C.O.F.F.I.N. - Australia Stops
Chronique
C.O.F.F.I.N. Australia Stops
Les quatre garçons de C.O.F.F.I.N. (dont l’acronyme cache le nom absolument improbable de Children Of Finland Fighting In Norway) ont beau ne pas être très vieux, leurs premiers pas ensemble ne datent pourtant pas d’hier. Formés en 2005 sur les bancs de l’école, ces joyeux lascars faisaient la première partie du célèbre groupe australien Hard-Ons à l’âge de douze ans seulement… Je ne sais pas pour vous mais moi à cet âge-là j’avais encore peur des filles alors jouer dans un groupe de Rock devant un public d’hystériques alcoolisés autant vous dire qu’on en était particulièrement loin.
Dix-huit ans plus tard, rien n’a changé chez C.O.F.F.I.N. ou presque puisqu’à l’exception du départ d’Arthur Flanders (guitare), le line-up n’a effectivement pas bougé. Une histoire d’amitié marquée par la fête, l’alcool, le skate, les conneries, la rigolade et la camaraderie ainsi qu’un amour inconditionnel pour le Hard Rock. Bien sûr, il y a bien dû y avoir quelques coups de chaud au sein de la formation mais rien qui vaille la peine de se faire la gueule et de plier bagages pour aller voir ailleurs. Une longévité marquée cette année par la sortie d’un quatrième album intitulé Australia Stops paru chez Bad Vibrations Recordings, Goner Records et Damaged Record Co..
Si vous ne connaissez pas ces Australiens, j’imagine alors que si vous êtes là à me lire c’est parce que votre regard a naturellement été attiré par cette photographie pour le moins surprenante. Un instantané qui ne doit rien au hasard puisqu’il s’agit d’un ferry qui effectue chaque jour la liaison entre la partie nord et la partie sud de Sidney. Un ferry que les quatre garçons n’ont jamais cessé d’emprunter tout au long de leur vie et duquel on peut les voir sauter au grand étonnement des autres passagers (un petit zoom sur la demoiselle qui porte sa main à la bouche ne devrait pas manquer de vous faire sourire). Un cliché tout en spontanéité ou presque puisqu’il a quand même nécessité l’aide de quelques copains afin d’être pris à bonne distance et surtout pouvoir filer à l’anglaise sans être rattrapés par les autorités du port et autres représentants de la loi.
Portés par le succès retentissant des excellents Amyl And The Sniffers, nombreux sont les groupes issus de cette nouvelle garde australienne à vouloir croquer une part du gâteau. Il faut dire que ces derniers, sans rien réinventer, possèdent tout de même pour la plupart du talent à ne plus savoir qu’en faire ainsi qu’une attitude revêche et bordélique et une énergie brute qui ne peuvent finalement que séduire... Parmi tous ces groupes hyper sexy que compte la scène Punk australienne (Stiff Richards, Civic, Power, Smooch, Sex Drive…), C.O.F.F.I.N. est probablement le plus à même de suivre les pas et le succès d’Amy Taylor et ses copains. Il faut dire que le quatuor particulièrement sonore est porté par un chanteur / batteur pour le moins charismatique qui malgré sa position assise derrière les fûts concentre effectivement tous les regards sur scène grâce à sa gouaille sympathique, son énergie particulièrement communicative et sa voix âpre et éraillée qui ne manque pas de caractère. Bref, C.O.F.F.I.N. a tout pour lui.
Comme évoqué un petit peu plus haut, n’attendez pas de ces Australiens qu’ils révolutionnent quoi que ce soit avec leur musique. Biberonnés à grandes rasades d’AC/DC (dont ils reprennent d’ailleurs l’excellent "Riff Raff" sur scène), Midnight Oil et Motörhead, les Australiens délivrent un Punk Rock aux résonances Hard Rock / Blues Rock / Pub Rock pour le moins évidentes. Un héritage que C.O.F.F.I.N. va entretenir tout au long de ces quarante minutes sans jamais chercher à le dissimuler. Un héritage porté fièrement par des riffs simples mais diablement efficaces et entrainants ("Cut You Off", "City Sun", "Keep It Dark", "Lover's Leash", "Australia Stops", "Through The Sewer"), par une batterie résumée à son plus simple appareil (avec tout de même cowbell et tambourin en renfort de temps à autre) mais dont les patterns tout aussi dépouillés ne devraient pas manquer de vous faire taper du pied, par tout un tas de solos mélodiques et autres leads franchement hyper réussis ("Give Me A Bite" à 0:13 et 3:39, "Cut You Off" à 1:49 et 2:43, "City Sun" à 1:53, "Keep It Dark" à 0:14, 1:50 et 2:41, "Lover's Leash" à 0:39 et ainsi de suite), par une basse vibrante légèrement en retrait mais bien présente et puis par ce chant abrasif et criard d’un Ben Portnoy aussi sympathique qu’hystérique derrière ses fûts. Une énergie et une intensité des plus réjouissantes qui ne manqueront pas de convaincre et de déclencher l’hystérie collective sur les planches, ce lieux où les Australiens se révèlent pleinement.
Mais si c’est effectivement bon train qu’est mené Australia Stops sur l’essentiel de ces quarante minutes, cela n’empêche pas C.O.F.F.I.N. de lever le pied en quelques occasions. Des moments mis à profit pour calmer le jeu et ainsi mettre l’accent sur certaines sonorités comme avec "Beasts" et "Factory Man" où les influences Blues de la formations sont les plus flagrantes. Dans une veine plus proche du Hard Rock, on retiendra également "Night Breaker" et "Faceless". Au total quatre titres globalement plus calmes et posés mais qui n’en possèdent pas moins une vraie énergie grâce à quelques séquences plus dynamiques ("Beasts" à 4:09, "Factory Man" de 0:28 à 1:31, "Night Breaker" et sa rythmique entrainante...). Enfin, on conclura cette chronique en mettant la lumière sur ces nombreux arrangements (orgue, piano, harmonica, tambourin, guitare slide, percussions...) que l’on va retrouver égrenés tout au long de l’album et qui apportent un peu plus de matière et de profondeur à toutes ces compositions. Rien de trop envahissant mais cela reste suffisant pour habiller chaque titre ou presque de ce petit élément qui fera la différence.
Dix-huit ans de carrière et toujours la même énergie pour C.O.F.F.I.N. qui avec Australia Stops n’aura aucun mal à remporter l’adhésion de nouvelles têtes grâce à son Punk Rock / Hard Rock / Pub Rock de qualité. Une musique qui transpire les années 70 et 80 par tous les pores mais qui n’en reste pas moins pertinente encore aujourd’hui. Une musique intense et énergique, une musique mélodique et catchy, une musique communicative et fédératrice, une musique simple et intemporelle. Une formule qui fonctionne ici à plein tube et que les Australiens continuent de peaufiner avec toujours autant de réussite (leur précédent album est tout aussi recommandable). Bref, il va être temps que le monde reconnaisse le talent de ces Australiens et Australia Stops pourrait bien être celui par qui les choses pourraient changer.
| AxGxB 11 Décembre 2023 - 914 lectures |
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