Quelques mois après vous avoir vanté les mérites de
« Spiritual Rebirth », premier album autoproduit d’Insain sorti en 2010 et réédité alors par Kaotoxin, voici donc enfin venu le moment de vous parler de la suite et malheureusement de la fin, avec cet EP posthume récemment paru toujours sur le label lillois. Le groupe ayant décidé de se séparer après l’enregistrement de « Enlightening The Unknown », celui-ci sera donc (pour le moment en tout cas, sait-on jamais) le dernier testament d’un groupe qui avait tout pour devenir l’un des fers de lance du brutal death français, et cet EP en constitue une preuve supplémentaire. Alors laissons de côté ce petit goût amer inévitable et ne boudons pas notre plaisir car ce dernier rejeton, marquant une légère inflexion stylistique, botte toujours autant des culs !
Ce qui saute aux oreilles d’entrée de jeu et marque déjà une différence évidente avec
« Spiritual Rebirth » c’est la prod. Au son dense et étouffant du premier album, « Enlightening The Unknown », mixé et masterisé au 16th Cellar Studio (Fleshgod Apocalypse, Hour Of Penance), lui préférera un son bien plus clair accentuant l’impression de progression stylistique vers quelque chose de plus technique. Toutefois, à l’instar des Italiens sus cités, la prod gagnera en clarté ce qu’elle perdra en personnalité, un mal pour un bien si l’on veut (quoique le son de
« Spiritual Rebirth » me convenait parfaitement) mais passons. Si la brutalité du premier album des Parisiens vous avait séduite vous ne devriez pas trouver grand-chose à redire quant à ce nouveau bébé tant l’intensité dont le groupe avait su faire preuve reste imposante ici. A ce titre rendons tout de suite un hommage particulier au marteleur en chef Jonathan ‘’Sangli’’ qui a bataillé dur pour se remettre d’un grave accident de la route en 2011 et qui est indiscutablement de retour au top. Sa palette de jeu extrêmement variée offre une dynamique irrésistible à cet EP, entre les gros blasts des familles, les plans mid-tempo plus groovy, les gourmandises de double et les breaks permettant de huiler le tout dans des enchainements de séquences sans solution de continuité aucune, c’est un vrai régal pour les tympans ! Ajoutez à cela le growl toujours aussi puissant et caverneux de Louis, appuyé de quelques parties plus criées et de l’ami Daniel Neagoe sur le title track, et vous ne pourrez décemment pas vous plaindre en terme de brutalité.
Le seul changement palpable, bien que minime, concernerait plutôt nos deux six-cordistes dont l’approche s’avère ici légèrement plus technique (voire technico-mélodique) à travers des riffs un brin plus complexes et adoptant une tendance assez commune pour bon nombre de groupes de brutal death, à l’instar de ce qu’ont pu faire Severed Savior ou Deeds Of Flesh par exemple même si la comparaison est osée et l’évolution reste bien moindre concernant Insain. Et si les riffs de
« Spiritual Rebirth » comportaient déjà ce petit soupçon de mélodie qui les rendait tout de suite entêtants, l’accent semble plus marqué encore avec des riffs toujours accrocheurs et facilement mémorisables agrémentés cette fois-ci de quelques leads opportunes et de parties mélodiques appuyant cette impression de progression globale (la fin de « Absorbing »). Quoiqu’il en soit jamais on ne tombe dans un excès de technicité, la balance penchant nettement du côté brutal de la chose, amateurs de branlette de manche ramassez le sopalin.
Difficile au final de trouver un réel défaut à « Enlightening The Unknown » (en tout cas pas cette superbe pochette), si ce n’est peut-être quelques riffs un peu ressemblants parfois rendant certaines entames de titres un poil trop proches (« Absorbing » et « The Scourge » par exemple) ou un groove légèrement moins présent mais rien de rédhibitoire. On ne pourra évidemment s’empêcher de nourrir des regrets en se disant que cet EP est certainement la dernière offrande d’un groupe qui nous montre ici qu’il en avait clairement encore sous le pied. Mais voyons le verre à moitié plein, à l’instar de mes chouchous de Zubrowska, Insain tire sa révérence avec un disque remarquable. Bon vent et merci.
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