Six Feet Under - Killing For Revenge
Chronique
Six Feet Under Killing For Revenge
Si l’âge de départ à la retraite se prolonge de plus en plus tard dans de nombreux pays il serait peut-être bien également de se pencher sur ce cas pour certains groupes, dont la qualité toute relative ne cesse de se détériorer avec le temps et finissant par saturer encore un peu plus une scène qui n’en a clairement pas besoin. Si on peut citer nombre de formations concernées par cela SIX FEET UNDER est clairement dans le haut du panier des noms dont tout le monde se contrefout royalement, et dont chaque nouvelle sortie est devenue l’occasion de se moquer de la part du public tant chacune d’entre elle trouve le moyen d’être encore plus médiocre que la précédente. Si le quintet nous avait saoulé la tête avec l’affreux et monolithique
« Nightmares Of The Decomposed » on se demandait quand même s’il allait être possible pour lui de faire encore pire, ou si malgré tout un léger et infime espoir d’amélioration serait possible... bien qu’on en doute très fortement. Et pourtant il faut croire que les miracles existent car sans faire sauter au plafond ce nouveau disque permet à ses géniteurs de clairement redresser la tête, même si évidemment tout cela n’est pas exempts de faiblesses et de plans répétés à l’envie... ce dont on s’accommodera finalement relativement aisément.
Il faut dire que d’entrée on va être surpris par la vitalité de « Know-Nothing Ingrate » qui va rester calé tout du long sur l’accélérateur, donnant ainsi une furieuse envie d’en découdre sur fond de riffs réduits au strict minimum et dont l’ensemble est ralenti uniquement par une courte partie lente d’où émerge un solo légèrement mélodique. Si ça n’a rien de transcendant il faut reconnaître que cela est bien fait et se montre franchement accessible, bien que cela montre vite ses limites... notamment à cause d’un recyclage éhonté. En effet si on écoute un peu plus loin « Fit Of Carnage » (qui sent le pompage en règle de CANNIBAL CORPSE), « Judgement Day » voire même « Mass Casualty Murdercide », on ne peut s’empêcher de se dire que tout cela est quasiment du copier-coller, vu que le jeu de batterie, les riffs et la construction générale pourraient facilement se superposer les uns sur les autres et obtenir une seule et même chose. Cependant tout cela reste quand même très agréable en servant de bon gros défouloir et prouve ainsi que les gars restent intéressants musicalement quand ils jouent sur cette facette rapide et débridée, où aucun chichi et autres relents balourds ne se font entendre. D’ailleurs ce ressenti va continuer que ce soit sur le remuant « Accomplice To Evil Deeds » (où le mid-tempo prononcé se révèle être idéal pour le headbanging) et surtout « Ascension » qui va nous sortir quelques influences Thrash du plus bel effet et mélangées à des patterns de batterie dignes de Paul Mazurkiewicz, et qui va à coup sûr faire un carton en concert.
Néanmoins au milieu de ces réussites tout n’est pas parfait et cela est flagrant quand les mecs se décident à alourdir leur propos, quitte à ce que cela sonne balourd et indigeste... à l’instar de l’ennuyeux « When The Moon Goes Down In Blood » qui ne décolle jamais et reste désespérément bloqué en première, tout en se montrant prévisible à outrance. On pourra dire la même chose de la plage suivante (« Hostility Against Mankind ») qui bien qu’étant plus suffocante et grasse (en reprenant quelques plans typiques d’AUTOPSY) finit par être interminable devant un criant manque d’idées et ce bridage intégral dont on ne retient absolument rien. Et entre tout cela on peut facilement citer les groovesques et agréables « Compulsive » et « Bestial Savagery » qui mélangent les rythmes avec simplicité pour un rendu sympathique, à défaut d’être franchement mémorable. Et si l’ensemble se conclut avec le poussif et prévisible « Spoils Of War » en revanche on ne peut que saluer la reprise fidèle du « Hair Of The Dog » de NAZARETH, qui bien qu’assez surprenante au départ confirme que le bande reste fan de cet exercice et que celle-ci fait partie du haut du panier de sa longue série de covers.
Du coup une fois terminée l’écoute de cette galette à rallonge (qui aurait facilement pu être raccourcie) il faut admettre qu’on est agréablement surpris de cette livraison, qui montre que les floridiens arrivent encore à pondre des compositions intéressantes et que ce nouveau cru est un des meilleurs qu’ils aient fait depuis longtemps. Si bien sûr ça n’atteint pas des sommets d’originalité (tant Jack Owen a repiqué sans vergogne des idées de son ancienne maison historique) et que ça reste de la deuxième division bas-de-gamme, force est de reconnaître qu’entre un Chris Barnes assez en voix (loin de ses excès de vieille sorcière asthmatique) et des membres efficaces quand les choses vont à cent à l’heure, il y a de quoi satisfaire le plus grand-nombre pour un petit moment d’écoute au moins... même si comme d’habitude ça s’oubliera très rapidement et prendra la poussière sur l’étagère tant il y a peu de chance que ça en ressorte régulièrement. Mais bon c’est toujours moins pire que dans un passé proche, inégal certes mais avec de petites choses agréables... et c’est toujours ça de pris à défaut de mieux.
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