Retour à nos groupes de death mélodique suédois obscurs « nineties » (le bout du tunnel approche). Et pour une fois, nul besoin de vendre un rein sur eBay pour se procurer la galette puisque c’est Century Media qui régale. Formé en 1993 sur les cendres de Decortication, The Everdawn compte dans ses rangs les deux frères Törnkvist à la guitare et au chant (Helltrain, ex-The Moaning, ex-Scheitan), le batteur Oskar Karlsson (Helltrain, ex-Gates Of Ishtar, ex-The Duskfall, ex-Defleshed, ex-Scheitan) ainsi que le bassiste Niklas Svensson (ex-The Moaning, ex-Gates Of Ishtar). Les Suédois sortiront un EP (
Opera Of The Damned) en 1996 puis leur premier album
Poems – Burn The Past un an plus tard via le feu Invasion Records. Hammerheart rééditera en premier les deux œuvres en 2003 sans l’aval du groupe. Appelés par Century Media (qui aura aussi réédité l’imparable
Blood From Stone), les membres décideront de redonner une cure de jouvence à leurs travaux. Un nouveau mixage et mastering pour
Poems – Burn The Past mais surtout des vocaux réenregistrés pour l’occasion.
Débutons chronologiquement par
Opera Of The Damned si vous le voulez bien (quatre derniers morceaux bonus). Les Suédois de The Everdawn suivent sans surprise la mouvance death mélodique aux fortes teintes black du milieu des années 90 (Eucharist, Unanimated, A Canorous Quintet, A Moaning Wind, Ablaze My Sorrow, Fatal Embrace, Excretion… Des groupes qui n’ont plus de secret pour vous si vous avez lu mes chroniques). A l’instar de son successeur, The Everdawn ne fait pas tellement dans la dentelle (ni dans le révolutionnaire), une musique « catchy » et « punchy » mais ici aux riffs mélodiques simples et enivrants couvert d’une ambiance glaciale. « Nightborn » (l’archétype même du genre) et « The Silent Winter Sky » (argh ce tremolo couplé à la double pédale) donneront un sourire niais et béat à bon nombre chérissant cette époque révolue. Trop court ? Il l’est.
Afin de démarquer sa musique de The Moaning, Scheitan ou Battlelust (sortis à quelques mois d’intervalle), The Everdawn transforme son death/black mélodique en un death/thrash incisif (certifié At The Gates) à la manière de Gates Of Ishtar (le lien avec
At Dusk And Forever est évident) ou de In Thy Dreams (même période). Le tempo demeure nettement moins épileptique (quelques escapades mid-tempo comme sur « Where Pain Never Dies ») ce qui permet à nos oreilles d’analyser et apprivoiser plus rapidement les compositions. L’album original ressorti des cartons, la refonte sonore demeure plutôt étonnante. Une production d’actualité, moins étouffé et plus clair, chaque instrument pouvant être délecté de manière optimale (gros boulot sur le mixage). Vous pouvez pousser le volume au maximum sans la moindre hésitation (et écoutez « Autumn, Sombre Autumn »). « The main issue was always the vocals. They sound like shit on the original recording, there is no doubt about it. » aux dires de Pierre Törnkvist. Il faut avouer que le bonhomme aura indubitablement gagné en coffre ici (15 ans après), le réenregistrement profitera très clairement à la galette.
Niveau composition ? Des riffs « lames de rasoir » et mélodies redoutables (la nuque possédée) soutenu par un jeu de batterie martial relativement convenu mais qui sied parfaitement au style. « Needlework », « Autumn, Sombre Autumn » (assurément le meilleur titre), « Poems » ou encore « Opera Of The Damned » sauront. Des passages à agripper malheureusement très rapidement… Le reste manquant d’accroche et de percussion (« Territory Loss », « When The Sunset Forever Fade », « Where Pain Never Dies »…). Les expérimentations rock ‘n’ roll (« Burn »), prémices du futur Helltrain, ne blufferont pas plus. Dommage que le groupe n’ait pas continué dans le style de son EP, leur death/thrash « fast food » tend à rappeler des groupes de seconde zone suédois (qui a dit Carnal Forge ?). Efficace sur le court terme mais bien peu mémorable au final.
The Everdawn se séparera début 2000 au profit du death ‘n’ roll de Helltrain. La production et le chant faisaient certes défaut à l’original (dixit Pierre Törnkvist) mais ce n’étaient pas les plus gros points faibles. Des compositions assez génériques quelque peu inégales et une accroche minime feront que le groupe sera soufflé par les sorties majeures de cette (prolifique) année 1997 (
Mirrorworlds,
Whoracle,
The Final Chapter…) voire plus intimiste (
The Dawn Of Flames du même label), oublié ainsi par le commun des mortels... Cette réédition plaira pour sûr aux aficionados du genre, et plus particulièrement l’EP
Opera Of The Damned qui vaudra son lot de décibels.
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