Neige Eternelle - Neige Eternelle
Chronique
Neige Eternelle Neige Eternelle
Vous qui pensiez, après avoir été déçus à l’écoute des derniers GRIS et SOMBRES FORETS, que le label québécois Sepulchral Productions avait perdu son goût pour la hargne, soyez rassurés puisque ses deux autres sorties signées en 2013 s’incrivent beaucoup plus dans la lignée de ses meilleures offrandes. MONARQUE et NEIGE ETERNELLE ne rigolent pas et vont envoûter tous les amateurs de black dur où la mélancolie est bien présente mais uniquement en fond.
Et nous commençons avec le quatuor formant NEIGE ETERNELLE. Il ne cache pas le moins du monde ses intentions dévastatrices et malententionnées et le livret en est une première preuve. En l’ouvrant, on se retrouve en face d’une sympathique photo double page où chaque membre nous fait profiter d’un doigt d’honneur et d’un texte court mais explicite : « ALLEZ CHIER ». Ah, que la langue française peut être belle... Et le groupe s’applique à l’employer pour déverser son venin. C’est ainsi que l’on trouve des noms de piste tels que « Cris de guerre », « Fiers Patriotes », « Appel de la Mort », « Plus les Jours Avancent » ou encore « Triste Pensée » qui étaient déjà présents sur la démo de 2010 et / ou sur le live sorti quelques mois seulement après ce premier album, mais aussi « Vent de Puissance » et « Pluie de Couteaux », deux nouveaux morceaux qui n’avaient pas encore été proposés sur galette. C’est aussi en français que le livret nous explique que « l’album a été enregistré dans le sous-sol de chez STI », le vocaliste, et « mixé par J. Larché », le guitariste et chanteur de soutien. Enfin, « chanteur de soutien », c’est moi qui fait une traduction car tout aussi étrange que cela puisse paraître seules les informations concernant les instruments ont été écrits en anglais. Cela coupe un peu avec le reste, dommage...
Alors la musique ! Les titres ne sont pas tout neufs comme on vient de le rappeler mais vu le genre pratiqué, ils auraient très bien pu sortir n’importe quand, en 2005, 2000 ou même 1995 puique c’est un black des origines nordiques, intemporel, qui a marqué ces jeunes révoltés. Même si les Canadiens semblent apprécier BEHERIT à tel point qu’ils avaient participé en 2012 à un concert hommage où ils reprenaient plusieurs titres de Drawing Down the Moon, le parallèle se fait plus aisément avec les albums les plus mythiques de DARKTHRONE. Ce premier album éponyme balance ainsi huit titres totalement congelés où la batterie ne sait pas freiner, où les vocaux gueulent et dégueulent abondamment et où seules les guitares apportent parfois une petite touche de sensibilité avec des riffs prenants. Et le son est bien dans le ton, raw sans être « crade inaudible indigeste ». La formule a beau être simple, c’est la bonne, celle qui répand la haine sur son passage. Et il faut être bien accroché parce qu’il y a très peu de répit le long des 40 minutes. Les 6 premiers morceaux sont des grosses claques de blizzard qui viennent brûler les joues, mais les deux derniers sont plus nuancés. L’excellent « Triste Pensée », qui est le plus long avec ses 8 minutes, est encore plus intense que les autres, jouant avec nos nerfs en accélérant et décélérant, puis en trouvant des riffs jouissifs qui font mouche. Total DARKTHRONE ! Le dernier titre, « Pluie de Couteaux », a quant à lui un rythme plus lent et pernitueux, offrant une fin d’album au goût plus acre que le reste, prouvant que l’on peut avoir de la finesse sans tomber dans le mièvre.
Avec NEIGE ETERNELLE, nous sommes en terrain connu, celui d’un black metal figé, peut-être pas le plus compliqué ni le plus méritant, mais qu’on aime pour sa pureté et pour les coups qu’il nous met dans l’estomac. Un soldat solide à classer auprès de tous ces dignes descendants des pionniers des années 90.
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