Sorti en 2020 sur Static Shock Records (label londonien sur lequel on retrouve notamment Violent Reaction, Sheer Mag, The Impalers, Bootlickers...), il semblerait que le premier album de Chubby & The Gang ait fait grand bruit un petit peu partout. En effet, de Pitchfork à Stereogum et Paste Magazine en passant par tout le West London et la scène Punk / Hardcore anglaise dont le groupe est lui même issu, nombreux sont ceux a avoir fait l’éloge de la jeune formation à la sortie de
Speed Kills, premier album produit par Jonah Falco de Fucked Up. Un début de carrière retentissant qui malheureusement n’aura pas su résonner jusqu’à mes oreilles puisqu’en ce qui me concerne, ma rencontre avec le groupe d’Uxbridge Road ne remonte qu’à quelques semaines seulement...
Repéré au hasard d’un commentaire publié sur l’une des trois vidéos issues du nouvel album d’Amyl And The Sniffers (j’en profite au passage pour remercier cet illustre inconnu pour cet acte de générosité désintéressé), le nom de Chubby & The Gang a tout de suite su attiser ma curiosité (pour information, Chubby est le surnom du chanteur Charlie Manning, The Gang, celui donné au quatre autres musiciens qui l’accompagne). Aussi, après quelques minutes passées à fouiller Internet histoire d’en savoir un petit peu plus au sujet de cette jeune formation, j’apprends au détour de quelques articles que celle-ci compte dans ses rangs des membres et ex-membres de Big Cheese, Crown Court, Arms Race, Violent Reaction, The Chisel et Gutter Knife. Un line-up de choix pour un groupe qui, entre cet accent à couper au couteau, cet amour évident pour West London et notamment le district de Tottenham et cette culture de la rue et des pubs ne pourrait pas sonner plus anglais qu’il ne l’est déjà.
Intitulé
The Mutt’s Nuts, ce deuxième album marque le passage de Chubby & The Gang sur un label de plus grande envergure puisqu’en signant ainsi sur Partisan Records, le groupe rejoint quelques pointures de la scène indépendante à commencer par Idles, Cigarettes After Sex, Fontaines D.C., The Dismemberment Plan ou Mercury Rev. Un deal qui ne devrait pas manquer d’offrir encore un petit peu plus de visibilité ainsi que de nouvelles opportunités aux Londoniens à commencer par une tournée européenne en bonne et due forme et notamment une date à Paris que j’attends de pied ferme.
Alors forcément avec un tel pédigrée, il ne fallait pas attendre de la part de Chubby & The Gang qu’il fasse autre chose que du Punk Rock. Sauf que le groupe, à la croisée des genres et des cultures, propose ici une version à la fois plus musclée et en même temps plus Pop, quelque part entre Hardcore, Punk Rock et Pub Rock avec en arrière plan quelque touches de Oï!, de Blues et de Rock 50’s. Sur le papier, le mélange peut sembler étrange et un brin décalé mais une fois la lecture lancée, il ne fait plus aucun doute que les Anglais tiennent entre leurs mains une formule détonnante et particulièrement efficace à laquelle il sera bien difficile de ne pas succomber si l’on possède un minimum d’intérêt pour les scènes Punk et Hardcore. Il faut dire aussi que les six premiers titres de l’album s’imposent très vite comme de véritables tubes aussi revêches qu’addictifs. Le genre de titres capables de mettre à peu près n’importe qui dans sa poche. En effet, comment résister à l’urgence furieusement Rock’n’Roll de "The Mutt’s Nuts", "It’s Me Who’ll Pay" et "Pressure" ? Au groove bien vicelard de "Coming Up Tough" et "Beat That Drum" qui tous les deux puent la bagarre ? Au caractère ultra fédérateur et "So British" de "On The Meter" ? Un début en fanfare particulièrement excitant qui à mon avis devrait en rendre plus d’un amoureux.
Par la suite, Chubby & The Gang va quelque peu calmer ses ardeurs le temps d’une déclaration d’amour à sa chère et tendre Londres ("Take Me Home To London"), d’un hymne Rock’n’Roll inspiré des 50’s et d’un certain Jerry Lee Lewis ("Life On The Bayou" et son piano survolté) et d’un titre Blues Rock menaçant au rythme chaloupé et trainant ("White Rags")... Trois titres de plus de trois minutes qui vont amener un changement de ton bienvenu (moins abrasif, moins survolté) permettant notamment d’offrir une petite bouffée d’air frais à l’album et aux auditeurs avant de repartir de plus belle comme si de rien n’était sur les excellents "Overachiever", "Someone’s Gunna Die", "Getting Geat Again (Eppu Normaali)" et "Lightning Don't Strike Twice". Reste alors "Life’s Lemons", une sorte de balade un brin désuète mais néanmoins attachante et, en guise de conclusion, le titre "I Hate The Radio", hymne Pub Rock tranquille au refrain terriblement entêtant et fédérateur.
Bref, vous l’aurez déjà probablement compris à ce stade de ma chronique,
The Mutt’s Nuts est un disque sauvage, intense et terriblement efficace qui en touchant à tout comme il le fait donne à ses compositions, en plus de cette énergie communicative, de ce groove irrésistible et de ce caractère résolument fédérateur, une fraicheur particulièrement séduisante et détonante qui rend le tout extrêmement cool et addictif. Certes, Chubby & The Gang ne font que reprendre à leur sauce des éléments entendus maintes et maintes fois ailleurs depuis déjà belle lurette et pour autant, impossible de ne pas revenir encore et encore à ces quinze titres taillés pour arpenter le bitume le regard fier et les épaules droites, les poings serrés et le pas décidé avec, presque imperceptible, un sourire de pure satisfaction sur le visage.
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