Mescalin Massacre - Liquid, Soma, Death
Chronique
Mescalin Massacre Liquid, Soma, Death
Si les amateurs du Black Industriel doivent comprendre une chose très vite, c'est bien que c'est le style de Metal qui parle le plus de la drogue. C'est d'ailleurs presque emmerdant au niveau éthique, surtout quand on écrit des articles sur le sujet... Sauf que là, excusez-moi par avance chers dirigeants de Thrashocore, je ne vais pas pouvoir éviter le sujet... Mais alors pas du tout...
Mescalin Massacre, et son pseudonyme aussi clean que du brun dans de l'acide ascorbique a décidé de faire de la musique en parlant de la drogue... Bon d'accord, ça c'est pas nouveau, mais contrairement aux autres qui parlent aussi de l'industrie, de Satan et de tout un tas d'autres joyeusetés thématiques chères au Metal, Mescalin Massacre ne traite que de drogue... Depuis les titres tels que « Introduction of LSD 25 » ou « Trip 2 : Metamorphosis of the Sphere » jusqu'aux molécules, images fractales et autres seringues de l'artwork, vous allez écouter un truc qui analyse le sujet à peu près autant que drogues-info-services.com.
Voilà, maintenant vous êtes prévenus. Dr. Psy Soma (l'homme derrière le projet) n'a qu'une seule passion et elle est assez peu recommandable aux yeux de la majorité. Pour le reste, « Liquid, Soma, Death » est une synthèse assez particulière entre tradition du Black Industriel à l'influence Mysticum/Aborym évidente et inspirations bien plus psychédéliques. Par exemple, le « Trip 1 » emprunte beaucoup aux années soixante-dix en servant une bonne sauce de claviers déjantés au consommateur. Mais d'un autre côté, les rythmiques du quatrième voyage s'ancrent quant à elles dans un schéma très classique inhérent au style pratiqué avec quelques subtilités de construction donnant un aspect très brut au rendu. Au final, c'est comme pour la drogue... Ici, tout est une question de dosage entre immersion psychédélique et job industriel bien assuré.
Mescalin Massacre, c'est donc avant-tout une histoire d'influences et de nouveautés collées sur une base bien identifiable. Pour autant, la cohérence de l'homme (et aussi sûrement une grosse part de travail de ré-écoute et de ré-orchestration des compositions) arrive à faire passer avec aisance les rythmes industriels saupoudrés de nappes très progressives. Les riffs très particuliers s'accordent parfaitement avec les sons distordus des divers effets samplés et « Liquid, Soma, Death » s'en tire avec gloire. Si le disque passe tranquillement du fait de sa très courte longueur, on notera tout de même quelques moments redondants surgissant parmi certains titres. Ce n'est pas réellement un handicap puisqu'on ressent tout de même l'envie de repasser le disque mais c'est une légère atteinte à la qualité générale de l'opus puisque quelques riffs plus variés et plus prenants auraient été les bienvenus par moment.
Malgré ce constat mi-figue mi-raisin, le one-man-band s'en tire avec une approche au demeurant particulière de ce qu'implique le Black Indus en laissant de côté certains éléments plus modernes. Boom-badoom-boom-boom, vous n'aurez pas une once de « Superbass » chères à Nicki Minaj ici. Par contre, vous aurez des petites surprises, comme en témoigne l'excellente outroduction de l'album, et sa ritournelle de style années trente distordue qui restitue avec précision une drôle de descente. C'est grâce à ce genre d'éclairs de génie que Mescalin Massacre tire son épingle du jeu. Un grain de folie, une approche suffisamment particulière pour permettre à l'entité de se parer d'un rendu différent de ce que peut faire la concurrence. Le son spécifique offert par le format vinyle accentue d'ailleurs ce constat, en offrant à la production un son équilibré mais doté d'un certain charme « à l'ancienne ». Par ailleurs, l'objet bleu transparent ravira le collectionneur, ce qui est toujours un petit plus qui fait plaisir à la réception de l'objet.
Un détail intéressant à noter également, c'est qu'il n'y pas de chant à proprement parler. Parfois l'impression d'entendre quelques parties vocales hurlées en fond fait une apparition, mais la grande majorité de l’œuvre est instrumentale. Un choix au demeurant risqué vu la teneur quand même très Black Metal du projet, mais d'un côté mieux vaut avoir à faire à une instrumentale qu'à une performance vocale douteuse. L'absence de voix n'est en aucun cas quelque chose de traumatisant pour l'auditeur. L'efficacité des compositions, leur courte durée, les riffs et les claviers remplacent aisément le manque de cris ou de chant. Inutile donc de se faire de la bile sur ce sujet.
« Liquid, Soma, Death » est un album vinyle qui débarque un peu comme un zombie Black Metal qui aurait couché avec un hippie de San Francisco et on peut bien reconnaître à cet album une immense dose d'originalité dans le manière de traiter le propos et dans la musique en elle même. Même si quelques lacunes certainement dues à la jeunesse musicale du projet se font ressentir, Mescalin Massacre parle clairement aux amateurs d'ambiances détournées et hallucinogènes. Un moment un peu trop court de Black Industriel qui séduira avec aisance les fans du genre par son approche particulière.
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