Loin de moi l’idée de faire comme les Lyonnais à une époque – appuyer longtemps là où ça fait mal – mais tout de même, avant un
Animale(s) laissant trop caressé dans le sens du poil, Celeste, c’était quand même autre chose. J’en veux pour preuve cet EP, longtemps relégué chez moi au rang d’œuvre mineure, puis catapulté parmi ce que le groupe a produit de mieux grâce à sa redécouverte lors de la sortie de sa version remasterisée.
Pourquoi ? Sans doute parce qu’il montre un visage différent de Celeste. A travers son titre moins jusqu’auboutiste mais pas franchement à la fête,
Pessimiste(s) est un peu au quatuor ce que fut
le début sans-titre à Tombs : au premier abord, une carte de visite où se présentent les différents éléments qui feront son identité (de la musique aux paroles, tout est déjà en gestation ici) puis progressivement un disque-pilier, donnant quelques éléments de réponse à la question « Mais pourquoi est-il aussi méchant ? ».
Car le plus grand succès de
Pessimiste(s) est d’abord de montrer que Celeste est bien la suite du regretté Mihai Edrisch, une chute continue du créateur d’
Un Jour Sans Lendemain. Un pied tremblant dans le désenchantement du screamo, un autre se ruant dans la tombe que sera
Nihiliste(s), les dix-neuf minutes de l’ensemble oscillent entre sauvagerie à la fois stridente et jouée à ras-de-sol et moments plus posés, brumeux, sorte de screamo froid touchant de ses arpèges bleus et impuissants la cold-wave. La formation ne possède peut-être pas encore la force de cette production hermétique qu’elle aura par la suite, elle tire de cette maigreur un autre attrait, nettement trouble, entre élans trop bourrins pour réussir autre chose que se débattre dans le vide, rouge de colère, et pauses hors-du-temps, soudaines comme une prise de conscience, voluptueuses et pourtant bien plus crève-cœurs que les passages à tabac.
Je ne vais pas développer longuement ce que contient un disque aussi bref qu’efficace dans son intention de nous couper les jambes, mais
Pessimiste(s), en tablant moins sur l’extrémisme noir et plus sur le vénéneux gris-bleu, prend la même tournure personnelle qu’a pu avoir Mihai Edrisch. Ce qui, sans renier ce que Celeste créera par la suite, place cet EP un peu au-dessus du reste, et fait que c’est lui que je lance quand l’heure n’est pas au grotesque et jouissif, mais à l’envie de succomber à sa faiblesse. Autant un ovni qu’un bijou.
La pochette de la réédition
Par Keyser
Par Lestat
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