New Keepers Of The Water Towers - Cosmic Child
Chronique
New Keepers Of The Water Towers Cosmic Child
La Suède, réputée pour la richesse de sa scène stoner, vient encore d’enfanter un crack en la matière. Pas tout à fait tombés de la dernière pluie d’acides, les NEW KEEPERS OF THE WATER TOWERS, formés en 2006, se sont déjà fendus de deux opus et livrent ici ce qu’ils considèrent comme leur œuvre la plus aboutie. « Cosmic Child », troisième album à l’intitulé nous ramenant quarante ans en arrière, c’est six vitesses pour trois quarts d’heure de vol à haute altitude, une incitation au voyage plus psyché tu refais ton salon façon Clockwork Orange. Tant qu’à y être, on refait les joints de la cuisine au passage, pour éviter que le taux d’humidité des tours de flotte - une bien curieuse appellation - n’entame de trop les réserves d’herbes médicinales des gardiens du temple seventies ?
Ne vous fiez pas trop aux envolées heavy/doom d’un opener sacrément irrésistible (« The Great Leveller »), où la grâce de solis majestueux le dispute aux complaintes de chant clair évoquant les regrettés STONEGARD. Car si NKOTWT bétonne comme il faut sa première offrande, c’est pour mieux serpenter en territoire acoustique dès la lancinante « Visions Of Death », aimable dégustation champêtre entre deux grands frères venus s’enivrer à la source du FLOYD. OPETH et ENSLAVED (expurgés de leur facette extrême), pour ne pas les citer, deux groupes auxquels on pense régulièrement tout au long d’une ballade riche en chemins de traverse (cloches, piano et samples spatiaux s’invitent à la fête) et tout en maîtrise : avec deux titres émargeant au-delà de douze minutes, les longues plages instrumentales sont de sortie mais ont le bon goût de ne jamais trop s’éterniser, cédant vite la place à la lourdeur des guitares (« Pyre For The Red Sage », et ses fulgurances heavy déboulant à point nommé à compter de 7 :36). Force brute et sonorités plus volatiles font donc bon ménage ici, preuve s’il en est que le quatuor de Stockholm a pris le temps de bien faire les choses. En hommes de bon goût, Rasmus Booberg et ses sbires (avec Tor Sjödén, ex-DR. LIVING DEAD! derrière le kit) évitent même l’écueil d’une cargaison de bons riffs noyés dans le trop plein d’atmosphère, équilibrant comme il se doit les parties chantées (puissante et aériennes, mais toujours teintée d’un brin d’amertume) avec d’autres tantôt folk (« Cosmosis », qui te scotche au plafond sans passer par la case héro) tantôt plombés (les conduits nettoyés au bourbon sur le final de « Lapse »). Soyons clair, je n’avais pas autant voyagé à l’écoute d’un skeud depuis le « Red Album » de BARONESS. Mais pour une fois, j’éviterai d’écouler mon fiel sur le dos du combo de Savannah Georgia, pour mieux insister sur les nombreuses qualités d’un « Cosmic Child » en tous points remarquable. Evidemment, les auditeurs férus de rock progressif pourront trouver classique le déroulement d’une « Lapse » passant en revue tous les gimmicks du genre. Cependant, plutôt que de pointer le manque d’originalité de certaines séquences, insistons plutôt sur l’exécution, parfaite ici, qui a tôt fait de balayer le souvenir mitigé d’une certaine « Folklore ». Les NEW KEEPERS OF THE WATER TOWERS ayant bien mieux assimilé l’héritage des vieux maîtres qu'un Mikael Åkerfeldt en rupture de doom death, on ne saurait trop vous conseiller de vous laisser transporter jusqu’aux sommets de naïveté de la berceuse « The Cosmic Child ». Un petit rayon de lumière perçant à travers les ténèbres de cinq premiers titres, il est vrai, bien plus essentiels.
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