Six Feet Under - Graveyard Classics 3
Chronique
Six Feet Under Graveyard Classics 3 (Compil.)
Un album de SIX FEET UNDER, qu'il s'agisse d'un nouveau full length ou d'un épisode supplémentaire de « Graveyard Classics », c'est comme une série B bas de gamme du samedi soir dans laquelle végètent quelques has been du 7ème art en manque de liquidités pour surfer dans la poudreuse : le scénario est écrit par avance sur une serviette Burger King, on sait pertinament que Erika Eleniak a vieilli et qu'elle n'a plus les mêmes arguments qu'à l'époque bénie de « Piège En Haute Mer » mais on monte quand même au balcon pour voir, dès fois que ! Et le pire c'est que ça fonctionne souvent vingt bonnes minutes, soit le temps de s'envoyer quatre ou cinq reprises nauséabondes de la bande à Chris Barnes, qui ressort ici avec plus ou moins de bonheur quelques squelettes du placard eighties, après avoir déjà fait leur fête à AC/DC –
« Back In Black » violenté de A à Z sur « Graveyard Classics 2 » -, DEEP PURPLE, BLACK SABBATH et JIMMY HENDRIX.
Bien plus que lorsqu'ils s'attaquent au registre heavy/rock d'un TWISTED SISTER –
dont le « Destroyer » avait déjà subi un ravalement de façade chez les anglais de BENEDICTION – ou d'un VAN HALEN dont le « On Fire » est ici allègrement défiguré, les américains séduisent en profanant l'aile heavy thrash d'un cimetière bien garni en la matière ; ceux qui ont toujours grimacé devant le registre haut perché d'un King Diamond tout en appréciant le travail de composition de MERCYFUL FATE verront donc d'un bon œil l'interprétation on ne peut plus grassouillette du Sgt. Barnes sur « A Dangerous Meeting », d'autant que le toujours fidèle au poste Steve Swanson a suffisament de métier pour livrer des solis fort acceptables. Les relectures les plus satisfaisantes sont toutes réunies en première partie de programme avec une « At Dawn They Sleep » qu'on aurait pu croire taillée sur mesure pour du SFU mais qui souffre bizarrement de la comparaison avec l'originale –
notamment sur le break à 4 :50 qui manque cruellement d'impact -, ce qui n'est pas le cas de « The Frayed Ends Of Sanity » dont le wo-ho-ho hetfieldien originel, ici remplacé par du grooo-grooo typiquement barnesque, vaut bien l'enchaînement de dix blagues carambar. Fidèle et pachydermique à souhait, plus costaude niveau production avec un très bon rendu niveau leads, c'est la grosse satisfaction de l'album avec une « Metal To Metal » de ANVIL tête maintenue dans la cuvette de death groovy caractéristique d'un SFU plus diesel que jamais, notamment à l'heure d'enchaîner après le bon vieux rock bien rétro du « Not Fragile » de BACHMAN TURNER OVERDRIVE. Car passé cinq titres plus grand-chose à signaler, comme souvent chez un SIX FEET UNDER qui reste la preuve mort-vivante qu'on peut faire carrière tout en se contentant du minimum syndical, comme en témoignent les récents chiffres de vente de
« Death Rituals » en Allemagne et aux Etats Unis. Enregistré au D.O.I. Digital Audio à Tampa, mixé aux Audiohammer Studios par Mark Lewis et produit par Chris Barnes himself, « Graveyard Classics 3 » sonne donc, vous l'aurez compris, comme du SIX FEET UNDER pur jus avec tout ce que ça implique comme qualités mais surtout comme défauts, le choix des institutions métalliques pillées ici faisant sonner l'ensemble encore plus mou que d'habitude. Pour amateurs de death old school redondant et gentiment putride, à forte dominante rot'n roll.
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