Cristalys - In Hoc Signo Vinces
Chronique
Cristalys In Hoc Signo Vinces
Si vous avez lu ma chronique de BLESSED IN SIN, vous vous souvenez sûrement d’une expression que j’y ai utilisée. Je disais qu’en 2013, quatre groupes français ont proposé du black metal dissident. Je parlais bien sûr des Toulonais, mais aussi de PESTE NOIRE (Peste Noire), de PENSEES NOCTURNES (Nom d’une pipe), et enfin de CRISTALYS avec leur deuxième album : In Hoc Signo Vinces, qui nous intéresse ici. Alors ce que j’entends par « dissident », c’est que ces formations malmènent le black metal en y incorporant des éléments extérieurs et en jouant avec les limites du genre, ce qui a tendance à exaspérer les extrémistes pour qui seul le trve black mérite l’appellation de métal noir. Ces quatre groupes, qui se rejoignent également pour l’emploi du français dans leurs textes, se démarquent donc en ayant chacun trouvé une voie qu’il explore à fond. Personnellement j’estime que c’est cette approche originale, qui se fout totalement des codes du black metal, qui font que ces groupes en ont l’esprit.
La formation de quatre personnes n’a pas vraiment changé depuis son premier album, Suréminence, de 2009. Malgré le temps écoulé son état d’esprit reste le même, et CRISTALYS aborde toujours les mêmes thèmes, ceux de ces combattants patriotes tombés pour leurs convictions et qui ont bien souvent été oubliés, effacés par l’histoire qui fait des perdants d’une guerre « les méchants qui ont mérité leur mauvais sort ». CRISTALYS essaie de redonner l’honneur à toutes ces victimes, quel qu’est été leur combat. C’est pourquoi cet album parle tout autant des Celtes (« Incantation Franque »), que de la Révolution française (« La Marche des Insurgés ») ou de grande guerre plus récente (« La Valse des Martyrs »). Le sujet abordé est primordial et l’on a continuellement l’impression que tout a été composé pour y coller. C’est ainsi le cas contraire de trop de groupes qui se mettent à inventer des paroles juste avant d’entrer en studio, griffonant quelques blasphèmes sans originalité. CRISTALYS tient à faire passer son message et c’est d’ailleurs pour cela que les vocaux sont souvent très audibles. Vous n’aurez même pas besoin d’ouvrir le livret pour entendre les :
« Et vous valsez au bal de l’oubli
Et vous valsez au pas de l’injuste
Et vous valsez avec la mort »
« Je suis Mariannophobe, amoureux de Liberté, j’aime mieux obéir à un beau lion qu’à deux cents rats de mon espèce »
Et déjà cet aspect va diviser les auditeurs. Si certains seront ravis d’entendre pour une fois ce qu’on leur crie et qui hurleront les textes en même temps à la prochaine écoute, d’autres riront à gorge déployée parce que c’est vrai que cela peut paraître ridicule, critique formulée déjà à l’encontre de MISANTHROPE d’ailleurs. Et c’est vrai qu’il y a quelques ressemblances entre les deux groupes, qui s’intéressent à l’histoire de France et qui fait beaucoup dans la théâtralisation.
La musique aussi a quelques similitudes, comme la faculté de jouer avec des passages plus heavy ou alors de poser une sorte de balade touchante. « La Valse des Martyrs » a le même effet reposant et émotionnel qu’un « Reine Martyre » par exemple. Même le titre s’en rapproche ! Et parfois CRISTALYS se laisse influencer par d’autres styles, empruntant par exemple les accents pagan d’un HIMINBJORG. Les grands écarts effectués constamment troublent forcément la première fois, d’autant que certaines paroles feront pouffer. Le pire étant le « Avec nous hurle Satan, et nou en rions volontiers » enchaîné par un rire démoniaque trop ridicule, sur « Soldats du Sang ». C’est en fait que parfois le groupe se laisse emporter par son scénario et ne se rend pas compte que la musique peut en pâtir. Mais au fil des écoutes, même ces petits passages « rigolos » s’oublient et l’on ne garde en mémoire que les bons côtés. Des riffs assassins, des refrains entêtants, des envolées magiques, des explosions de sensations. Il y a énormément de plaisir tout au long des 9 morceaux. Il suffit juste de parvenir à entrer dans leur univers et de ne pas être trop exigeants avec le timbre vocal sans grand charisme et alors on ne peut plus décrocher. Et je le répète, j’ai retrouvé des sensations proches d’un Misanthrope Immortel, avec une approche légèrement différente et plus de pagan.
En ce qui concerne les thèmes abordés, je ne pense pas que le groupe soit à classer comme « nauséabond ». Quand j’écoute CRISTALYS, j’entends plus des complaintes de soldats et guerriers trainés dans la boue après leur mort parce qu’ils n’étaient pas du côté des vainqueurs.
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