque court, simple mais avec un feeling unique qui ravira l'amateur même non-éclairé du genre.
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