Acarus Sarcopt - Tarnation
Chronique
Acarus Sarcopt Tarnation
Nouveau venu au sein de la scène Death Metal, Acarus Sarcopt n’en est pas moins un groupe expérimenté. Formé il y a 14 ans sous le patronyme L’Ombre Du Saccage, la formation charentaise décide en 2003 de se rebaptiser et opte alors pour le nom d’Acarus Sarcopt empruntant ainsi au livre de Lautréamont, "Les Chants De Maldoror".
Le groupe officie depuis ses débuts dans le registre d’un Black Metal qu’il peaufine jusqu’à la sortie en 2012 de son premier album intitulé The First Day With No Sun Un premier album ayant fait vraisemblablement bonne presse mais que j’avoue ne pas connaître. Mais contre toute attente, alors que la musique du groupe semble avoir atteint une certaine maturité, Acarus Sarcopt décide de se mettre en danger et de repartir de zéro. Avec Tarnation, le groupe opère ainsi un virage stylistique et emprunte alors les chemins d’un Death Metal influencé par les années 90 mais suffisamment complexe et personnel pour ne pas être taxé d’opportuniste.
Sorti sur le label Armée De La Mort (Angmar, Manzer, Perversifier...) en février dernier, Tarnation est un album plutôt bien fourni puisqu’il compte tout de même quinze titres (dont deux titres live en guise de bonus) pour un peu moins d’une heure. L’artwork, tout à fait réussi, est l’œuvre de Nicolas Crombez et me rappelle dans les couleurs et dans l’univers, le travail du défunt Polonais Zdzisław Beksiński. Acarus Sarcopt a donc souhaité bien faire les choses, après un premier album regroupant sur un deuxième CD l’ensemble de ses premiers enregistrements, le groupe offre ici à l’auditeur une seconde offrande tout a fait aboutie.
Que les plus sceptiques vis à vis de ce revirement soient rassurés, Acarus Sarcopt n'a pas choisi la facilité. Ce n'est donc pas du côté de la Suède et des Sunlight studios que le groupe à souhaité poser ses valises mais plutôt du côté de la Hollande ou des Etats-Unis pour un Death Metal peut-être moins immédiat mais surtout plus personnel. Car si le groupe ne cache pas ses influences (Asphyx, Malevolent Creation ou Morbid Angel), Tarnation n'en demeure pas moins un disque intelligemment construit qui demandera à l'utilisateur quelques écoutes avant d'espérer en faire complètement le tour. La relative complexité des structures ainsi que les nombreux changement de rythmes imposeront à l'auditeur une écoute attentive afin qu'en soit révélée tous les atouts. Plutôt up-tempo, le Death Metal des cinq Français ne manque ni d'énergie ni de relief. Construit le plus souvent sur une base constituée de blasts ou de semi-blasts, les treizes titres d'Acarus Sarcopt tranchent dans le vif du sujet avec force, conviction mais également une certaine retenue (une brutalité contenue en quelque sorte). Ces moments sont alors contrebalancés systématiquement par des séquences plus mesurées, alliant passages mélodiques et/ou structures rythmiques plus alambiquées (mid tempo écrasants, saccadés etc...). Une diversité qui fait de Tarnation un disque agréable à écouter car peu monotone.
De ses premiers amours, Acarus Sarcopt semble ainsi avoir conservé une certaine prédisposition pour les rythmes soutenus ainsi que pour les mélodies glaciales ("...The Praised Scum", "The Wanderers", "Humane Separatism"...). Des accointances Black Metal évidentes et plutôt intéressantes en terme d'atmosphères, celles-ci étant bâties autour de trémolos bien malfaisants même si peut-être un poils trop simples et redondants.
C'est probablement l'une des principales faiblesses de cet album qui derrière une certaine diversité rythmique cache un riffing souvent trop simple (le break mélodique de "Osmium Heart" par exemple) et trop répétitif. S'il y a beaucoup de bonnes idées et donc de bons riffs, ces derniers sont répétés beaucoup trop souvent pour permettre aux morceaux de prendre toute l'ampleur qu'ils méritent. Un point qui aurait pu être atténué si les leads ou soli avaient été plus nombreux. Malheureusement ce sont les grands absents de Tarnation à l'exception de deux séquences pourtant toute à fait réussies ("Osmium Heart" à 2:21, "Unutterable Dominion" à 3:06).
L'autre petit point noire vient selon moi de cette superposition vocale (un chant crié/un growl Death typique) qui n'a pas grand intérêt et rapproche finalement un peu trop le groupe de la scène Deathcore ou de formations comme The Black Dahlia Murder. Ce n'est pas mal exécuté mais je trouve que cela n'apporte rien au propos d'Acarus Sarcopt. D'autant que le growl de Serge Usson entre John Tardy et Van Drunen se suffit amplement à lui même.
Malgré ces quelques critiques, Tarnation demeure une très bonne découverte. Acarus Sarcopt à en effet fait preuve de beaucoup d'audace pour se lancer après plus de dix ans de carrière vers quelque chose de différent. Et si le groupe à encore du chemin à parcourir, le résultat est ici tout à fait encourageant d'autant plus qu'une certaine personnalité semble déjà vouloir s'affirmer. Un travail reste donc à faire sur la qualité des riffs et surtout leur redondance pour espérer pouvoir se démarquer à l'avenir.
| AxGxB 29 Avril 2014 - 6672 lectures |
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