Avec un titre et une pochette quasi identiques à
Undead ainsi qu'une sortie à peine un an après,
Unborn avait tout de la compilation d'outtakes. Des chutes de studio d'un album déjà médiocre? Avouez que ça ne s'annonçait pas très bien...
Mais comme pour
Undead, c'est d'abord la surprise qui prévaut sur
Unborn. Six Feet Under avait pour la première fois depuis des années montré des signes d'évolution, nouveaux membres oblige, se dirigeant parfois même vers un son moins death metal et plus power/thrash/groove (l'effet ex-membres de Chimaira). Ce changement est bien plus marquant sur ce nouvel opus qui est de loin le plus mélodieux de sa longue discographie. Le morceau d'ouverture, "Neuro Osmosis", étonne ainsi agréablement avec son intro acoustique et cette belle lead mélodique aérienne. Des leads qu'on retrouvera régulièrement tout au long d'un disque sur lequel Benjamin Savage de Whitechapel ("Neuro Osmosis", "Decapitate", "Fragment", "The Sinister Craving"), le récent déserteur et ex-Chimaira Rob Arnold ("Inferno", "Psychosis") et un certain Ryley Dipaola (qui se positionne même derrière les fûts sur le bonus track "Illusions") prêtent main forte à la paire officielle Steve Swanson/Ola Englund. Clairement le plus bel atout de l'opus.
Le seul en fait, si ce n'est la basse de Jeff Hughell (Reciprocal, ex-brain Drill) qui gigote un peu. Car passé ce premier titre prometteur et les quelques éclairs mélodiques ("Zombie Blood Curse" à 1'57, débuts de "Decapitate" et "Incision", "Fragment" à 1'30), qu'est-ce qu'on s'emmerde! En étant sympa, les quatre premiers morceaux (excepté l'ignoble "Prophecy") se laissent écouter. C'est surtout après que la bande de Barnes enchaîne les morceaux mollassons aux riffs mid-tempos répétitifs et sans génie. Six Feet Under plonge alors, et nous avec, dans un profond coma. On notera quand même un sursaut d'activité cérébrale sur "Alive To Kill You" (enfin des blasts!) et la potable "The Curse Of Ancients" et son tremolo inspiré. Bien trop peu pour ne pas avoir envie d'appuyer sur stop et se mettre dans les feuilles un vrai album de death metal! D'autant que le frontman Chris Barnes, auparavant l'une des gorges les plus profondes de la scène, n'est plus que l'ombre de lui-même et ne fait désormais plus peur à grand monde. Une prestation indigne de l'ex-Cannibal Corpse mais qui illustre bien l'état de déliquescence du personnage et de son combo au bout du rouleau.
Renforcé par des membres de prestige comme Kevin Talley et Jeff Hughell, on aurait pu penser que Six Feet Under se serait offert une seconde jeunesse. Car c'est bien là qu'était l'objectif de Barnes. C'est à nouveau raté avec un
Unborn encore plus mou (2-3 séquences de blasts mais ça ne va jamais bien loin) et insipide que le grand frère
Undead déjà pas très vivace malgré plus de brutalité et des influences Morbid Angel qui sauvaient les meubles. Six Feet Under ne fait même plus de death metal ici, plutôt une sorte de power/thrash/groove modernisant aux vagues relents death sur les vocaux et certains riffs. Ne reste que ces leads intéressantes pour soutenir des riffs d'une rare pauvreté. Alors quand SFU n'évolue pas, les gens s'en désintéressent. Et quand il évolue, il ennuie au plus haut point. Il serait peut-être temps d'arrêter les frais, non?
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