On connaît tous ce fameux effet d'annonce, ce moment où le leader d'une formation qui a su évoluer avec les années balance un tonitruant : « Notre album à venir est clairement un retour aux sources ». Les amateurs ne s'y trompent plus puisque chaque groupe se plaît à raconter ce genre de choses à chacune de ses nouvelles sorties. Et figurez-vous qu'Infestvvs de Glorior Belli vient de nous faire le coup pour la sortie de « Sundown (The Flock That Welcomes) » en nous promettant un retour à l'époque « Ô Lavdate Dominvs » / « Manifesting The Raging Beast ». J'ai donc eu la lèvre hantée par un rictus de circonspection alors que j'appréhendais fortement la sortie de ce dernier opus, Glorior Belli n'ayant cessé de dégringoler en qualité depuis le très bon
« Meet Vs At The Sovthern Sign » jusqu'à l'insipide « Gators Rumble, Chaos Unfurls ». M'est avis qu'à force d'exploiter la recette du cocktail Stoner-Black, Infestvvs commençait sérieusement à s'enfoncer dans les travers de la redondance. Et la meilleure nouvelle de cette histoire, c'est que Glorior Belli s'est remis en question...
Que dire de ce « Sundown », si ce n'est qu'il m'a cueilli comme la jouvencelle se faisait cueillir à l'aide de bouquets de roses et de colliers de diamants au XVIème siècle. Si l'aspect « Back to the future » est souvent une esbroufe musicale bien connue, Glorior Belli a ici tenu intégralement sa promesse, à tel point qu'on se retrouve devant la suite spirituelle de « Manifesting The Raging Beast », ce dernier-né faisant office de petit frère plus jeune de quasiment dix ans... On ne va pas se mentir, ça riffe comme sur « Sola Fide I », ça dissone avec classe, ça blaste... C'est du putain de Black Orthodoxe qui sur-cartonne. Et vous voulez que je vous dise : moi ça me fait plaisir, ça me remplit d'émotion, je retrouve ce Glorior du passé qui m'a tant fait vibrer. Après la renaissance post-absence tardive de VI l'année dernière, voici celle de Glorior Belli.
L'aspect Stoner, qui commençait à saouler tout le monde s'est effacé dans la quasi-totalité de ce disque, conservant seulement une importance cruciale sur le morceau « Rebels In Disguise », faisant office de transition humide au milieu de la sécheresse du grand L.C.F. Ce titre est d'ailleurs finalement réussi, il a l'avantage de sa courte durée et d’être glissé dans la tracklist comme un petit repos, une petite accentuation d'ambiance et d'identité musicale qui ne dessert pas la tonalité générale de l'album. On ressent donc l'héritage, le groove qu'Infestvvs a su acquérir dans ces années qu'il a passé à explorer le bayou musical de la Nouvelle-Orléans mais tout ceci n'est ici qu'une légère touche, au service de la technique, de la production et de quelques très légères bribes de musique.
Pour le reste, c'est du Black Orthodoxe et je peux vous assurer qu'il est de haute-volée... Il suffit d'écouter l'incroyable « Thrall Of Illusions », son entame renvoyant à « Dearth » de Deathspell Omega, sa construction à base de riffs tendus et touchants et son sampling final ô combien prenant. Bon Dieu, qu'est-ce que ça fait plaisir d'écouter ce genre de choses. « World So Spurious » et son arpège émouvant au possible, « Satanists Out Of Cosmic Jail » et son sampling en Français qui active le mode « grosse classe », la piste éponyme qui balance dès le départ un gros riff renvoyant aux meilleures heures de la scène Parisienne. Putain, c'est la banane des grands jours, c'est le décapage en règle, c'est Glorior Belli, chevauchant la moto de Tron, en mode « back in the game », qui déboule toutes armes dehors avec, derrière lui, un nuage de poussière désertique poussé par la toute puissance céleste elle-même.
On pourrait déblatérer encore longtemps sur la liste de qualités de « Sundown (The Flock That Welcomes) », sur son absence de défauts majeurs, sur le fait que tous les morceaux se valent, sur cette production à mi-chemin entre la puissance extrême et la graisse dégueulasse et on finirait par dire qu'il est probablement le meilleur disque du combo, qu'il sait toucher en plein dans le cœur de l'auditeur là où les précédents ne savaient qu'ambiancer. Que tous les gens qui pouvaient penser que la période bénie de l'Orthodoxe était mort se rassurent, la France est toujours là pour défendre ce style qu'elle a maintes fois transcendé. Et après Temple Of Baal, VI, Aosoth ou autres Spektr, Glorior Belli affirme haut et fort que le style vit toujours ses plus belles heures.
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