Visceral Throne - Omnipotent Asperity
Chronique
Visceral Throne Omnipotent Asperity
On connaissait déjà les fous furieux de Visceral Bleeding, les bourrins prometteurs de Visceral Disgorge et les petits cachottiers de Visceral Evisceration récemment chroniqués par l'ami Mitch, voici un autre groupe qui a décidé de se sortir les tripes. Le jeune quatuor américain Visceral Throne formé en 2009 sur les cendres de Rotted Rebirth a en effet livré l'année dernière sur Brutal Bands un premier full-length non dénué d'intérêt.
Bien sûr, les allergiques au brutal death US peuvent déjà jeter l'éponge. Le combo de l'Indiana n'invente rien et utilise nombre des ficelles du genre. Mais le groupe a le mérite de mettre de la bonne volonté en insufflant un minimum de personnalité et surtout, en travaillant ses riffs davantage que la plupart. On n'est donc pas en présence d'un nouveau cas de belle pochette (oui, encore une tour qui monte au ciel signée Marco Hasmann mais ça pète bien!), mauvais album. En fait, si le groupe prend sa source dans le brutal death national, il a aussi la bonne idée de puiser l'inspiration ailleurs.
Bonne part de la musique de Visceral Throne, le groove slammisant renvoie à Devourment et à Disgorge. Un groove de porc ultra efficace bien mis en valeur pas un son de guitare épais et grassouillet sur les riffs huileux qui tâchent. Sans oublier les excellents growls glaireux d'un Dylan Cox pas loin du niveau de gutturalité d'Angel Ochoa sur certains passages. Moins attractif par contre, tout du moins pour moi, le côté moderne et syncopé qui ressort parfois ("Transcending Carnality" à 1'24, "Conceptual Metamorphosis" à 1'53, "Unknown" à 1'43...). Mais les Américains se rattrapent en alternant les séquences groovies avec du bourrinage intense assez jouissif qui fait penser à du Cryptopsy. Blasts-beats, changements de rythme épileptiques, tremolos ultra rapides, rafales de double pédale, ça balance sec! Le groupe s'essaye même à quelques gravity apocalyptiques, notamment à 1'55 sur "Unknown" (Mastabah n'est pas loin!). Le son de caisse claire Tefal renforce en plus l'impression de chaos, même si on aurait aimer qu'elle résonne moins.
En tout cas, Visceral Throne démontre une aisance technique plus que satisfaisante. La composition est d'aileurs l'œuvre d'un seul et unique membre, Andrew Sutton, qui s'occupe également de la batterie, de la guitare et des paroles. Le gus pond même un solo sur "Transcending Carnality", exercice d'habitude réservé à l'autre guitariste Justin Smith. Parce que oui, il y a des solos sur Omnipotent Asperity, fait toutefois peu surprenant quand on connait l'amour de Sutton pour le heavy/power metal! Non content de groover et de bourriner, le quatuor d'Evansville fait preuve ainsi de tact par quelques touches plus mélodiques bien pensées comme sur "Omnipotent Asperity" à 2'50 (ça sweepe sur du riff ténébreux), "Epitaph" à 1'41 (ça virevolte), "Conceptual Metamorphosis" à 2'20, et surtout "Transcending Carnality" à 0'44 puis à 0'56 sur un riff rapide des plus sombres (l'ambiance est là aussi), 1'38 et 2'50 (décidément, ça enchaîne!) avant de se faire plus dissonant et de clôturer sur une fin bien gutturale.
Bien sûr, tout est encore loin d'être parfait. Le groupe tombe encore trop souvent dans la facilité et le générique/bas de gamme et on note un relâchement à mi-parcours. Et puis 28 minutes de jeu, c'est bien trop court encore une fois. Mais je préfère retenir le positif car Visceral Throne montre ici beaucoup de potentiel. Riffs intéressants et travaillés (plutôt rares dans le genre ces derniers temps!), morceaux relativement variés avec tout un tas de changements de rythme intempestifs, groove efficace et entraînant, séquences brutales et chaotiques jouissives, ambiance sombre (pas mal de bons tremolos dark) et un peu de mélodie (denrée encore plus recherchée dans le style!), la formation a clairement ce petit quelque chose en plus qui les fait ressortir de la masse, allant aisément de Devourment à Cryptopsy en passant par Immolation, Disgorge, Suffocation voire Cattle Decapitation. Une bonne surprise de 2012 qui laisse toutefois une marge de progression importante et appelle une confirmation sur un prochain album que je ne manquerai pas de guetter.
| Keyser 24 Février 2013 - 1437 lectures |
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