CHILDREN OF BODOM fait partie de ces combos que l’on se plait, chez Thrashocore, à étiqueter à l’emporte pièce. Power thrash sympho sur
« Blooddrunk » en 2008, Metal pour autoroute sur
« Relentless Reckless Forever » trois ans plus tard … Quid de 2013? Les ex-INHEARTHED (première appellation écartée pour un sombre conflit d’intérêt entre deux labels) ayant retrouvé un tant soit peu leur hargne d’antan, va pour power death mélodique, encore qu’il manque un brin de saupoudrage black et néoclassique pour être complet. Car à force d’incendier les différentes chapelles musicales sans jamais prendre le temps de pisser sur les cendres, les mauvais garçons de Finlande en ont échaudé plus d’un, à grand renfort de prestations scéniques déplorables et de dernières livraisons puant la facilité. Enième album de la dernière chance post « Are You Dead Yet ? » (dernier album valable en date), « Halo Of Blood », sans se hisser au niveau de leurs meilleures productions, a au moins le mérite de raviver la flamme.
Une flamme disparue depuis que le groupe s’est américanisé à outrance, délaissant les tempi thrash effrénés et la surenchère mélo pour une paresse power très prisée outre-atlantique. Si les scories de leur deuxième partie de carrière subsistent encore ça et là pour le pire (« Bodom Blue Moon », une bonne moitié de « Damaged Beyond Repair »), le bien meilleur l’emporte avec un skeud se plaisant à revisiter chaque facette du BODOM que l’on aime. Ainsi, « All Twisted » aurait fort bien pu figurer sur
« Follow The Reaper », « Waste Of Skin » est l’image miroir de « Needled 24/7 » et la speedée « The Days Are Numbered » ramène le cadavre
« Hatebreeder » à la surface du Lake Bodom, théâtre d’un fait d’hiver sanglant de 1960 non élucidé à ce jour. En attendant que Jean-Marc Morandini n’en tire une demi-heure de navrante crétinerie pour NRJ12, saluons la volonté des Finlandais de nous servir autre chose que la soupe proposée depuis dix ans à travers des compositions globalement plus agressives (le black metal des débuts revient en force sur le titre d’ouverture, blast-beats à l’appui) et travaillées. Si l’on passera volontiers sur une reprise de ROXETTE promise à grossir les rangs d’un prochain « Skeletons In The Closet Part 2, le retour de Francis le Belge », on appréciera davantage l’incursion en territoire dark sur la lugubre « Dead Man’s Hand On You », preuve que le groupe peut encore surprendre un tant soit peu. Pour le reste, hormis deux séquences de bourrinage blackisantes bien senties, Frédéric Lopez peut rester chez lui, on reste en territoire connu avec la traditionnelle power ballad pour copycat d’Abigail Sciuto (l’entraînante « Scream For Silence » et ses gammes lead enivrantes), des chassés croisés claviers/guitares qui ont fait leurs preuves et un clone de « We’re Not Gonna Fall » (la bien plaisante « One Bottle And A Knee Deep ») pour finir le travail.
Sorte d’album best-of couvrant l’intégralité de la palette de jeu d’Alexis Laiho, « Halo Of Blood », aussi séduisant qu’il soit au premier abord, débarque sans doute un peu tard pour CHILDREN OF BODOM, l’excitation qui accompagnait leurs premiers faits d’armes s’étant envolée depuis des lustres. Si le niveau de jeu en hausse et la production moins lisse que d'ordinaire signée Peter Tägtgren plaident plutôt en leur faveur, on n’ira pas jusqu’à prétendre qu’ils ont retrouvé le feu sacré de la période
« Hatebreeder »/
« Follow The Reaper ». La faute à une poignée de titres tirant l’ensemble vers le bas (« Bodom Blue Moon », « Damage Beyond Repair », « All Twisted ») et aux défauts habituels de la bande : batteur carré mais au jeu sans nuances, claviériste en roue libre, Roope Latvala invisible, soli impeccables mais mille fois entendus. Si le léger tournant extrême opéré par CHILDREN OF BODOM leur évite une sortie de route définitive, la prise de risque reste encore trop mesurée. Faute d’avoir choisi entre un virage en épingle à cheveux et le metal pour autoroute décrit par Dead, « Halo Of Blood » donc reste condamné au statut d’album d’itinéraire BIS, ceux à qui on redonne leur chance une fois saoulé par les classiques.
6 COMMENTAIRE(S)
31/10/2013 19:27
31/10/2013 12:36
31/10/2013 10:03
Pourtant, entre deux aller/retour pour acheter des couches, je trouve qu'il passe bien
30/10/2013 21:19
30/10/2013 17:12
Disons que mon rythme de vie actuel me contraint à l'exécution sommaire
30/10/2013 16:19