Si certains avaient déjà respiré à pleine bouffée le sable des américains sur l'étonnant et éprouvant
« Apocalypse Sun », il est clair que c'est « Hierophany of the open grave » qui aura exposé un peu plus la petite troupe dans le public francophone. Un label bénéficiant d'une bonne distribution (Season of Mist) et une exposition dans la presse spécialisé un poil plus grande qu'auparavant aura clairement servi le groupe, faisant beaucoup parler de lui à la sortie de ce dernier disque datant déjà de 2011.
Une chose est sûre, la quasi-secte ne se trahit pas... Un pavé dense, une atmosphère de noirceur déroutante et dissonante au possible et un son à mi-chemin entre l'étouffé et l'organique : ceux qui apportent la nuit sont sortis de leur grottes et ce n'est clairement pas pour faire la fiesta. Belote et re-belote toto, Nightbringer va de nouveau te perdre dans ta propre tête et on peut dire qu'ils attaquent fort avec cette excellent artwork que nos yeux admirent pendant que nos oreilles dégustent le mantra Black Metal scandé fièrement en introduction de la première piste : « Rites of the burning tongue ». Pareil qu'avant, mais en mieux ! « Hierophany of the open grave » attaque violemment l'auditeur avec un son tranchant et millimétré où les épaisses couches de guitares se superposent dans une incohérence de façade tout bonnement malsaine. Un crépi dégoulinant masquant un mur de guitares, bétonné et renforcé avec des tiges d'acier : tel est ce foutu riffing implacable qui faisait déjà le sel de
« Apocalypse Sun ». Indéfinissable, comme l'amour des nuit sales de l'été mais pourtant si émouvant, comme en témoigne l'énorme « Lucifer Trismegistus » et son intense refrain mélangeant mélodies aussi abruptes qu'accrocheuses, chorales occultes et harmoniques sifflées du trente-sixième dessous.
Comme toujours avec nos encapuchonnés, on ressort complètement perdus et on ne sait plus trop où donner de la tête. Les passages lents en forme de corridor sont toujours là pour nous égarer dans les faibles lueurs de torches éclairant l'entrée du temple. On citera en exemple, l'introduction de « Dreaming above the Seplucher » ou encore « Psychagogoi » et son titre aussi énigmatique que la musique qu'il sert. Par dessus tout, l'auditeur remarquera sans doute comme rien ne semble aller avec rien chez Nightbringer. On dirait presque que les guitaristes jouent deux titres différents, pourtant le tout se révélera dense et terriblement addictif au bout de quelques écoutes comme si le disque vous souhaitait la bienvenue dans cette terre où les laids deviennent beaux, où les profanes deviennent les idoles. Un impressionnant revirement que propose « Eater of the Black lead » qui révèle ses secrets aux bout de quelques passages et devient un titre fort de l'album.
Pas de pause pipi, ni de plateau repas dans cette foutue aventure qu'est la musique proposée par nos prêtres américains. Comme le Mescalito cher à Castaneda guidant les novices dans les lieux mystérieux des rituels passés, Nightbringer ne tolère pas l'échec. Et si tu abandonnes en route, saches que tu perdras tout chance d’accéder à la compréhension de l'univers retenu dans les secondes de cet opus. Cette ambiance si spécifique est d'ailleurs sublimée par rapport aux précédentes œuvres du combo. Mûre, maîtrisée, elle apparaît plus clairement tout en restant volontairement insaisissable. Attraper l'ambiance de « Hierophany of the open grave », c'est comme attraper du vent : c'est impossible. Pourtant, comme le vent chaud irrite les pores de la peau, l'ambiance présente ici mets le cerveau dans un inconcevable malaise aussi attirant que bancal et dangereux. Toujours plus riche, toujours plus dense et toujours plus complexe, en somme...
Il n'est pas minime de dire qu'avec ce dernier disque en date, la bande de Nex Corvus se dépasse très nettement. En effet, si un seul point départage la note de cet opus par rapport à celle de son prédécesseur, il est cependant bon de comprendre que « Hierophany of the open grave » est le travail le plus abouti du groupe. Apposant des éléments plus fouillés et plus matures sur une musique encore plus poussée à son paroxysme qu'auparavant, les compositions (bien aidées par la production tout bonnement épatante dans sa noirceur comme dans son authenticité et son aspect organique) surclassent clairement les précédents titres du groupe en terme d'impact émotionnel.
Nightbringer lance « Hierophany of the open grave ».
C'est un coup critique !
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