Reverence - The Asthenic Ascension
Chronique
Reverence The Asthenic Ascension
Trois ans après le réussi « Inactive Theocracy », c'est enfin le retour de Reverence. Certes, l'énigmatique trio Français donne toujours l'impression d'être un peu dans l'ombre par rapport aux machines du Black Avant-gardiste que sont les tout-puissants Blut Aus Nord et Deathspell Omega. Néanmoins, un nouvel opus du groupe mené par I. Luciferia est toujours un petit évènement, surtout au vu de la consécration qu'ont reçues leurs deux dernières productions : « Inactive Theocracy » et « Chamber of Divine Elaboration ». Deux disques aussi personnels qu'inspirés et méritant clairement les louanges qu'ils attirent.
« The Asthenic Ascension » était donc attendu au tournant par les nombreux amateurs du combo, si impatient de retrouver cette fibre stylistique propre aux Angevins. L’œil dans le triangle, l'artwork gribouillé et la date de sortie programmée un 11 septembre avait déjà tout pour faire frétiller de bonheur les avides de signes plus ou moins extrapolés... Et c'est donc dans un packaging finalement assez simple que déboule le Reverence cuvée 2012. Point de fioritures dans le livret, qui se contente des paroles écrites de manières parfaitement lisibles ce qui est assurément un plus pour l'écoute. Si la pochette est simpliste mais de bon goût, j'aurais néanmoins préféré un concept visuel un poil plus fouillé, surtout si on compare ce disque avec l'édition impeccable de « Chamber of Divine Elaboration » sur Avant-garde Music et son dépliant qui aura marqué les mémoires.
Qu'importe, on insère le disque sans trop de chichis. C'est avec une production quasi-identique au précédent disque que « The Asthenic Ascension » se révèle. Le rendu sonore est au final un subtil mélange entre ce que peut faire Neb Xort du Drudenhaus Studio et ce qu'à déjà fait Reverence. Une production assez rondouillarde, sans véritable surprise mais qui a le mérite d'instaurer un climat de confiance à l'auditeur, en lui remémorant les moments qu'il a passé sur les précédents efforts de la formation. Un subtil mélange entre un grain de guitares assez lissé et une ambiance acoustique sur la batterie mais relativement froide. Bref, un son calibré pour coller à 200% à la musique délivrée. On ne change pas une équipe qui gagne et on reste sur le fruit de son travail passé.
Les différences se trouvent en fait dans les compositions. Si on retrouve les vieilles recettes mélangeant musique extrême avec phases industrialo-symphoniques, le ton semble quand même avoir changé. Exit la luminosité qui inondait « Inactive Thocracy »... Ce dernier opus se révèle plus sombre en optant pour un socle fait d'une terre relativement sale, malade et poisseuse. Cependant, Reverence reste Reverence... et ce constat plus noir ne sert qu'à partir de plus bas pour monter plus haut. Un constat stylistique d'ailleurs bien représenté par le titre : L'ascension par l'asthénie. Pour ce qui est de ce côté lumineux, on notera les très bons titres d'introduction/interludes qui permettent d'apporter une touche de cohérence aux autres morceaux. Par ailleurs, on repérera les chants clairs exaltés, qui permettent de faire décoller les titres. Le groupe se pare aussi de quelques solis qui ont le mérite de pas être des solis de gros bourrins envoyant des bends au kilomètre. Non, c'est joli, c'est soyeux, c'est travaillé et ça sublime certains riffs. Merci donc, pour cette évidente preuve de bon goût.
Malgré ce torrent d'éloges faites (plus pour le groupe que pour l'album d'ailleurs), il serait néanmoins bon d'aborder les quelques points un peu plus déplaisant de cette pièce. Tout d'abord, quelques moments d'ennui se divisant entre riffs peu efficaces et ambiances un peu inadaptées. Par ailleurs, un structure globale à mon sens peu judicieuse. Pour faire simple, j'ai l'impression que chaque titre commence dans le noir pour aller vers le blanc et j'aurais été plus séduit si ce schéma avait été porté sur la longueur de l'album et non de manière individuelle pour chaque morceau. Enfin, je pense que le disque aurait gagné à être légèrement raccourci. Des défauts qui sont bien loin d'être rédhibitoires, mais qui entachent un peu le grand final qu'aurait pu être « The Asthenic Ascension ».
En fin de compte, que dire ? Reprenons encore Coco Chanel qui disait « La mode passe, le style reste ». Et Reverence, c'est un style à part entière.
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