Rappelez-vous en 2007, le groupe
Through The Eyes Of The Dead avait tapé du pied dans la fourmilière deathcore nauséabonde de l’époque grâce à son viril
Malice. Marqué de compositions aiguisées (à la fois brutales, accrocheuses et ambiancées), le frontman aux vocaux d’ogre Nate Johnson était clairement l’autre atout majeur du brûlot. Le gaillard ne restera pas bien longtemps en place et ira former Fit For An Autopsy quelques mois après sa sortie. Deux ans après leur premier album
The Process Of Human Intervention (via Good Fight), le groupe du New Jersey signera chez eOne pour les US et SPV pour l’Europe. Place au déferlement de testostérones,
Hellbound.
Restez ! Je vous rassure de suite, Fit For An Autopsy n’a rien d’un énième vulgaire groupe deathcore, l’auguste artwork de Brian Mercer (Black Tusk, Eyehategod, High On Fire, Mastodon, Mammoth Grinder…) étant un premier signe (habitué aux groupes de qualité). Une atmosphère noire et poisseuse (tremoli, riffs dissonants et breaks divers) ressentie dès le morceau d’ouverture « The Great Gift Of The World » (l’un des meilleurs titres) qui largue loin derrière la concurrence traditionnellement fadasse. La ressemblance avec les Québécois sans finesse de
The Last Felony me semble inévitable (bien que plus techniques). Pour témoigner de cette rage, des vagues de riffs « 36 tonnes » lorgnant entre death et thrash/death moderne, une rythmique « mammouthesque » (l’introduction de « There Is Nothing Here Worth Keeping »), quelques mélodies/soli parsemés et des vocaux au coffre encore plus impressionnant de Nate (« cojones » surgonflées). Ce dernier étant encore une fois épaulé de nombreux guests : CJ McMahon (Thy Art is Murder), Vincent Bennett (The Acacia Strain), Nate Rebolledo (Xibalba) ou Brooke Reeves (Impending Doom).Très peu de modulations ici (les invités s’en chargeant), mais des virées dans les graves qui effrayeront votre prof de fitness sous anabolisants. Impossible ne pas tenter d’imiter les couplets de « Still We Destroy », les conclusions de « Do You See Him », « Mother Of The Year » et « Children Of The Corn Syrup » ou encore « The Travelers » (0:21).
Les breakdowns et passages syncopés (d’où l’appellation core) restent eux d’une ultra violence jouissive (« Tremors ») malgré il faut avouer, certains passages parfois assez limités (le début de « Mother Of The Year ») ou peut-être trop bas du front (« Thank You Budd Dwyer », « Dead In The Dirt »), tares souvent liées au deathcore... Dommage que Fit For An Autopsy n’ait pas d’avantage ancré sa musique dans son travail d’ambiance (le final de « Do You See Him » et « There Is Nothing Here Worth Keeping », « Tremors », le break de «Mother Of The Year », « The Travelers » sont des plus savoureux). On trouvera ainsi une certaine redondance dans les compositions, il sera assez difficile de bien distinguer chaque morceau de l’album les premières écoutes. Reste que l’efficacité elle, ne mettra pas bien longtemps à se dégager : ou comment avoir les trapèzes et biceps de The Rock.
Brutal Death(core) moderne à écouter fort pour vos séances de prise de masse à la salle de musculation (vasodilatateur musical), le défouloir sous hormones
Hellbound impressionne de par son efficience et sa brutalité écrasante. Mais c’est surtout l’atmosphère glauque générée qui démarquera Fit For An Autopsy. Armé d’une musique plus léchée et ambiancée, le troisième album des Américains risque de faire de très gros dégâts. Belle surprise de cette année pour ma part, encore un 7,75 transformé en 8. "Pain and Gain !"
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