Eternal Lies - Spiritual Deception
Chronique
Eternal Lies Spiritual Deception
Comment vous pousser à lire cette chronique ou écouter les extraits en quelques secondes ? Simple (non pas de lien caché vers des photos de notre webmaster déguisé en Sailor Moon). Jetez un œil au line-up en bas à droite. Oui, Conny Pettersson, le fameux batteur d’Anata ! Eternal Lies était son premier groupe. Les fins connaisseurs de death mélodique suédois retrouveront quant à eux l’hurleur des oubliés
Fatal Embrace. Formé en 1998, Eternal Lies enregistre une démo en 2000 puis signe chez les Américains d’Arctic Music Group (Malevolent Creation) pour exposer son premier album
Spiritual Deception.
Soyons clairs, rien de révolutionnaire au menu ici. Une musique imbibée principalement des débuts d’In Flames, Dark Tranquillity, At The Gates, d’Eucharist (
A Velvet Creation comme influence essentielle). Le frontman a dû poser sa touche dans les compositions puisqu’on retrouve les leads mélodiques glacials et intenses de Fatal Embrace (« Consecrate Life » et « Poems » sont flagrants). Evidemment nous aurons droit à notre cargaison de riffs mélodiques et de « twin leads » redoutables (« Leaving Only Me », le break de « Addicted To Fire ») tout le long. Un « old » death mélodique certes mais remis au goût du jour (son et violence), « direct » de par ses mélodies mais aussi grâce à sa section rythmique. Les prouesses de Conny Pettersson en ligne de mire. Pas étonnant qu’Anata ait recruté le jeune gaillard, un jeu de batterie ultra « carré » (trop peut-être) et des « fills » étonnamment fouillés pour du death mélodique. Malheureusement la production est sujette à débat. Une caisse claire bien trop faiblarde (« after beats » anémiques) et un son de grosse caisse en plastique. Dommage car les blast-beats et la double pédale prennent une bonne place et paraissent ainsi assez mous (contraste marqué avec les guitares et la basse)...
La basse n’est pas non plus en reste (au son par contre parfait). Dès l’introduction de l’imparable « Leaving Only Me » vous comprendrez que sa présence n’a rien d’anecdotique. Souvent l’instrument ingrat pour ce genre (et dans le metal en général), des lignes épaisses et « claquantes » (« Winter Breeze » et le final de « A Memory Of Lies » sont jouissives) en réponse directe aux guitares. Etonnant. Le chant se voudra lui calqué sur le père Tompa. Et pour une fois la comparaison semble adéquate, le bonhomme a nettement progressé depuis Fatal Embrace, possédant un coffre plutôt impressionnant et des cris mêmes touchants (« Addicted To Fire »). Un death mélodique donc efficace sans chambouler la scène (euphémisme, nous sommes en 2002) mais aussi très approximatif. Des compositions relativement bancales entachées de passages « bouche trou » assez pauvres et quelconques (« Newborn Sunrise », « Evaporate », « Divided »). Il sera difficile de s’enfiler l’album sans sauter quelques titres.
Arrivé à la fin d’une ère, ce
Spiritual Deception aurait certainement pu marquer les esprits si il était sorti au moins six ans plus tôt. Un « pur » death mélodique suédois reprenant les prémices du style (première moitié des années 90) avec une agressivité et production d’actualité. Malheureusement rien de réellement marquant (mélodies ou frissons) et des morceaux trop inégaux. Eternal Lies se séparera après la sortie de son brûlot… Ceux vénérant le genre seront ravis, les autres pourront passer leur chemin.
| Mitch 26 Novembre 2013 - 1315 lectures |
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