Neo Inferno 262 - Hacking the Holy Code
Chronique
Neo Inferno 262 Hacking the Holy Code
Neo Inferno est un projet bien mystérieux, puisqu'on ne sait pas vraiment qui se cache derrière ce groupe de Black Industriel. Enfin si, je le sais mais je trouve ça un peu con de gâcher le mystère, étant donné que c’est aussi ce qui le rend le projet intéressant. Laissons donc le tout au stade de la supposition et contentons-nous de ce que nous savons. Ce qui est sûr, déjà, c'est que cet opus bénéficie d'un graphisme signé Metastazis typiquement inspiré par le design Stalinien (en gros, ce qui se fait de mieux niveau grandeur). Neo Inferno affirme via son graphisme un concept dictatorial et prônant un nouvel ordre politique, comme le prouve le livret et son organisation administrative de la patrie que créer le groupe.
Rien que le nom du groupe porte aussi sa signification, Neo Inferno, le nouvel Enfer donc mais appuyé par le nombre 262 qui offre une multitude de significations possibles entre autres : nombre méandrique, intouchable ou lien avec le Messerschmitt 262, avion de bombardement allemand ? Bref, un sombre mélange entre dictature, mathématiques, Orthodox Black Metal et mysticisme. Un programme conceptuel qu'on peut donc facilement qualifier d'ambitieux, voire de très ambitieux, mais aussi d'excessivement alléchant. Musicalement, il va falloir envoyer la purée sérieusement, si le groupe veut coller à son image.
Croyez-moi, aucun souci la dessus. Si l’on voulait rapprocher Neo Inferno 262 d’un groupe de Black Industriel, on penserait à Blacklodge pour l’énergie et le feeling, Aborym pour l’ambiance et le riffing, et The CNK pour le visuel. Un joyeux cocktail exécuté de manière plus que pertinente. Premièrement, le groupe prend bien soin de varier la rythmique. Blast-beats Industriels, ou plus organiques, rythmes Gabber, Drum & Bass, Big Beat, et parfois une batterie lente et organique, le groupe a pris le parti risqué de mixer les productions et les influences. Chaque titre a donc sa petite ambiance particulière pour la plus grande joie de l’auditeur. De même, les finesses électroniques se multiplient avec beaucoup d’effets, types réverbération, flanger, chorus, etc... De même des synthétiseurs parsèment le disque de sons tordus du meilleur acabit. Une très belle illustration se trouve par exemple sur l’instrumentale électronique : « A Needle In Your Eardrum » (et ça ne doit pas faire du bien…). On assiste aussi à beaucoup de samples parlés qui renforcent encore l’impact visuel/auditif/conceptuel du groupe. Tout ça sent donc bien fort la C17H21NO4 brute et avec plein d'isomères et donc je plonge véritablement à plein nez (ah ah !!) dans l'opus.
En fait NI 262 cherche tout simplement la fusion parfaite entre l'électronique/industriel et le Black Metal et même si tout se chevauche pendant un même titre, on voit bien que le groupe sait ce qu'il fait. Forcément, le mélange est réussi. Le tout est grandement rehaussé par un mixage puissant, équilibré et précis. Les guitares et le chant souvent aidé d'un effet "mégaphone" pour les parties hurlées en aigu, servent donc à renforcer la dose de haine et de violence qu’on aurait éventuellement pu perdre dans le déluge éléctronico-futuriste.
Les chœurs prenants sur le premier titre « Black Pulse Negativity », l'excellent morceau éponyme, le mystique "F.A.I.T.H." et son final hypnotisant montrent différentes facettes d’un album définitivement réussi, qui ne possède comme défaut que sa complexité. Complexité bien vite oubliée dès lors que l’on a cerné le disque (comptez dix écoutes pour les fans du genre, et vingt pour les novices…). NI 262 livre donc tranquillement un disque de qualité, riche et bien construit. Un disque réellement d’excellent niveau dans le Black Industriel, à ranger aux côtés des Blacklodge ou autres Alien Deviant Circus sur lequel vous reviendrez souvent et avec enthousiasme.
J'attends donc avec une grande impatience que les acteurs qui se cachent derrière ce patronyme nous offrent, à nous amateurs de Black Industriel, un second opus (aux dernières nouvelles prévu pour 2013, patience les enfants, patience….)
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