Nettlecarrier - Nettlecarrier
Chronique
Nettlecarrier Nettlecarrier
Nettlecarrier ou littéralement le « porteur d’orties » selon Google Traduction… Mais encore ? Le groupe imagine un homme parcourant la planète et répandant maladies et mort sur son passage grâce à ses plantes miasmatiques. Plus convaincant. Formé en 2004 à Oslo par le guitariste Ciekals (Djevel) et le bassiste/hurleur Mannevond (Djevel, Koldbrann, ex-Urgehal), le duo norvégien enregistrera une première démo en 2007 (To Strangle The Hero Of Heaven) puis gèlera Nettlecarrier, pris par ses groupes respectifs. Les deux hommes se retrouveront finalement en 2011 et recruteront le batteur incontournable dans le milieu black metal norvégien, Dirge Rep (Djevel, ex-Enslaved, ex-Gorgoroth, ex-Craft, ex-Gehenna…). Une signature chez Indie Recordings (rien que ça) au mois de juillet et leur premier album éponyme épidémique peut se propager dans nos tympans.
Nettlecarrier ou un « raw melodic black metal » dans sa forme la plus épurée, sans compromis, véritable hommage à la scène norvégienne du milieu des années 90 (Gorgoroth, Darkthrone, Satyricon, Immortal et autres Gehenna). Un retour ainsi à cette approche « primaire », limite « garage/punk », aux riffs basiques incisifs et compositions « directes » (le fou furieux « Cup Of Lethe » ne laisse pas indemne) agrémentés de mélodies glaciales et épiques simples mais saisissantes. Un bon en arrière qui redonnera le sourire à beaucoup, le son brut proposé y est d’ailleurs grandement responsable. Une production sans aucun artifice digne de la grande époque : à la fois puissante (dès l’ouverture cataclysmique de « The Boiling Blood ») et crasseuse à souhait (fond de cave) de Ruben Willem (associé au dernier Aborym), qui laissera même le soin d’exprimer les lignes de basse de Mannevond. Un exemple pour certains… Qui a dit le son « plastique » actuel de Gorgoroth ? Nul besoin de mettre ses neurones en action et d’analyser avec minutie les compositions, il suffit juste de mettre l’album en platine, le volume assez fort et de laisser la sauvagerie de Nettlecarrier nous posséder. Le jeu de batterie de Dirge Rep reste à l’image des riffs de Ciekals, peu subtil (doux euphémisme) mais clairement imparable. Pourtant au-delà de cette première impression « bas du front », se cachent quelques subtilités qui permettent de souffler entre deux salves de guitares et de cassage de baguettes pour acouphènes sévères.
Une ambiance occulte (les photos promos sont assez explicites, d’où le rapprochement avec Gehenna) et frissonnante basée sur la thématique de la « nigromancie » (terme utilisé au Moyen Age pour la « nécromancie ») selon la plume de Dirge Rep (antéchrist évidemment présent). Ciekals, qui aura entièrement composé le brûlot, ira proposer des titres de plus de 7 minutes alternant entre cette violence exacerbée et une atmosphère inquiétante savoureuse (« Paa Vaare Paaler deres hoder » et « Naar Han Vaakner »). Un contraste étonnant qui fonctionne parfaitement, impossible de passer à côté de « Naar Han Vaakner » : des leads maléfiques hypnotisants et un break crucificateur qui vous prend les tripes... Les années 90 ne sont pas si loin. Le chant divinatoire de Mannevond (norvégien et anglais) est juste exceptionnel, ceux connaissant Koldbrann appuieront mes louanges. Une pléthore de variations de timbres et des vers frissonnants à réveiller les morts. Retenez bien son nom. L’écoute terminée, un constat s’impose. Nettlecarrier n’apportera rien au style pratiqué et ce n’est clairement pas le but affiché par le trio. Malgré tout, on regrettera une fin d’album moins marquante bien que l’efficacité soit bien palpable. Les aspects plus « recherchés » (atmosphère et mélodies) retiendront d’avantage notre attention qu’un « bourrinage » parfois quelque peu stérile (« Demoriel »). Une musique qui devrait être affinée lors du prochain méfait.
Nostalgique du black metal norvégien traditionnel des années 90, le trio (« de luxe ») de Nettlecarrier rappelle cette légendaire époque révolue où s’enchaînaient les pierres angulaires du genre par une jeunesse fougueuse et impulsive (avant que la plupart de ses géniteurs ne dérivent). Un hommage sincère reprenant exactement les mêmes ficelles (brut, noir et mélodique) et à l’aura quasi-similaire, à croire que ce premier album est sorti il y a plus de 15 ans. Une authenticité et efficacité peu communes en ces temps. Ne boudons pas notre plaisir sur cette découverte prometteuse, soupe aux orties pour tout le monde.
| Mitch 18 Octobre 2012 - 2033 lectures |
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