Carpe Noctem - In Terra Profugus
Chronique
Carpe Noctem In Terra Profugus
Dans la famille CARPE NOCTEM, vous connaissiez peut-être le groupe allemand qui a sorti un album en 2003 ? Ou alors peut-être le polonais qui a lui aussi sorti un album en 2003 ? Non aucun ? Tant pis, vous allez pouvoir vous rattraper avec ces Islandais. Ils seront alors vos premiers blackeux à avoir choisi ce patronyme qui signifie rappelons-le « Cueille la nuit, profite de l’instant présent », en écho au « carpe diem » si cher à Robin Williams. Ce CARPE NOCTEM-là est composé de 5 compères qui ont apparemment un peu trop appliqué leur formule du « jouis d’aujourd’hui » car au lieu de se mettre à la composition d’un album rapidement, c’est après 8 ans d’existence, ponctués par deux demos et un EP, qu’ils sortent enfin leur premier album. Et ce chez le vénérable chercheur de talents italien : Code666. Le label n’a peut-être pas toujours le nez bien creux, il est toutefois connu pour son professionnalisme. Vous pouvez lui faire confiance pour assurer à ses signatures une production de bonne qualité et en 2013 SAILLE, OV HOLLONESS ou ANGRENOST ont pu le constater.
Alors bien entendu CARPE NOCTEM ne déroge pas à la règle et ce In Terra Profugus a une finition impeccable. Carrés, millimétrés et sans un poil qui dépasse, les 5 longs morceaux d’une moyenne de 10 minutes sont inattaquables sur la forme. C’est la plus grande qualité de l’opus d’ailleurs : proposer le son idéal pour leur genre, pour un black orthodoxe qui se veut à la fois puissant et ténébreux mais aussi avec un certain détachement froid. Cela assure aux 50 minutes totales des ambiances réussies qui mettent en valeur des compositions convaincantes même si elles manquent de personnalité.
Car effectivement, il y a un problème essentiel chez CARPE NOCTEM de ce côté-là. Il sait très bien réciter sa leçon, mais se contente de reproduire ce qui a déjà été fait. Son incapacité à apporter une quelconque touche personnelle le dessert rapidement. Le plus flagrant vient des vocaux, qui sont exactement ceux auxquels on s’attend quand on lit l’appellation « orthodoxe ». Très graves, ils sont déclamés lentement, agissant comme un poison se répandant peu à peu dans les veines. C’est efficace mais d’un classique... Il en va de même avec la musique… je sais très bien que dans un mois je serai incapable de retrouver l’interprète du groupe en blind-test, malgré le nombre d’écoutes. Je me vois bien hésiter un long moment, penser à IXXI, à AVERSE SEFIRA, à ONDSKAPT tout en sachant que c’est un autre parce qu’il propose plus de passages instrumentaux et piquent plus à deux groupes français… Avant tout il y a de gros clins d’œil à BLUT AUS NORD, surtout sur la première partie de « VITRIOL » et au milieu de « Metamorphoses Maleficarum ». Encore une fois c’est bien fait, vraiment maîtrisé, mais bon, on connaît tout ça par cœur… Autre référence : l’incontournable DEATHSPELL OMEGA auquel on pense à cause de certains effets déstructurés, sur l’introduction du titre d’ouverture « Odium Somniferum » ainsi que sur « Ars Moriendi ».
C’est vraiment le genre d’album dont on fait vite le tour. Son contenu est prévisible et sans originalité, et même les fans du genre risquent de le trouver trop copié sur ce qui s’est fait depuis quelques années. Alors oui, c’est vrai que la qualité est là, mais rien de véritablement marquant au final… CARPE NOCTEM ne parvient pas à nous expliquer pourquoi il existe ni pour qui il est destiné…
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