Figure emblématique du metal grec des années 90 mais aussi du label « frenchie » Holy Records (un habitué des groupes du pays de la feta : Septic Flesh, Exhumation, Chaostar…), Nightfall, récemment reformé (2010), aura certainement déçu de nombreux adeptes en délivrant un huitième album
Astron Black and the Thirty Tyrants en demi-teinte (agréable somme toute). Et ça malgré un « come-back » en fanfare (promotion tapageuse de Metal Blade, artwork classieux de Travis Smith et production imposante du Soundloge Studio). Deux ans et demi plus tard, revoilà la bande du manitou illuminé Efthimis Karadimas, épaulé désormais d’un guitariste de poids, le jeune « guitar-hero » Constantine (Mystic Prophecy, Descending, ex-Nightrage). Regard vers le ciel étoilé maussade de ce mois de janvier 2013, tentons de décrire
Cassiopeia.
Au-delà des traditionnelles (et fatigantes) annonces précédant un nouvel opus (« meilleure œuvre à ce jour », « les compositions les plus riches de notre discographie », « travail dont je suis le plus fier », blabla…), le frontman Efthimis avertissait d’un retour vers le direct et accrocheur
Athenian Echoes, album fétiche pour beaucoup. Forcément c’est avec une certaine euphorie que je débute l’écoute de
Cassiopeia. Rapidement un premier constat s’impose. La musique (inclassable) de Nightfall est effectivement redevenue très mélodique. Epaulé des soli/leads du gamin prodige Constantine sur chaque morceau (placés majoritairement en conclusion) sentant bon la méditerranée, impossible de ne pas penser à un Nightrage (« Hubris » est plus que flagrante) ou au défunt Dawn Of Relic pour les fins connaisseurs. L’objectif des Athéniens est donc d’attaquer nos esgourdes dès les premières secondes. Portés par une production chaude et imposante, on retrouve le chant death old school d’Efthimis (qui n’a pas changé en 20 ans), la double pédale et les blasts de Jörg Uken (« Colonized Cultures » à 1:40) , des riffs prenants (« Oberon & Titania » à 2:57) mais surtout des mélodies indécrottables par poignée. De l’inévitable « Oberon & Titania » (et son final dantesque à 3:16), « The Nightwatch » à l’épique « Stellar Parallax » (cheveux au vent) en passant par le refrain de « The Reptile Gods » ou les tremoli poignants (aux relents d’un Hypocrisy) de « Akhenaton, the 9th Pharaoh of the 18th Dynasty » (encore un solo fatal à 3:16), l’auditeur aura sa dose de riffs titilleurs.
Pour le reste malheureusement… Assez difficile pour moi d’écrire un pavé tant la musique semble fade et peu inspirée. A l’instar de son aîné
Astron Black and the Thirty Tyrants, on se retrouve avec une sorte de brouillon inachevé. Difficile de s’enfiler l’album d’une traite… La dernière partie étant des plus « pataudes » (« The Sand Reckoner » et « Astropolis »), sauvé in extremis par une mélodie entêtante (« Hyperion ») et cette ambiance stellaire avant-gardiste plutôt savoureuse. Une thématique mystique (mise en valeur par les nappes de claviers) chiadée toujours ancrée dans la mythologie grecque (le mythe d’Andromède principalement) et les constellations mais toujours en rapport avec la nature humaine. Une atmosphère spatiale planante qui rappellera par moment un Samael. Malheureusement les compositions ternes et trop inégales empêcheront l’auditeur de s’en imprégner… Frustrant.
Quoiqu’en dise la tête pensante Efthimis Karadimas, le digne successeur d’
Athenian Echoes ne sera pas pour 2013. Les jolies mélodies ensoleillées ou les soli infaisables de Constantine ne suffiront pas à capter toute notre attention, Nightfall délivre une nouvelle fois un album trop inégal et relativement ennuyeux (50 minutes difficiles à digérer) que l’on oubliera assez vite. De bonnes idées et une ambiance éthérée qui ne seront pas suffisamment exploitées. Lorsque l’on sort son neuvième album après 21 ans d’existence, le regard est inévitablement plus critique. On attend encore un Nightfall possédant la qualité de ses œuvres "nineties".
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