Arrivé après le processus de composition de
V (2010) en remplacement du guitariste Ese (parti former son « one-man-band » black Slegest), le prodige Strom (Mistur, ex-Cor Scorpii, ex-Windir) n’avait malheureusement pu poser que quelques leads (géniaux). Ô combien frustrant pour les adeptes de ses tremoli fantastiques (un modèle) et pour ceux fantasmant sur ce line-up pur « ex-Windir ». Deux ans (tout juste) après un cinquième album plutôt sympathique mais qui n’aura pas laissé un souvenir indélébile, son successeur était attendu par grand nombre (moi inclus).
Welcome Farewell allait-il enfin confirmer le prestige historique de ces musiciens ?
Aucun suspense, vous l’aurez compris, la réponse est « non ». Une fois encore l'impressionnant Hvàll aura imposé son dictat, en s’occupant d’à peu près tout ici… Ainsi le black’n’roll relancé sur
V se confirme, le metal frissonnant et mélancolique de
Milorg semble révolu (je me remets « Alarm » pour pleurer). Soit. Les débuts de Vreid restent de grande qualité.
Welcome Farewell défile… Attendez, qu’est-il arrivé à nos Norvégiens ? Certains riffs sentent trop l’amateurisme ou l’improvisation de fin de répétition (l’intro de « The Devil’s Hand », le FM « The Reap », « At The Brook »…). Une inspiration assez inquiétante, des « fonds de tiroir » qui auraient pu figurer en morceaux bonus… Lorsque Vreid s’essaiera à des titres plus « complexes » (titre éponyme ou « Sights Of Old ») ou à des tempos plus modérés, il sera bien difficile d’éviter la léthargie. Quid de l’ambiance glaciale ou de cette rage suivant le groupe depuis 2004 ? Le nom du groupe (« colère » en norvégien) semble usurpé. Plat au possible… Reste que maître Strom veille en fond. Le bonhomme « messie », camouflé par Hvàll, ira malgré tout placer ses soli de « The Ramble » à « At The Brook », empêchant un arrêt brutal de la galette… In extremis. Une patte reconnaissable dès la première note : « The Ramble » (3:42), l’épique « Sognametal » « Way Of The Serpent » (ou l’hommage explicite à Valfar), « The Reap » (1:55). Délectable au plus haut point. Ce musicien possède clairement un don. Mais quitter Cor Scorpii (qui tente en vain de surmonter le départ de leur pilier) pour combler les trous de Hvàll… Un véritable gâchis. J’ai eu beau écouter l’album dans tous les sens (un effort conséquent),
Welcome Farewell demeure des plus hermétiques. Les arguments me manquent malheureusement pour sauver la galette.
Welcome Farewell ou un Vreid en roue libre et sous sédatifs. Conclusion assez dure il est vrai et peu compréhensible au vu des chroniques élogieuses jonchant les autres webzines. J’ai l’impression de ne pas avoir reçu le même promo qu’eux… Mais après cinq albums de qualité et la présence de Strom dans les rangs (quatre ex-Windir), difficile de ne pas signifier son exigence ? Une sorte d’ersatz black’n’roll mélodique sans la rage et l’atmosphère des débuts qui ne retiendra notre attention que quelques minutes, sauvé par les mélodies d’un Strom sous-exploité. Première grosse déception de l’année 2013…
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