Chubby & The Gang - Speed Kills
Chronique
Chubby & The Gang Speed Kills
"...I believe with all of my heart that it is a contributing factor to our juvenile delinquency of today by a hundred percent believe. Why I believe that is because I know how it feels when you sing it. I know what it does to you. And I know of the evil feeling that you feel when you sing it. And I know the... the... lost position that you get into... and the beat... well... uhmm... if you talk to the average teenager of today and you ask them what it is about rock 'n roll music that they like, and the first thing that they'll say, is the beat, the beat, the beat!!!"
C’est sur ces paroles profondément stupides du révérend Jimmie Rodgers Snow (fils du musicien Hank Snow ayant ironiquement partagé plusieurs fois l’affiche avec le roi du déhanché Elvis Presley) que s’ouvre ce premier album des Anglais de Chubby And The Gang paru en octobre 2020 sur le label londonien Static Shock Records (Boss, Bootlicker, Physique, The Flex, Warthog...). Des paroles qui aujourd’hui prêtent évidemment à sourire mais qui à l’époque étaient malheureusement prises très au sérieux par une partie de cette population qui chaque dimanche s’en allait chanter les louanges de Jesus Christ, notre sauveur.
Intitulé Speed Kills, ce premier longue-durée précède ainsi l’excellent The Mutt’s Nuts dont je vous parlais ici même il y a un tout petit peu plus d’un an. Une sortie un poil plus confidentielle mais déjà haute en couleurs puisque l’artwork était signé là encore des mains talentueuses de l’artiste Kevin Allen aka Spoiler (Backtrack, Justice, Terror, Trapped Under Ice...). Néanmoins, à la différence de son successeur, on note quelques écarts en matière de line-up. En effet, la basse n’est pas tenue ici par Maegan Brooks Mills (Big Cheese, Mere Mortal...) mais par un certain Luke Austin (ex-Gutter Knife, ex-Vile Spirit). Aussi, avec cette production signée Jonah Falco des Canadiens de Fucked Up, ce sont finalement là les seules différences notables que l’on peut constater entre ces deux albums.
Eh oui, avec Speed Kills Chubby And The Gang frappait déjà un grand coup dans la fourmilière avec un premier album qui, disons-le sans détour, n’aura jamais rien à envier à son successeur. On y retrouve en effet tout ce qui fera le charme quelques mois plus tard d’un The Mutt’s Nuts, c’est à dire un Punk Rock débridé, énergique et particulièrement fédérateur n’hésitant jamais à fricoter avec d’autres sonorités allant du Hardcore au Pub Rock en passant par la Oï, le Blues ou bien encore ce Rock’n’roll sulfureux des années cinquante… Bref, un joyeux bazar tout en légèreté qui n’aura aucun mal à convaincre les amateurs du genre.
Légèrement moins contrasté que son successeur, Speed Kills est un album qui porte définitivement très bien son nom avec en effet tout un tas de brulots menés pied au plancher. De "Chubby And The Gang Rule OK?" à "Pariah Radio" en passant par "All Along The Uxbridge Road" (et sa chouette séquence au saxophone), "Speed Kills", "Can't Tell Me Nothing", "The Rise And Fall Of The Gang", "Hold Your Breath", "Moscow" et "Blue Ain't My Colour" (et ses claps claps), on ne peut pas dire que les Londoniens aient le sens de la retenue. Pendant cette petite demi-heure (vingt-huit minutes et quelques secondes pour être tout à fait exact) vont ainsi se succéder riffs Punk à trois notes exécutés à toute berzingue, solos Rock’n’roll particulièrement réjouissants, cavalcades haletantes et autres beats chaloupés, lignes de chant pour le moins énergiques avec, cerise sur le gâteau, cet accent anglais à couper au couteau, refrains fédérateurs et autres mélodies Pop accrocheuses qui ne vous lâchent pas… Une formule qui peut sembler un brin éculée mais que Chubby And The Gang a su s’approprier afin de lui donner une couleur plus personnelle grâce notamment à cet humour anglais particulièrement prononcé et à cette identité ouvrière londonienne pour le moins évidente.
Bien entendu, Speed Kills ne se limite pas à cette succession de titres menés le cran d’arrêt entre les dents. On trouve ainsi quelques compositions plus modérées telles "Trouble (You Were Always On My Mind)" qui fait figure de ballade Pop / Rock avec en toile de fond les sonorités de cet orgue vintage et ses "lalalala", le très court "Bruce Grove Bullies" et son riffing ciselé rappelant un groupe comme The Hives ou bien encore "Grenfell Forever" en guise de conclusion dépouillée aux lignes de chant aux placements parfois un peu hasardeux.
Enfin, pour ceux d’entre vous qui mettront la main sur les rééditons proposées par le label Partisan Records, vous trouverez en guise de bonus le titre inédit "Union Dues" qui après ce "Grenfell Forever" évoqué à l’instant viendra vous secouer une dernière fois bien comme il faut. Entre cette introduction sans équivoque ("Knock knock, who’s there ? Chubby and the fuckin’ gang. We ain’t no fuckin’ joke !"), ce piano enflammé à la Jerry Lee Lewis et tout ces éléments décrits plus haut, il aurait été dommage de voir ce titre cantonné à une seule diffusion en ligne (le morceau avait été diffusé par le groupe à l’annonce de sa signature sur le label new-yorkais fin 2020).
Premier album aux charmes évidents, Speed Kills ravira à n’en point douter tous les amateurs de Punk Rock fort en gueule. Encore une fois, il n’y a absolument rien de nouveau dans ce que nous offre ici Chubby And The Gang mais cette énergie, cette urgence, ce côté braillard, cet héritage anglais si prononcé et ce goût pour les mélodies entêtantes permettent d’adhérer rapidement aux propos des Londoniens et de ne pas se soucier d’un quelconque manque d’originalité. Bref, vous l’aurez compris, tout comme l’excellent The Mutt’s Nuts, Speed Kills est une véritable petite pépite de Punk Rock dont on ne se lasse pas. Un album particulièrement addictif qui ne réinvente rien mais ne manquera pas de vous donner la banane pour toute la journée.
| AxGxB 9 Novembre 2022 - 744 lectures |
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