De nombreux aficionados du défunt Windir auront fait une syncope en janvier 2010 (moi compris évidemment). La raison ? Simple. Le monstrueux lead guitariste Stian "Strom" Bakketeig (Mistur, ex-Cor Scorpii) rejoint les rangs de Vreid pour un line-up « 100% ex-Windir » (« exit » leur ancien guitariste présent depuis 2004). Seul l'ex-claviériste de Windir, Gaute "Righ" Refsnes, manque à l'appel (toujours au sein de Cor Scorpii et depuis peu Fortíð). Une annonce qui prendra encore plus de poids lorsqu'on se remémorera la bonne surprise que fut
Milorg (sorti il y a tout juste deux ans). Les Norvégiens délaissant en effet leur black ‘n' roll en demi-teinte pour un metal plus expérimental mais surtout gorgé d'émotions. Ceci dit, jette donc ton sopalin petit homme, Strom n'est malheureusement arrivé que peu de temps avant l'enregistrement de ce cinquième album (sobrement intitulé
V). Le musicien n'a pu apporter que quelques arrangements (leads et soli) dans des compositions déjà quasi-finalisées.
Encore charmé par
Milorg (« Alarm » est un pur bijou), il me tardait de découvrir ce Vreid post-2009. De quelle façon les Norvégiens allaient donc surprendre une nouvelle fois leur auditoire ? Mais dès les premières secondes de « Arche », comme moi, vous comprendrez que Vreid fait plutôt un pas en arrière et revient vers un black metal moins raffiné et sans surprise. Une musique assez directe où s'entremêlent riffs primitifs (relativement basiques) et hurlements de Sture encore plus poussifs (bien monotones) mais toujours soutenue par une base très mélodique, paradoxalement d'avantage mise en avant sur ce
V. Les riffs mélodiques simples et enchanteurs (patte de Sture) sont en effet présents sur chaque titre de la galette (sans exception) avec évidemment un joli solo à la clé (épaulé de Strom cette fois). Comment résister à un « The Blood Eagle », « Wolverine Bastards » (ah ce break !), « The Other And The Look » ou le magnifique « Then We Die » (assurément l'un des meilleurs titres de Vreid) ? Ces deux derniers titres transpirant le Strom et annoncent certainement un sixième album d'un tout autre niveau si le duo Sture/Hváll partage équitablement le travail de composition. On croise les doigts.
Une description pas tant éloignée que ça de son aîné
Milorg finalement. Sauf qu'une fois ôté de ses arguments progressifs sur quelques passages planants (« Slave » est très bonne dans ce contraste) ou les 10 minutes de « The Others And The Look » (5 titres du même gabarit et l'on tient assurément la relève), il y aura bien peu à se sustenter sur cet album. Et même ces rares moments osés, Vreid semble moins inspiré et touchant que d'habitude. Le groupe abandonnera d'ailleurs sa thématique sur la Seconde Guerre Mondiale et la résistance norvégienne (entamée depuis
Pitch Black Brigade). Difficile de se laisser émouvoir par ce nouveau brûlot… Particulièrement face à des passages agressifs un peu fadasses et dispensables (« Arche », « Fire On The Mountain », « Welcome To The Asylum »), repris en fait in extremis par le travail mélodique toujours aussi redoutable. Un
V au final trop inégal pour pouvoir prétendre à égaler son prédécesseur.
V fait en quelque sorte office de transition pour le nouveau Vreid. Le prochain effort impliquera complètement la nouvelle recrue surdouée Strom (tout ce que ce bonhomme touche, se transforme en or) et devrait dévoiler un Vreid métamorphosé.
V ressemble ainsi plus à un
Milorg-bis moins soigné et surprenant. Quelques titres (« Then We Die » !) et passages mémorables encerclés par une musique plus que correcte. Ce
V demeure ma foi un bon album (voire très) mais risque d'être vite oublié. En attendant ce sixième opus (j'en salive d'avance), on s'en retournera plutôt au savoureux
Milorg.
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