Eternum - Veil of Ancient Darkness
Chronique
Eternum Veil of Ancient Darkness
Azgorh est un multi-instrumentiste qui n’en a pas assez de sortir album sur split sur EP sur compilation avec DROWNING THE LIGHT et qui a donc décidé de se diversifier avec son autre projet : ETERNUM. Enfin, ce n’est pas seulement « son » projet puisque l’Australien se cantone au rôle de hurleur. Tout le reste revient à son camarade Nightwolf, ancien membre des mêmes DROWNING THE LIGHT, version live.
Et pour présenter leur musique, il suffit de peu de mots. Il en suffit même d’un seul : GRAVELAND. ETERNUM pioche allègrement chez cet ancien groupe, à commencer par la batterie qui sait passer d’un rythme lent à des cavalcades agressives. Les frappes sont sèches et détachées et donnent l’impression de sortir d’un tambour vicking, qui retentirait avant l’abordage d’un navire à piller. Ensuite ce sont les guitares et la basse qui empruntent aussi à GRAVELAND en multipliant les riffs envoutants et tournoyants. De plus, on retrouve des choeurs en retrait et des nappes discrètes de clavier qui apportent une touche épique et incitent à bomber le torse. Bref, sur tous les titres, la ressemblance avec le Polonais est flagrante et atteint son paroxisme sur « Shores of the Impaled ». Mais plus que les débuts fracassants ou les albums récents trop prévisibles, les compositions sont plus proches de Dawn of Iron Blades (2004). D’ailleurs, les titres des morceaux ne laissent en plus aucun doute et auraient pu sortir de l’esprit de Rob Darken. Voyez la tracklist ci-contre pour vous en rendre compte !
Par contre, le son est moins ronronnant et plus proche des années 90, comme celui prisé habituellement par DROWNING THE LIGHT. Il est moins propre et plus organique et c’est tant mieux puisque cela colle parfaitement aux ambiances voulues par nos compères férus de batailles et d’histoires médiévales. La guerre est là, devant nos yeux, et il va falloir en suer pour en revenir entier.
ETERNUM n’invente certes absolument rien, mais parvient à retenir l’attention tout au long des 40 minutes. La raison est double. Tout d’abord il a incrusté quelques passages à la guitare acoustique qui viennent rafraichir l’ambiance, éviter un effet trop compact et apporter une touche old-BEHEMOTH (« Ghost of Warriors in the Dead of Night », « Burial of Heroes » et « As the Ravens Watch the Battle »). Ensuite, il a su éviter de tourner en rond en rendant « Dark Unholy Empire » et « The Iron Winter », les deux derniers « réels » titres de l’opus, plus crus et directs, avec moins d’artifices que le reste. Ils tapent sec et font du coup écho à une période encore plus ancienne de GRAVELAND.
Si vous réclamez une patte personnelle à un groupe, vous reprocherez à cet album de cloner trop fidèlement son modèle, mais si vous n’êtes pas réfractaires au mélange de compositions à l’esprit GRAVELAND années 2000 avec un son ancré dans les 90’s, alors ETERNUM est à vos souhaits.
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